Chapitre deuxièmeLes mystères d’Albertine. – Les jeunes filles qu’elle voit dans la glace. – La dame inconnue. – Le liftier. – Madame de Cambremer. – Les plaisirs de M. Nissim Bernard. – Première esquisse du caractère étrange de Morel. – M. de Charlus dîne chez les Verdurin. Dans ma crainte que le plaisir trouvé dans cette promenade solitaire n’affaiblît en moi le souvenir de ma grand-mère, je cherchais à le raviver en pensant à telle grande souffrance morale qu’elle avait eue ; à mon appel cette souffrance essayait de se construire dans mon cœur, elle y élançait ses piliers immenses ; mais mon cœur, sans doute, était trop petit pour elle, je n’avais la force de porter une douleur si grande, mon attention se dérobait au moment où elle se reformait tout entière, et ses arches s’effondraien