IXParmi les officiers du régiment, il s’en trouvait un, le vicomte d’Éméville, que le colonel et sa femme – chose rare – jugeaient d’une manière toute différente. Le « beau vicomte » appartenait à une vieille et riche famille de la Beauce. Son père, craignant pour lui l’oisiveté et ses conséquences désastreuses, l’avait contraint à entrer dans l’armée, lui donnant pour raison que la famille d’Éméville avait toujours fourni des soldats à la France. Le jeune homme avait dû se soumettre devant une volonté implacable ; mais il poursuivait sa carrière sans goût, et avec la résolution très nette de l’abandonner dès que la mort l’aurait délivré de la tyrannie paternelle. C’était un fêtard dans toute l’acception du mot. Les cartes et les petites femmes absorbaient tous ses loisirs, empiétant mê