Chapitre 8

3123 Words
Ces paroles n’arrivaient qu’à moitié aux oreilles d’Anna ; elle se sentait envahie par la crainte, et ne pensait cependant qu’à Wronsky ; elle se demandait s’il était possible qu’il fût blessé ; était-ce bien de lui qu’on parlait en disant que le cavalier était sain et sauf, mais que le cheval avait les reins brisés ? Quand Alexis Alexandrovitch se tut, elle le regarda avec un sourire d’ironie feinte, sans répondre ; elle n’avait rien entendu. La terreur qu’elle éprouvait se communiquait à lui ; il avait commencé avec fermeté, puis, en sentant toute la portée de ses paroles, il eut peur ; le sourire d’Anna le fit tomber dans une étrange erreur. « Elle sourit de mes soupçons, elle va me dire, comme autrefois, qu’ils n’ont aucun fondement, qu’ils sont absurdes. » C’était ce qu’il souhaitait ardemment ; il craignait tant de voir ses craintes confirmées, qu’il était prêt à croire tout ce qu’elle aurait voulu : mais l’expression de ce visage sombre et terrifié ne promettait même plus le mensonge. « Peut-être me suis-je trompé ; dans ce cas, pardonnez-moi. – Non, vous ne vous êtes pas trompé, dit-elle lentement en jetant un regard désespéré sur la figure impassible de son mari. Vous ne vous êtes pas trompé : j’ai été au désespoir et ne puis m’empêcher de l’être encore. Je vous écoute : je ne pense qu’à lui. Je l’aime, je suis sa maîtresse : je ne puis vous souffrir, je vous crains, je vous hais. Faites de moi ce que vous voudrez. » Et, se rejetant au fond de la voiture, elle couvrit son visage de ses mains et éclata en sanglots. Alexis Alexandrovitch ne bougea pas, ne changea pas la direction de son regard, mais l’expression solennelle de sa physionomie prit une rigidité de mort, qu’elle garda pendant tout le trajet. En approchant de la maison, il se tourna vers Anna et dit : « Entendons-nous : j’exige que jusqu’au moment où j’aurai pris les mesures voulues – ici sa voix trembla – pour sauvegarder mon honneur, mesures qui vous seront communiquées, j’exige que les apparences soient conservées. » Il sortit de la voiture et fit descendre Anna ; devant les domestiques, il lui serra la main, remonta en voiture, et reprit la route de Pétersbourg. À peine était-il parti qu’un messager de Betsy apporta un billet : « J’ai envoyé prendre de ses nouvelles ; il m’écrit qu’il va bien, mais qu’il est au désespoir. – Alors il viendra ! pensa-t-elle. J’ai bien fait de tout avouer. » Elle regarda sa montre : il s’en fallait encore de trois heures ; mais le souvenir de leur dernière entrevue fit battre son cœur. « Mon Dieu, qu’il fait encore clair ! C’est terrible, mais j’aime à voir son visage, et j’aime cette lumière fantastique. Mon mari ! ah oui ! Eh bien ! tant mieux, tout est fini entre nous… » Partout où des hommes se réunissent, et dans la petite ville d’eaux allemande choisie par les Cherbatzky comme ailleurs, il se forme une espèce de cristallisation sociale qui met chacun à sa place ; de même qu’une gouttelette d’eau exposée au froid prend invariablement, et pour toujours, une certaine forme cristalline, de même chaque nouveau baigneur se trouve invariablement fixé au rang qui lui convient dans la société. Fürst Cherbatzky sammt Gemahlin und Tochter se cristallisèrent immédiatement à la place qui leur était due suivant la hiérarchie sociale, de par l’appartement qu’ils occupèrent, leur nom et les relations qu’ils firent. Ce travail de stratification s’était opéré d’autant plus sérieusement cette année, qu’une véritable Fürstin allemande honorait les eaux de sa présence. La princesse se crut obligée de lui présenter sa fille, et cette cérémonie eut lieu deux jours après leur arrivée. Kitty, parée d’une toilette