VIIIMinuit, une nuit d’hiver noire comme l’enfer, par grand vent et pluie fouettante. Au bord de la Bidassoa, au milieu d’une étendue confuse au sol traître qui éveille des idées de chaos, parmi des vases où leurs pieds s’enfoncent, des hommes charrient des caisses sur leurs épaules et, entrant dans l’eau jusqu’à mi-jambe, viennent tous les jeter dans une longue chose, plus noire que la nuit, qui doit être une barque, – une barque suspecte et sans fanal, amarrée près de la berge. C’est encore la b***e d’Itchoua, qui cette fois va opérer par la rivière. On a dormi quelques moments, tout habillés, dans la maison d’un receleur qui habite près de l’eau, et, à l’heure voulue, Itchoua, qui ne ferme jamais qu’un seul de ses yeux, a secoué son monde ; puis, on est sorti à pas de loup, dans les té