V Empressons-nous de rassurer le lecteur sur le sort de notre ami Nino. La violente secousse qu’il avait ressentie n’était autre chose que le sursaut causé par la détonation de l’arme à feu. La peur seule avait fait fléchir ses genoux. Le cri plaintif était l’accompagnement naturel de sa chute au milieu des pierres, et c’était la prudence qui lui commandait de rester couché sans mouvement, afin que son ennemi le crût mort. En somme, hormis quelques contusions et un accroc à son pantalon de toile, il n’avait rien. Quand le petit lazzarone eut acquis la certitude, en guignant du coin de l’œil, que les auteurs du guet-apens avaient pris la fuite, il se releva et courut comme un chevreuil jusqu’à la Conciaria. En le voyant arriver hors d’haleine et couvert de poussière, Giovannina comprit qu