Partie 1

2586 Words
Ndeye Astou Bâ Parfois je me demande comment serait ma vie si je ne m'étais pas mariée à cet homme. Non je n'ose même pas l'imaginer! Parce-que même si je n'ai jamais réussi à toujours voir la vie en rose avec ce mariage, je ne regrette pas d'être son épouse. Aujourd'hui cette femme qui a tout fait pour détruire notre union est là, couchée sur un lit d'hôpital. Je ne me réjouirai jamais du malheur de quelqu'un et tout ce que je souhaite maintenant c'est qu'elle guérisse vite et que l'on rentre à la maison. Même si elle m'a fait tant de mal dans cette vie, je lui pardonne tout... *** Flashback *** Tout a commencé quand j'étais encore très jeune et amoureuse d'un homme qui avait 13ans de plus que moi. À l'époque les problèmes de castes étaient bien trop présents dans ce pays et malheureusement ma famille faisait partie de celles qui suivaient ces coutumes et traditions antiques, à la lettre.  En effet ma mére était halpoular de même que mon père, ils eurent quatre enfants dont moi l'ainée et la seule fille, les trois autres eux etaient des garçons. Malheureusement le mariage de mes parents aboutit au divorce et comme on le dit dans ce pays "jiguène, jiguène mokoy yarr" (une fille doit être éduquée par une femme), alors je suis restée chez ma grand mère maternelle avec ma mère et sa famille. Mes frères eux furent amenés chez mon père à Gossas.  Ma grand mère était très respectée par tous dans la maison et même dans le quartier elle était très respectée de par son caractère, et son racisme, à savoir que même si elle était ma grand mère tout le monde savait qu'elle se considérait comme étant supérieure aux autres, elle disait même "qu'elle n'accepterait jamais que son sang pur se mêle à un autre sang venu de je ne sais où ou bien de je ne sais qui". Mais on sait tous qu'on ne choisit pas l'être aimé, tomber amoureux c'est une prédestination et par mal chance je suis tombée amoureuse de Souleymane Sène, un sérère mais un homme responsable, mature et cultivé.  Ah cet homme!  Il était grand et beau, de teint clair, il n'avait absolument rien d'un sérère d'autant plus que déguoul kayma rayla nak mak moma yam (il ne comprenait pas sérère comme moi je ne comprenais pas poular). Cependant je me disais que notre relation n'allait pas faire long feu surtout depuis le jour ou j'ai su qu'en plus d'être issu d'une grande famille sérère Jules était aussi guéweul (griot) et avait même trois enfants avec certaines de ses copines, l'aînée était une fille et s'appelait Nana, elle avais 5ans de plus que les deux autres Malick et Balla. J'aimais Souleymane et j'aimais tout ce qu'il aimais donc ses enfants sont les miens je les aimerais et chérirais autant que j'aimerais les miens. Mais c'était sans compter la ténacité de grand néné elle n'allait jamais permettre qu'on s'unisse à vie. Dans le passé Jules était l'homme qui faisait baver toutes les filles de bongré et des quartiers alentours et la première qui se montrait facile finirait dans son lit.  Mais avec moi il s'est montré aimant. Il me couvrait d'amour et d'attention et il savait que j'avais des principes et que je tenait à beaucoup de choses et il me comprenait bien. On s'aimait vraiment, c'est pour celà qu'on vivait d'amour et d'eau fraîche parce que moi j'étais en classe de troisième et lui il suivait une formation en achitecture. Il était aussi du genre à avoir tout ce qu'il voulait raison pour laquelle à chaque fois que je lui parlais de ma famille et de nos différences d'ethnies il me répondait toujours par cette phrase >. Il faisait tout pour me rassurer mais moi je ne sais pas pourquoi, je savais que ça ne sera pas si facile j'avais trop peur de ma grand mère et je fesais tout pour qu'elle ne sache pas pour ma relation avec Jules. Un vendredi aprés midi, je suis revenue des cours, très fatiguée, et je me suis dite que j'allais faire une sieste.  Une fois dans la chambre je me suis jetée sur le lit et j'essayais de trouver le sommeil. C'est là que je sentis un coup qui ressemblait à un coup de pieds et avant même que je ne réalise ce que c'était la voix de grand néné retentît dans la chambre - Hey himo (hey lève toi) Et je ne m'étais pas trompée c'était bien un coup de pieds, de grand néné, mais qu'est ce qui lui prend? - Ayii néné tu me fait mal, qu'ai-je donc fait? Aujourd'hui a été une très rude journée j'ai eu des devoirs tout au long de la journée, je suis fatiguée au point de ne même pas avoir la force de me lever. Disais je en gémissant - Anhan tu as la force et l'énergie de trainer avec un pauvre type, un moins que rien mais tu n'as pas la force