Le garçon qui se fait battre… je le connais ! C’est Thomas !
Il faut que je fasse quelque chose. Je fonce vers eux sans réfléchir.
Lou : Laissez-le tranquille !
Ils se retournent.
Mec : Tiens, tiens ; regardez sur qui on est tombés !
Bravo Lou, merveilleuse idée. Qu’est-ce que je fais, maintenant ?
Homme : C’est vraiment notre jour de chance !
Ils s’avancent vers moi.
Lou : Laissez-le partir !
Homme : Pour qui tu te prends, pour nous donner des ordres comme ça ? Sale g***e !
Thomas lève les yeux.
Thomas : Va-t’en, idiote !
Le mec lève une batte de baseball et l’oriente vers moi. Thomas bondit sur ses pieds et met son bras entre nous. Le mec frappe son bras avec sa batte.
Lou : Thomas !
Puis Thomas commence à les frapper tous un par un. Il n’en reste plus qu’un. Thomas, essoufflé, pose un genou à terre.
Mec : Tu vas voir, enfoiré !
J’attrape la batte et j’assomme le gars de toutes mes forces.
Thomas : … Hh… (Il respire.)
Je lâche la batte et je cours vers Thomas.
Lou : Thomas, ça va ?
Il reprend son souffle et me coince contre le mur violement.
Thomas : Espèce d’idiote ! T’es stupide ou tu le fais exprès ?
Lou : Heu…
Thomas : Qu’est-ce qu’il t’a pris, bon sang !
Lou : Je… Je voulais t’aider !
Thomas : Comment une fille comme toi aurait pu m’aider ?
Je sais… j’ai agi sans réfléchir. Mais il fallait que je fasse quelque chose rapidement avant que ça ne dégénère.
Lou : … Je… Je suis désolée.
Thomas : …
Il me lâche. Je respire.
Thomas, il soupire : C’est bon, oublie.
Son bras saigne.
Lou : Tu es blessé !
Thomas : C’est rien !
Lou : Non ! Allez, viens !
On rentre à la maison. Tout le monde est déjà endormi, alors on ne fait pas de bruit. Je le tire dans la cuisine, je prends une trousse à pharmacie et je commence à soigner son bras.
Thomas : Aïe ! Doucement !
Lou : Je croyais que ce n’était rien, alors pourquoi tu as mal ?
Thomas : …
Lou : Tu vois, si j’étais partie, qui s’occuperait de toi en ce moment ?
Thomas : Ça va, ne la ramène pas trop.
Lou : T’inquiète pas, je serais partie d’ici demain alors tu pourras te promener à poil comme tu veux.
Thomas, rouge : Ferme-la !
J’entoure son bras d'un bandage.
Thomas : Dis-moi…
Lou : ?
Thomas : Pourquoi t’es venue m’aider, sérieusement ?
Lou : Heu… pour être honnête, j’étais perdue… puis j’ai entendu ces mecs te…
Thomas : …
Lou : Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je savais que je ne te serais pas d’une grande aide, alors je me suis dit que je pourrais au moins faire diversion, tu aurais eu le temps de t'en fuir.
Thomas : … T’es vraiment tarée !
Je coupe les bouts qui dépassent.
Lou : C’est bon, j’ai terminé.
Je range la trousse à pharmacie dans le tiroir.
Lou : Bonne nuit.
Thomas : … (Il tripote son bras.)
Je retourne dans ma chambre. À peine j’ai le temps de souffler que je vois Max assis sur le lit.
Lou : Max ?
Max : Lou, t’es enfin rentrée ! Je me faisais du souci !
Lou : Ah ? Faut pas…
Max : Tu vas bien ?
Lou : Très bien.
Ça, ça veut dire qu’il n’est pas en colère contre moi.
Max : Je…
Lou : Tu… Tu t’inquiétais pour moi ?
Max : Évidemment !
Ça me fait plaisir d’entendre ça.