très simple, c’est-à-dire très élégante et venue de Paris, fit une profonde et gracieuse révérence à la grande dame. « J’espère, lui fut-il dit, que les roses renaîtront bien vite sur ce joli visage. » Et aussitôt la famille Cherbatzky se trouva classée d’une façon définitive. Ils firent la connaissance d’un lord anglais et de sa famille, d’une Gräfin allemande et de son fils, blessé à la dernière guerre, d’un savant suédois et de M. Canut ainsi que de sa sœur. Mais la société intime des Cherbatzky se forma presque spontanément de baigneurs russes ; c’étaient Marie Evguénievna Rtichef et sa fille, qui déplaisait à Kitty parce qu’elle aussi était malade d’un amour contrarié, et un colonel moscovite qu’elle avait toujours vu en uniforme, et que ses cravates de couleur et son cou découvert lui faisaient trouver souverainement ridicule. Cette société parut d’autant plus insupportable à Kitty qu’on ne pouvait s’en débarrasser. Restée seule avec sa mère, après le départ du vieux prince pour Carlsbad, elle chercha, pour se distraire, à observer les personnes inconnues qu’elle rencontrait ; sa nature la portait à voir tout le monde en beau, aussi ses remarques sur les caractères et les situations qu’elle s’amusait à deviner étaient-elles empreintes d’une bienveillance exagérée. Une des personnes qui lui inspirèrent l’intérêt le plus vif fut une jeune fille venue aux eaux avec une dame russe qu’on nommait Mme Stahl, et qu’on disait appartenir à une haute noblesse. Cette dame, fort malade, n’apparaissait que rarement, traînée dans une petite voiture ; la princesse assurait qu’elle se tenait à l’écart par orgueil plutôt que par maladie. La jeune fille la soignait et, selon Kitty, elle s’occupait avec le même zèle simple et naturel de plusieurs autres personnes sérieusement malades. Mme Stahl nommait sa compagne Varinka, mais Kitty assurait qu’elle ne la traitait ni en parente ni en garde-malade rétribuée ; une irrésistible sympathie entraînait Kitty vers cette jeune fille, et quand leurs regards se rencontraient, elle s’imaginait lui plaire aussi. Mlle Varinka, quoique jeune, semblait manquer de jeunesse : elle paraissait aussi bien dix-neuf ans que trente. Malgré sa pâleur maladive, on la trouvait jolie en analysant ses traits, et elle aurait passé pour bien faite si sa tête n’eût été trop forte et sa maigreur trop grande ; mais elle ne devait pas plaire aux hommes ; elle faisait penser à une belle fleur qui, tout en conservant ses pétales, serait déjà flétrie et sans parfum. Varinka semblait toujours absorbée par quelque devoir important, et n’avoir pas de loisirs pour s’occuper de choses futiles ; l’exemple de cette vie occupée faisait penser à Kitty qu’elle trouverait, en l’imitant, ce qu’elle cherchait avec douleur : un intérêt, un sentiment de dignité personnelle, qui n’eût plus rien de commun avec ces relations mondaines de jeunes filles à jeunes gens, dont la pensée lui paraissait une flétrissure : plus elle étudiait son amie inconnue, plus elle désirait la connaître, persuadée qu’elle était de trouver en elle une créature parfaite. Les jeunes filles se rencontraient plusieurs fois par jour, et les yeux de Kitty semblaient toujours dire : « Qui êtes-vous ? Je ne me trompe pas, n’est-ce pas, en vous croyant un être charmant ? Mais, ajoutait le regard, je n’aurai pas l’indiscrétion de solliciter votre amitié : je me contente de vous admirer et de vous aimer ! – Moi aussi, je vous aime, et je vous trouve charmante, répondait le regard de l’inconnue, et je vous aimerais plus encore si j’en avais le temps », et réellement elle était toujours occupée. Tantôt c’étaient les enfants d’une famille russe qu’elle ramenait du