de travailler à la maison! Aaaaahhh sale dévergondée Dieu seul sait ce que tu fesais pour être fatiguée à ce point. Ou bien tu croyais que je ne le saurais pas hein? Akk kogn bi nimafi mell gneupp xamnagn ni sama derett drah douko rakh iao ngua diougué fou keineu xamoul akk sa thiaga bou goor dima beugue doul lo ( avec le statut que j'ai dans ce quartier, tout le monde sait que mon sang pur ne se mêle à aucun autre sang souillé et toi tu viens de je ne sais où avec ce s****d qui te sert de petit ami pour me faire chier) Donc les patates étaient cuites grand néné le sais, mais qui a pu le lui dire et pourquoi bon sang? C'est la fin pour moi. Et elle enchaina -Damani ngua diouk dem toggalma thiéré pour sama rerr tei ngua toggal sa yaye soupe so parei ngua lathie wa keur gui séni yéré you tilim ngua fott yeupp bamou sett NA GAW( je t'ordonne de te lever et d'aller me préparer du couscous pour mon diner, pendant que tu y est fait aussi de la soupe pour ta mère et pour finir tu demanderas à chacun des membres de cette famille de te donner ses habits sales et tu laveras le tout proprement ET QUE ÇA SAUTE) - Mais grand... Avant même que je ne termine ma phrase elle sortie de la chambre telle une possédée. Tchieyy yallah mane fouma dieum (oh mon Dieu que vais je devenir!!) Pendant que je m'apprêtais à me lever je me sentis asperger et l'eau était si froide que j'en eu le corps glacé.  Non, non grand néné n'était pas saine d'esprit... Et des coups de bâton s'en suivirent, elle me bastonnait, comme si j'etais une chienne... Et aprés avoir fini elle me dît - Mane sama keur thiaga doufii deukk (je ne loge pas de putes chez moi). Et c'est ainsi que je me suis lever pour aller faire ce qu'elle m'a demandé. Je n'avais pas le choix c'était ça ou la mort. J'ai commencé à faire le couscous et la soupe vers 18h et ce n'ai que vers 22h que j'avais terminé pour commencer à faire le linge. À 00h heure j'avais tout fini et je me devais de me lever tôt le lendemain pour aller en cours. Et le pire était que personne n'osait piper mot. Même ma mère était d'avis avec grand mère. Et c'est ainsi que je me suis habituée à cette routine infernale. Et oui chaque jour après les cours je rentrais vite fait à la maison pour éviter que grand néné ne vienne me chercher et je faisais tout pour ne pas dormir tard...  J'évitais Jules du mieux que je pouvais parce-que je savais que s'il avait une petite idée de ce que je vivais actuellement, il tuerait grand néné de ses propres mains quitte à ce qu'il meurt dernière les barreaux. Et grand néné, même, m'avait formellement interdit de le revoir sinon elle portera plainte pour détournement de mineur, menaçait-elle.  La seule chose qui me redonnait le sourire c'était que les grandes vacances approchaient et que je les passais chaque année au village, chez mon papa, le seul être capable de ne jamais m'en vouloir pour quelque chose. Mon père, il était un sage homme et ne calculait même pas ces histoires de caste, pour lui deux êtres qui s'aiment doivent être donnés en mariage, tant que la religion ne l'interdisait pas c'est bien. Mais moi j'avais honte de lui dire que j'étais amoureuse c'est pour cela qu'il ne savait rien de mon histoire avec jules encore moins de ce que je vivais dans cette maison.  Le jour où je lui ai dit que j'étais la première de ma classe et que j'ai aussi réussi au BFEM il était tellement heureux comme à son habitude qu'il m'a dit que je trouverais mon cadeau là-bas quand j'y serais pour les vacances.  Moi aussi j'avais hâte d'y être parce-que je n'arrivais plus à supporter grand néné, aujourd'hui j'irais aviser ma mère de mon voyage. J'entre dans la chambre de néné et je la trouve entrain pleurais pour un film indien, faudra noter que les membres de ma famille maternelle sont très émotifs et pour un simple film, ils pouvaient passer une journée entière à pleurnicher. Je m'assois sur le lit et elle remarqua ma présence, essuie ses larmes et crispa son visage. Ok je sais déjà ce qui m'attend, mais bon c'est ma mère elle ne va pas me manger, donc j'attaque. - Bonjour néné comment tu vas. Elle me repondit même pas Hum d'accord j'enchaine alors: - Néné tu sais ce semestre aussi je suis la première de ma classe et j'ai eu une moyenne de 15 j'ai aussi été admise au premier tour à mon examen Dieu merci. Néné ces temps-ci tu m'en veux je le sais et ça me fais mal. Toi et grand néné, vous êtes tout ce que j'ai de plus cher dans la vie, allez vous vous fachez contre moi toute votre vie? Moi je crois que tout un chacun a le droit d'être avec qui il veut, je n'ai pas choisi d'aimer Souleymane c'est Dieu qui en a voulu ainsi et je te jure que depuis que grand néné a su pour nous j'ai arrêté de le voir juste parce-que je ne suis jamais allé à l'encontre de vos dires et je ne le ferais jamais parce-que je vous aime et je vous respecte, je vous dois ma vie.  