I Paturot bonnetier et garde nationalDepuis la mort de mon oncle, notre commerce prenait chaque jour plus d’extension. La maison était ancienne, bien achalandée, mais il lui manquait l’élan et l’esprit d’initiative qui appartiennent à la jeunesse. Malvina y apporta cet élément : la vieille enseigne fit place à une enseigne neuve, l’or ruissela sur les devantures, l’acajou remplaça le noyer dans les comptoirs et les étagères, le gaz évinça l’huile, qui, de temps immémorial, éclairait le magasin. La réforme s’étendit jusqu’aux commis : tout ce qui dépassait quarante ans fut remercié, et la maison s’ouvrit à des employés dans la fleur de l’âge, que recommandaient des barbes de la plus belle venue. Malvina avait le génie des découvertes ; elle aimait l’original, l’imprévu. Aussi, notre étala