Chapitre Dix-Neuf
Nous sommes allongés en silence, les membres emmêlés, et nous retrouvons peu à peu notre souffle. Elle pose son majeur sur mon visage et, délicatement, avec la pointe de son doigt, elle trace l’arc de mes sourcils puis descend sur mes pommettes avant de caresser ma joue. Je la regarde faire, attentif à son expression. Pour la première fois depuis que je la connais, elle semble épuisée. Ces cernes ont-elles toujours été là, sans que je ne m’en aperçoive ? D’un coup, je m’en veux. Et peut-être parce qu’elle ne me regarde pas directement, parce que ses yeux ne comportent aucune lueur de défi, aucune attente m’étant destinée, je peux en cet instant voir dans ses yeux assombris le poids du secret qu’elle porte.
Merde. Où est-ce que j’avais la tête ? Pourquoi n’ai-je pas rema
