Déjeuner

1213 Words
Lorsque Amelia et moi, nous arrivons dans la salle du restaurant, l'éditeur est déjà installé à une table au centre de la salle. Je sais d'avance que je vais lui dire non, mais j'avais besoin de lui afin de parfaire ma mise en scène pour amadouer Amélia. Lorsque nous arrivons à sa hauteur, il se lève de sa chaise, me sourit et me tend la main. Henry Lawson : "Bonjour Mr Winston, ravie de vous voir en chair et en os." Anthony : " Bonjour Mr Lawson, voici Mademoiselle Bedington, ma secrétaire. Elle déjeunera avec nous." Henry : " Bien sûr, pas de soucis. Enchanté mademoiselle." Il lui fait le b***e-main, et je ne sais pourquoi mais je suis irrité. Nous nous asseyons et le serveur tire la chaise d'Amelia. Je ne laisse pas à mon interlocuteur le loisir de la regarder avec des yeux de merlan frit plus longtemps. Anthony : " Autant aller directement au but Mr Lawson..." Henry : " Oh, appelez-moi Henry." me coupe-t-il. Anthony : " Henry. Vous m'avez envoyé avant votre arrivée, les modifications que vous souhaiteriez opérer, si je vous cédait les droits pour une publication américaine. Je dois dire qu'elles sont nombreuses. S'il y a tant de choses qui vous déplaît, pourquoi ne pas faire un autre magazine, au lieu d'en modifier un déjà existant?" Henry : " Rien ne nous déplaît, c'est juste que nous devons l'adapter au public américain, qui est moins... disons plus..." Anthony : " Conservateur." Henry : " Non... j'aurais plutôt dit, moins sarcastique." Anthony : " Sharp veut dire "piquant",  c'est de ça dont nous parlons, de tous les sujets qui piquent, titillent le lecteur, en lui apportant un point de vue, une autre ouverture sur un sujet. Sans le piquant ça devient fade! Et il me semble que je ne suis pas le propriétaire de Fade Magazine. " dis-je avec dédain. C'est la première fois que je vois Amélia aussi silencieuse, elle m'observe fascinée. Mr Lawson est rouge et ne sait quoi répondre.  Mr Lawson : " Votre approche est tout à fait séduisante en Angleterre et c'est ce qui m'a plus lorsque je l'ai lu pour la première fois, mais en Amérique les moeurs sont différentes, ainsi que la politique et l'humour. Nous ne pourrions pas parler de la ségrégation avec sarcasme et ironie tout en pointant du doigt le véritable problème que cela génère." Anthony : " Pourquoi?" Mr Lawson : " Et bien... nous aurions des problème voilà tout. Nous serions accusé de détériorer l'ordre public..." Anthony : " Et bien, vous venez de répondre à toutes mes interrogations en une phrase... Ce journal n'est pas pour vous! Vous n'aurez pas mes droits. Inventez votre propre magazine et mettez-y ce que vous voulez, mais Sharp reste au Royaume-Uni."  Je me lève et fait un signe de la tête à Amelia pour qu'elle me suive. Mr Lawson : " Mr Winston, réfléchissez, nous vous proposons 800 000 livres!" Anthony : " Ça ne m'intéresse pas." Je prends Amelia par le bras et nous sortons du restaurant. Arrivez dans la rue, je la lâche et je constate qu'elle a le regarde posé sur moi. Je n'arrive pas à deviner pas ce qu'elle pense. Amélia  : " Vous avez eu raison." dit-il soudainement.  Pardon! C'est bien ce que j'ai entendu, de l'approbation venant de milady Bedington! Anthony : " Je le sait." dis-je refusant de lui montré mon trouble.  Amélia : " Il voulait votre publication pour l'idée sulfureuse que les lecteurs s'en feraient, mais il allait le vider de son contenu. Je ne vous savais pas capable d'honnêteté intellectuelle." Ah, je me disais bien que la pique n'était pas loin... Anthony : " Il y a plein de chose que vous ignorez de moi ma chère... Puisque ce monsieur nous à fait perdre notre temps... Allons déjeuner! Pour de vrai cette fois-ci." Amélia : "Pourquoi?" Anthony : " Il est midi et j'ai faim et vous aussi certainement. Vous pouvez vous permettre une pose, vous êtes avec le patron. Je promets que je ne dirai rien." Amélia : " Achetons-nous quelque chose sur le chemin et nous mangerons au bureau? C'est ce que nous faisions dans mon ancien journal." propose-t-elle.  Anthony : " Ça ne se passe pas comme ça chez Sharp. Nous irons nous asseoir à une table de façon civiliser et dégusterons notre repas." ... Nous sommes à présent assis à une table dans un des restaurants où j'ai mes habitudes. Normalement j'y vais le soir, accompagné la plupart du temps, mais aujourd'hui est une exception. Pour le moment, Amelia est docile, elle ne comprend pas vraiment ce qui se passe, mais je reste sur le qui-vive, car avec elle tout peut arriver. Amélia : " Vous venez souvent ici?" Anthony : " Deux, trois fois par semaine, cela dépend." Amélia : " De quoi?" Anthony : " Mon humeur. Comment va le faon ?" Elle lève les yeux du menu et me regarde, les yeux écarquillée, comme surprise par ma question. Amélia : " Il est resté avec nous deux semaines, mais il était trop faible et sans sa mère il ne pouvait survivre." Anthony : " Il est mort?" demandais-je d'une voix inquiète qui me surprit.  Amélia : " Oui." avoua-t-elle avec contrition.  Étrangement cette réponse me peina, mais cela ne m'empêcha pas de passer vite à la phase deux de mon plan. Anthony : " Je vous conseille le saumon, il est délicieux ici." dis-je pour faire diversion.  Elle ne répond pas et le serveur vient prendre notre commande. Le serveur : " Avez-vous choisi ?" Anthony : " Je prendrai comme d'habitude." Le serveur : " Le canard et un verre de bordeaux... et pour vous madame?" Amélia : " Mademoiselle. Je prendrai la salade de poulet, merci... et un verre d'eau." Le serveur repart avec nos commandes.  Anthony : " Demain, il y a une conférence de presse au parlement, vous devrez venir avec moi, vous prendrez des notes pendant les questions. Peut-être en poserai-je une." Amélia : " Ce n'est pas Emily qui devrai venir plutôt? Elle est plus expérimenter. " Anthony : " Justement, j'ai besoin d'elle au journal, si l'imprimeur appelle ou si il y a un soucis avec les articles, elle peut les régler, elle sait quoi faire." Amélia : " C'est à quelle heure?" Anthony : " Dix-sept heure. Vous avez quelque chose de mieux à faire?" Amélia : " Il y a toujours quelque chose de mieux à faire, que de passer du temps avec vous." répliqua-t-elle avec un naturel déconcertant.  Je n'ai pas le temps de lui répondra car le serveur arrive avec nos plats, puis il s'en va aussi rapidement qu'il est arrivée.  Amelia mange en silence. Ces mouvements sont délicats, distingués, et sa bouche fait de petits bruits de délectation lorsqu'elle goûte à sa salade. Elle a une bouche faite pour le pêché me dis-je ne l'observant.  Je bois une gorgée de mon Bordeaux préféré, en l'observant ostensiblement. Je la désire oui, qui ne la désirerai pas? Elle est sublime. Lawson, a presque bavé devant elle, lorsqu'il l'a vue, mais elle m'insupporte presque autant qu'elle m'excite. J'ai hâte d'entendre ces lèvres supplier ma bouche sur elle...  Bientôt Winston... Bientôt.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD