XAinsi avait passé tout l’hiver. Une étape délicieuse, presque une étape d’enchantement, fut au mois de mai, dans l’île de Rhodes. Juste comme finissaient les mauvais temps, si longs cette année-là, leur pauvre bateau, fatigué et surmené, était entré au port de Khandjiotos. Et le changement en latitude, la descente vers le lumineux midi, dont l’effet est déjà un trouble souverain, coïncidaient avec l’arrivée brusque du printemps, du printemps oriental ; c’était pour augmenter encore, aux yeux de Jean, la magie de ce Levant tout nouveau, – désiré, rêvé là-bas sous les orangers du vieux jardin d’Antibes, et apparu subitement, dans sa plus tranquille et morne splendeur. Pour des réparations, on devait rester un mois dans ce port, presque le temps de s’y acclimater – et d’y aimer aussi. Ce