Lou : Et tu es venu pour…
Max : … Je voulais vraiment qu’on parle de ce qu’il s’est passé tout à l’heure.
Lou : Max… Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu n’as pas à te justifier après ça ! C’est ta meuf, c’est normal que… heu… c’est normal.
Max : Je ne veux pas que tu penses que je suis du genre…
Lou : C’est vrai que ça ne fait pas longtemps qu’on se connaît, mais… je suis sûre que t’es quelqu’un de bien. Ce que tu fais de ton temps libre, ça te regardes.
Max : … (Regard.)
Lou : Et heu… (Rouge) t'as des besoins qui ne peuvent pas attendre des fois… et je devrais la fermer.
Max, sourire : Merci Lou, je suis soulagé.
Il part, mais avant, il se retourne.
Max : Je ne savais pas que tu pensais ça de moi.
Lou : Hein ?
Max : J’étais persuadé que tu avais un avis vraiment négatif sur moi, mais…
Lou, rouge :
Max : … je suis rassuré. Je ne voulais vraiment pas perdre une précieuse amie.
Lou : ?
« Une précieuse amie » ?
Le soleil se lève, j’me lève. Ça va, cette fois-ci, j’ai le temps. J’me prépare puis je sors. Julien sort de la salle de bains torse nu, une brosse à dents dans la bouche.
Lou : Je parie que tu ne comptais pas me réveiller, hein ?
Julien : Est-ce qu’il y a écrit « réveille-matin » sur ma tête ?
Lou : Ha ha ! Morte de dire.
Julien : Pas beaucoup dormi, hier ?
Lou : Hein ?
Julien : Tu viens à peine d’arriver que tu invites déjà quelqu’un dans ta chambre.
Lou : Quoi ?
Julien : J’ai vu Max sortir de ta chambre, pas la peine de nier !
Lou : Je… Ce n’est pas ce que tu crois, il est venu me parler de…
Julien : De ?
Lou : De sa copine…
Julien, rire :
Ce n'est pas drôle ! Il est agaçant ce mec ! Il s’approche.
Julien : Il te plaît, n’est-ce pas ?
Lou : Hein… Qu’est-ce que tu racontes ?
Julien : Bien sûr, qui ne serait pas intéressé par le Président du comité des étudiants ? Intelligent, gentil, souriant. Le mec parfait.
Lou : Va plutôt mettre un haut !
Julien : Pourquoi ? Ça te met mal à l’aise ?
Lou : Heu…
Les yeux bleus clairs presque gris et perçants de Julien me transpercent, je suis comme hypnotisée. Il est vraiment beau ça en est presque envoûtant…
Liam : Julien !
Mais il reste un idiot. On se retourne, Liam arrive.
Julien : Ça va, je m’en vais.
Julien s’en va.
Liam : S’il t’embête, dis-le-moi surtout, hein !
Lou : Ne t’en fais pas, Liam.
Liam : Dis, heu… cette aprèm’, t’es libre ?
Lou : Heu… oui.
Liam : Ça te dirait de m’accompagner à un spectacle ?
Lou : Un spectacle ?
Liam : Oui, de vrai pro, ça donne vraiment l’inspiration.
Lou : « L’acteur » ne fera pas partie de l’équipe ?
Liam, rire : Non, je serai spectateur.
Lou : Eh bien, j’adorerais !
Liam : Cool, je t’attendrai après les cours.
Lou : Ça marche !
Il me fait un signe de la main et s’en va. Je regarde dans le couloir. Il y a une chambre juste à côté de la mienne… c’est la chambre de Thomas… je me demande s’il va bien.
Liam : Au fait, j’ai oublié de te dire…
Lou : ?
Liam : Thomas a accepté que tu restes.
Lou : Ah, vraiment ?
Liam : Ouais, je me demande ce qui l’a fait changer d’avis (sourire).
Il s’en va… Thomas a vraiment accepté que je reste ? Comme ça, on est quitte… Je vais entrer pour le remercier.