bain, tantôt un malade qu’il fallait envelopper d’un plaid, un autre qu’elle s’évertuait à distraire, ou bien encore des pâtisseries qu’elle venait acheter pour l’un ou l’autre de ses protégés. Un matin, bientôt après l’arrivée des Cherbatzky, on vit apparaître un couple qui devint l’objet d’une attention peu bienveillante. L’homme était de taille haute et voûtée, avec des mains énormes, des yeux noirs, tout à la fois naïfs et effrayants ; il portait un vieux paletot trop court ; la femme était aussi mal mise, marquée de petite vérole, et d’une physionomie très douce. Kitty les reconnut aussitôt pour des russes, et déjà son imagination ébauchait un roman touchant dont ils étaient les héros, lorsque la princesse apprit, par la liste des baigneurs, que ces nouveaux venus se nommaient Nicolas Levine et Marie Nicolaevna ; elle mit fin au roman de sa fille en lui expliquant que ce Levine était un fort vilain homme. Le fait qu’il fut frère de Constantin Levine, plus que les paroles de sa mère, rendit ce couple particulièrement désagréable à Kitty. Cet homme aux mouvements de tête bizarres lui devint odieux, et elle croyait lire dans ces grands yeux, qui la suivaient avec obstination, des sentiments ironiques et malveillants. Elle évitait autant que possible de le rencontrer. La journée étant pluvieuse, Kitty et sa mère se promenaient sous la galerie, accompagnées du colonel, jouant à l’élégant dans son petit veston européen, acheté tout fait à Francfort. Ils marchaient d’un côté de la galerie, cherchant à éviter Nicolas Levine, qui marchait de l’autre. Varinka, en robe foncée, coiffée d’un chapeau noir à bords rabattus, promenait une vieille Française aveugle ; chaque fois que Kitty et elle se rencontraient, elles échangeaient un regard amical. « Maman, puis-je lui parler ? demanda Kitty en voyant son inconnue approcher de la source, et trouvant l’occasion favorable pour l’aborder. – Si tu as si grande envie de la connaître, laisse-moi prendre des informations ; mais que trouves-tu de si remarquable en elle ? C’est quelque dame de compagnie. Si tu veux, je ferai la connaissance de Mme Stahl. J’ai connu sa belle-sœur, » ajouta la princesse en relevant la tête avec dignité. Kitty savait que sa mère était froissée de l’attitude de Mme Stahl qui semblait l’éviter ; elle n’insista pas. « Elle est vraiment charmante ! dit-elle en regardant Varinka tendre un verre à la Française. Voyez comme tout ce qu’elle fait est aimable et simple. – Tu m’amuses avec tes engouements, répondit la princesse, mais pour le moment éloignons-nous », ajouta-t-elle en voyant approcher Levine, sa compagne et un médecin allemand, auquel il parlait d’un ton aigu et mécontent. Comme elles revenaient sur leurs pas, elles entendirent un éclat de voix ; Levine était arrêté et gesticulait en criant ; le docteur se fâchait à son tour, et l’on faisait cercle autour d’eux. La princesse s’éloigna vivement avec Kitty ; le colonel se mêla à la foule pour connaître l’objet de la discussion. « Qu’y avait-il ? demanda la princesse quand au bout de quelques minutes le colonel les rejoignit. – C’est une honte ! répondit celui-ci. Rien de pis que de rencontrer des Russes à l’étranger. Ce grand monsieur s’est querellé avec le docteur, lui a grossièrement reproché de ne pas le soigner comme il l’entendait, et a fini par lever son bâton. C’est une honte ! – Mon Dieu, que c’est pénible ! dit la princesse ; et comment tout cela s’est-il terminé ? – Grâce à l’intervention de cette demoiselle en chapeau forme champignon : une Russe, je crois ; c’est elle qui la première s’est trouvée là pour prendre ce monsieur par le bras et l’emmener. – Voyez-vous, maman ? dit Kitty à sa mère, et