– Vous craignez de me blesser parce que je ne réponds rien à vos conseils, chère Suzanne, dit Paule tristement. Ne soupçonnez pas mon silence d’ingratitude. Vos paroles me pénètrent. Jamais je n’ai mieux senti la force de ce mot. Oui, elles me pénètrent : elles s’enfoncent, dans mon cœur comme des glaives, mais c’est pour trancher dans la plaie vive. Vous me causez une souffrance salutaire. Je vous l’avoue, je me révolte encore contre la nécessité de la raison, mais non plus contre sa justice. Je sens mes torts au sujet de ma fille, mais je voudrais savoir dans quel sentiment vous vous êtes jetée, quelle a été votre consolation lorsque vous avez renoncé à Christian. Vous assuriez tout à l’heure que les enfants se modèlent sur leur mère. Vous êtes, vous, la mère de ma conscience, et je goût