Je vois le visage de ma mère changé et j'ai lu de la compassion dans son regard c'est déjà bien et je continue. -J'ai parlé à baba de mes notes en classe et il m'a promis que je trouverais mon cadeau là-bas quand j'y serais pour les grandes vacances et je voudrais y aller dans... Je n'ai même pas terminé que j'entends un rire moqueur, je me retourne et je vois grand néné devant la porte de la chambre. - Et ne me dis pas que tu penses aller en vacance hayoo xalé bi xamoul bopam ndékété (cette fille ne sais pas qui elle est en vérité).  - Grand néné j'ai bien travaillé cette année ci je mérite des vacances tout de même, toi tu ne m'avais jamais interdit ça au paravant. Et elle me lança le ballai qu'elle avait en main en pleine figure. - Arrête de me répondre quand je te parle je ne suis pas ton égale, même ta mère n'oserait pas le faire et toi encore moins. Salle traînée tu n'iras nulle part et je me fous complètement de tes notes. Si tu ne les avais pas tu passerais la nuit dans la rue. Et maintenant tu resteras ici et tu veilleras à ce que tous les coins et recoins de cette maison soient propres. Et elle dit ces mots en sortant de la chambre suivit de ma mère et là je m'effondre en sanglot telle une madeleine.  Non mais pourquoi grand néné est si cruelle envers moi, juste pour une histoire de castre elle m'en veut, comment peut-on avoir des idées aussi arrêtées, ces choses ne sont que futilités.  Je comprends mieux maintenant porquoi ma tante ( petite soeur de ma mère) m'avait demandé de ne pas m'engager dans ma relation avec jules, elle connaissait le caractère de sa mère et elle savait que jamais elle n'accepterait une telle situation. Deux jours après que mon voyage fut annulé, mon cousin Amadou est venu m'apporter une lettre, je savais déjà de qui ça venait, car jules m'envoyait tout le temps ces petits bouts de papier où il prenait le soin de me rappeler à quel point il m'aimait et combien il tenait à moi, mais depuis que grand néné savait pour nous je ne répondais plus à ces petits messages et à chaque fois que je les lisais je pleurais. Et j'avais mal au coeur car même si j'ai fait la promesse de m'éloigner de lui afin de l'oublier, je savais bien au fond de moi que cet amour que je lui voue augmentait de jour en jour J'ouvris la lettre, impatiente de savoir ce qui y était écrite, comme à l'accoutumée et ses mots m'ont vraiment touché : "Bonjour mon coeur, si tu lis ce message c'est parce-que tu n'as pas pu m'oublier et si un sourire se dessine sur ton jolie visage c'est parce-que cette petite attention de ma part te plait. Je sais ce qui se passe en ce moment dans ta vie mais sache que tout finiras par s'arranger et que bientôt on sera uni jusqu'a ce que la mort nous sépare . Passe une bonne journée je t'aime." Ce message avait fait un boum dans mon coeur, comment à t-il bien pu deviner que je souriais en lisant? Aaaah cet homme me surprend de jour en jour! Mais je me demande bien pourquoi était-il si sûr de lui, je ne comprends rien du tout , s'il sait tout donc il devrait savoir que notre mariage était chose impossible, grand néné a été stricte à ce que je sache pffff bizarre mais bon je ne vais pas gacher ma bonne humeur pour ça.  Je compte bien profiter de cette belle journée. Le lendemain, je me réveille en titubant c'était un dimanche et j'avais beaucoup trop de chose à faire puisque j'avais pas cours, Comme j'étais fatigué la veille je m'étais couchée très tard. Seigneur à quand la fin de ce châtiment. Je voulais partir voir une amie vers 17h mais comme d'habitude grand néné avait dit niet. Je pensais à ce à quoi c'était transformée ma vie quand Amadou arriva et me dit de venir dans la cabine téléphonique qu'il tenait car il y 'avait un appel de je ne sais qui.  J'étais surprise car personne apart mon père ne m'appelait là-bas et si c'était lui Amadou me l'aurait dit mais là il dit que lui même ne savais pas de qui il s'agissait.  C'est en trainant les pas et en me posant toutes sortes de questions que j'allais voir qui c'était. Une fois dans la cabine je prends le téléphone à deux mains et je réponds timidement avec beaucoup d'hésitation. - Oui allo Et la voix à l'autre bout du fil répondit - Bonsoir, mon coeur, enfin Madame Séne, felicitation à toi.. Quoi??? Suis je entrain de rêver
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