XIX La veille du jour fixé pour le départ, tandis que Muller donnait à Wurm ses derniers ordres pour les travaux à exécuter pendant son absence, Édith était descendue au parc, et se promenait seule et rêveuse. Elle se réjouissait de retourner à Munich, de revoir sa petite maison, de retrouver l’amitié de Spiegel, et pourtant elle ne songeait pas sans regret à l’heure du départ. Elle interrogeait son cœur, et son cœur, confus et troublé, ne répondait pas. C’était le soir : de rares lumières Brillaient aux vitres du château ; les allées du parc étaient sombres et désertes ; le rossignol chantait à plein gosier sous la feuillée ; l’air était imprégné de parfums enivrants, et la jeune femme s’abandonnait sans défiance au charme de sa rêverie. Au fond d’une avenue, à la place même où ils s’éta