VIII Paturot dans les grandeurs – Un bal à la courCommandant et décoré, je voyais un nouvel horizon s’ouvrir devant moi. Tant que je n’avais eu sous mes ordres qu’une compagnie pure et simple, mes relations avec le château n’avaient pas dépassé la limite d’un déjeuner ou ambigu que présidait le gouverneur, M. de Castries, et qui se servait dans une salle du rez-de-chaussée près de l’Orangerie. Quand je fus à la tête d’un bataillon, le privilège gastronomique s’accrut avec le grade : je montai d’une ou deux cuisines, et me trouvai, les jours de grande garde, assis à la table de Sa Majesté le roi des Français. Ce fut pour moi un vif sujet d’orgueil ; et même aujourd’hui que toutes mes illusions se sont envolées, le souvenir de convives illustres et de coulis recherchés berce et console sing