XIII Dès le lendemain, au lever du soleil, Muller fit appeler les jardiniers du château et leur donna l’ordre d’arracher sans délai les haies vives qui servaient de limites à l’enclos Bildmann et à l’enclos Stolzenfels. Depuis longtemps sa patience était à bout, et le post-scriptum de la lettre du major avait comblé la mesure. Muller éprouvait le besoin impérieux de faire acte d’autorité, d’user de ses droits avec une sévérité absolue, de réduire au silence toutes les prétentions impertinentes des Bildmann et des Stolzenfels. Depuis son arrivée au château, il avait toujours montré à ses hôtes tant de tolérance et de générosité, je pourrais dire tant de clémence et de mansuétude, que les jardiniers, en entendant l’ordre qui leur était signifié, ne purent retenir un cri d’étonnement. Il y