La gardiennePierre Holgat, pour la vingtième fois, tourna vers sa femme son regard de chien à la chaîne. Elle y lut une supplication informulée et une gratitude combattue par sa rancune de malade ; car si elle l’avait sauvé, en revanche die le cloîtrait dans cette chambre, prisonnier du feu et des châles, esclave des tisanes. Elle y lut encore l’angoisse d’un aveu fatal, de l’explication imminente. Cela, non ! Non ! À tout prix, elle l’éviterait : par pitié pour lui, par pudeur pour elle, par terreur de l’irréparable qui sort du choc des mots et du heurt des âmes, par obscure confiance dans l’avenir si « certaines choses n’étaient pas dites. » C’était bien assez qu’elle sût ! Pierre la trompait, une fois de plus. Et comment ne devinait-il pas qu’elle savait ? Était-ce aux veilles seules
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