III La compagnie modèle et la femme idemLe sort en était jeté : j’allais entrer dans la voie des réformes. Avant mon élévation, la compagnie offrait un bizarre assemblage de pantalons incohérents, d’oursons dégradés, de plaques irrégulières, de buffleteries anomales. Point d’aspect guerrier, point de tenue militaire. On venait en c****e ou en frac, avec ou sans sac ; les fusils étaient de vingt modèles différents, à capucines de fer ou de cuivre, longs ou courts, pourvus ou non de bandoulières, à chiens ou à pistons. Si quelques voltigeurs plus soigneux portaient la guêtre d’ordonnance, d’autres poussaient l’oubli du décorum jusqu’aux bottes vernies et aux souliers de couleur. C’est une marqueterie affligeante. Le maniement du fusil s’exécutait sans ensemble, sans précision ; chacun prena