vous vous étonnez de mon enthousiasme pour Varinka ? » Le lendemain Kitty remarqua que Varinka s’était mise en rapport avec Levine et sa compagne, comme avec ses autres protégés ; elle s’approchait d’eux pour causer, et servait d’interprète à la femme, qui ne parlait aucune langue étrangère. Kitty supplia encore une fois sa mère de lui permettre de faire sa connaissance, et, quoiqu’il fût désagréable à la princesse d’avoir l’air de faire des avances à Mme Stahl qui se permettait de faire la fière, édifiée par les renseignements qu’elle avait pris, elle choisit un moment où Kitty était à la source, pour aborder Varinka devant la boulangerie. « Permettez-moi de me présenter moi-même, dit-elle avec un sourire de condescendance. Ma fille s’est éprise de vous ; peut-être ne me connaissez-vous pas… Je… – C’est plus que réciproque, princesse, répondit avec hâte Varinka. – Vous avez fait hier une bonne action, par rapport à notre triste compatriote, » dit la princesse. Varinka rougit. « Je ne me rappelle pas : il me semble que je n’ai rien fait, dit-elle. – Si fait, vous avez sauvé ce Levine d’une affaire désagréable. – Ah oui ! sa compagne m’a appelée et j’ai cherché à le calmer : il est très malade et très mécontent de son médecin. J’ai l’habitude de soigner ce genre de malades. – Je sais que vous habitez Menton, avec votre tante, il me semble, Mme Stahl. J’ai connu sa belle-sœur. – Mme Stahl n’est pas ma tante, je l’appelle maman, mais je ne lui suis pas apparentée ; j’ai été élevée par elle », répondit Varinka en rougissant encore. Tout cela fut dit très simplement, et l’expression de ce charmant visage était si ouverte et si sincère que la princesse comprit pourquoi Varinka plaisait si fort à Kitty. « Et que va faire ce Levine ? demanda-t-elle. – Il part, » répondit Varinka. Kitty, revenant de la source, aperçut en ce moment sa mère causant avec son amie ; elle rayonna de joie. « Eh bien, Kitty, ton ardent désir de connaître Mlle… – Varinka, dit la jeune fille : c’est ainsi qu’on m’appelle. » Kitty rougit de plaisir et serra longtemps en silence la main de sa nouvelle amie, qui la lui abandonna sans répondre à cette pression. En revanche son visage s’illumina d’un sourire heureux, quoique mélancolique, et découvrit des dents grandes mais belles. « Je le désirais depuis longtemps aussi, dit-elle. – Mais vous êtes si occupée… – Moi ? au contraire, je n’ai rien à faire, » répondit Varinka. Mais au même instant deux petites Russes, filles d’un malade, accoururent vers elle. « Varinka ! maman nous appelle ! » crièrent-elles. Et Varinka les suivit. Voici ce que la princesse avait appris du passé de Varinka et de ses relations avec Mme Stahl. Celle-ci, une femme maladive et exaltée, que les uns accusaient d’avoir fait le tourment de la vie de son mari par son inconduite, tandis que d’autres accusaient son mari de l’avoir rendue malheureuse, avait, après s’être séparée de ce mari, mis au monde un enfant qui était mort aussitôt né. La famille de Mme Stahl, connaissant sa sensibilité, et craignant que cette nouvelle ne la tuât, avait substitué à l’enfant mort la fille d’un cuisinier de la cour, née la même nuit, dans la même maison à Pétersbourg : c’était Varinka. Mme Stahl apprit par la suite que la petite n’était pas sa fille, mais continua à s’en occuper, d’autant plus que la mort des vrais parents de l’enfant la rendit bientôt orpheline. Depuis plus de dix ans Mme Stahl vivait à l’étranger, dans le midi, sans presque quitter son lit. Les uns disaient qu’elle s’était fait dans le monde un piédestal de sa charité et de sa haute piété. D’autres voyaient en elle un être supérieur, d’une grande élévation morale, et assuraient