Alors qu'un silence de mort s'installa entre nous, je regardais la pluie tomber dehors, mouillant les passants et inondant les rues. J'entendis alors mon professeur me parler:
-"Alors, tu as compris mon cours d'aujourd'hui ?
- Oui il était assez simple. "
Pendant toutes les vacances, ma mère m'avait obligé à m'avancer dans le programme, donc son cours était simple puisque je l'avais déjà fait chez moi.
-"Si tu ne comprends pas l'un de mes cours tu peux m'en parler, je peux t'aider.
- Ne vous inquiétez pas, pendant les vacances je me suis un peu avancée sur le programme.
- Oh ! Alors tu es une bosseuse! Moi je ne peux pas dire la même chose, je suis un gros paresseux!"
Nous sommes pris d'un fou rire qui ne s'arrêta que quand je me rappela avec qui j'étais. Alors je me ressaisie et redevins sérieuse. Je vis une pointe de déception dans son regard face à mon changement d'attitude, du coups il continua de parler.
-"Tu sais, quand nous ne sommes pas au lycée, tu peux me parler normalement et même me tutoyer, ça ne me dérange pas." Dit-il avec un sourire jusqu'aux oreilles.
-"Je vais essayer mais je ne vous promets rien. De un, parce que je suis assez timide et de deux parce que vous restez un enseignant pour moi.
- Alors essaie et je t'encourage à faire de ton mieux pour me parler comme si je n'étais pas ton professeur mais un homme ordinaire.
- Excusez moi mais si je vous prenez pour un homme normal alors je penserais que vous êtes soit un fou, soit un psychopathe ou alors un pédophile.
- Ah... Oui, tu as raison, mais tu dois au moins me tutoyer alors." Il dit ça en se grattant la nuque comme signe de gêne ce qui me fit légèrement sourire qui disparut rapidement avant qu'il ne le remarque.
-"Si je te tutoie je dois au moins connaître ton prénom.
- Oui ! Bien sûr! Je m'appelle Mathéo.
- Comme mon grand frère! Quel coincidence!
- Oui étonnant et il a quel âge ?
- Il a 20 ans et toi ?
- J'ai 23 ans.
- C'est jeune pour un professeur non ?
- Oui c'est vrai mais j'étais le plus jeune de ma promotion.
- Ah c'est mon arrêt, je descends.
- Moi aussi c'est le miens, on continue à pieds ensemble? " Me dit-il avec un sourire que je ne pus traduire. Et là je commençais à me demander si ce n'était pas vraiment un pédophile. Mais il était tellement mignon à essayer de me faire rire que mes doutes s'envolèrent ainsi qu'une partie du mur que j'avais construit.