Le père Crochut était un homme de 60 ans environ, gros, court, à la face rubiconde ; vieux garçon, ayant vécu seul jusqu’au moment où il avait recueilli Yves-Marie, le fils de son frère, resté orphelin dans la misère ; il l’avait trouvé de bonne mine et capable, en cultivant son bien, de rapporter plus qu’il ne coûterait ; il en fit un garçon de ferme sans gages, ne lui donnant que le pain, et lui offrant sans cesse, en perspective, l’héritage qu’il laisserait. Du reste, esprit fort, parlant de politique sur les foires et dans les marchés, se mettant sans cesse, pour tout refaire, à la place du gouvernement qu’il se représentait sous les traits détestés de M. le maire de Grâce, ou, pour se donner toute licence, à la place de Dieu qu’il se représentait sous les traits plus détestés encore d