Chapitre Dix-Huit Le secret commence à me ronger. Chaque jour qui passe, il m’est de plus en plus difficile de cacher cette part de moi, et pourtant, Emmaline ne semble pas plus disposée que moi à s’ouvrir. Nous nous complaisons dans une routine sympathique faite de dîners, de sexe, de sommeil et de travail. J’ignore encore où elle file pendant la journée, et elle demeure réticente à mentionner le travail de Madame M. Cela me distrairait, sans doute, mais elle, de son côté, ne s’imagine pas un instant que je m’apprête à devenir son nouveau propriétaire. Tous ces secrets… J’en ai tellement marre, des secrets. Or je ne sais pas comment arrêter ce train en marche. Il est presque dix-neuf heures lorsque je pointe le bout de mon nez à la boutique. Elle est encore verrouillée, et les lumières