qu’elle ne vivait que pour les bonnes œuvres ; en un mot, qu’elle était bien réellement ce qu’elle semblait être. Personne ne savait si elle était catholique, protestante ou orthodoxe ; ce qui était certain, c’est qu’elle entretenait de bonnes relations avec les sommités de toutes les églises, de toutes les confessions. Varinka vivait toujours auprès d’elle, et tous ceux qui connaissaient Mme Stahl la connaissaient aussi. Kitty s’attacha de plus en plus à son amie et, chaque jour, lui découvrait quelque nouvelle qualité. La princesse, ayant appris que Varinka chantait, la pria de venir les voir un soir. « Kitty joue du piano, et, quoique l’instrument soit mauvais, nous aurions grand plaisir à vous entendre », dit la princesse avec un sourire forcé qui déplut à Kitty, à laquelle le peu de désir qu’avait Varinka de chanter n’échappait pas ; elle vint cependant le même soir et apporta de la musique. La princesse invita Marie Evguénievna, sa fille, et le colonel ; Varinka sembla indifférente à la présence de ces personnes, étrangères pour elle, et s’approcha du piano sans se faire prier ; elle ne savait pas s’accompagner, mais lisait parfaitement la musique. Kitty jouait bien du piano et l’accompagna. « Vous avez un talent remarquable », dit la princesse après le premier morceau, que Varinka chanta avec goût. Marie Evguénievna et sa fille joignirent leurs compliments et leurs remerciements à ceux de la princesse. « Voyez donc le public que vous avez attiré », dit le colonel qui regardait par la fenêtre. Il s’était effectivement rassemblé un assez grand nombre de personnes, près de la maison. « Je suis enchantée de vous avoir fait plaisir », répondit simplement Varinka. Kitty regardait son amie avec orgueil : elle était dans l’admiration de son talent, de sa voix, de toute sa personne, mais plus encore de sa tenue ; il était clair que Varinka ne se faisait aucun mérite de son chant, et restait fort indifférente aux compliments ; elle avait simplement l’air de se demander : « Faut-il chanter encore, ou non ? » « Si j’étais à sa place, pensait Kitty, combien je serais fière ! comme je serais contente de voir cette foule sous la fenêtre ! Et cela lui est absolument égal ! Elle ne paraît sensible qu’au plaisir d’être agréable à maman. Qu’y a-t-il en elle ? Qu’est-ce qui lui donne cette force d’indifférence, ce calme indépendant ? Combien je voudrais l’apprendre d’elle ? » se disait Kitty en observant ce visage tranquille. La princesse demanda un second morceau, et Varinka le chanta aussi bien que le premier, avec le même soin et la même perfection, toute droite près du piano, et battant la mesure de sa petite main brune. Le morceau suivant dans le cahier était un air italien. Kitty joua le prélude et se tourna vers la chanteuse : « Passons celui-là, » dit Varinka en rougissant. Kitty, tout émue, fixa sur elle des yeux questionneurs. « Alors, un autre ! se hâta-t-elle de dire en tournant les pages, comprenant que cet air devait rappeler à son amie quelque souvenir pénible. – Non, répondit Varinka en mettant tout en souriant la main sur le cahier. Chantons-le. » Et elle chanta aussi tranquillement et aussi froidement qu’auparavant. Quand elle eut fini, chacun la remercia encore, et on sortit du salon pour prendra le thé. Kitty et Varinka descendirent au petit jardin attenant à la maison. « Vous rattachez un souvenir à ce morceau, n’est-ce pas ? dit Kitty. Ne répondez pas ; dites seulement : c’est vrai. – Pourquoi ne vous le dirais-je pas tout simplement ? Oui, c’est un souvenir, dit tranquillement Varinka, et il a été douloureux. J’ai aimé quelqu’un à qui je chantais cet air. »
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