PARTIE 4
MALIKA KA
J'ai salué vite fait le lendemain. Mon père était toujours en colère et moi encore plus. Heureusement que ma mère n'a pas fait de commentaires sur moi sinon je pense ça allait mal finir. J'ai été d'une humeur massacrante toute la journée. Dina est venue réviser avec moi à la maison puisque je suis interdite de sortie.
-Mais souris un peu non. Depuis ce matin tu boudes, me fait remarquer Dina
-Je ne suis pas d'humeur à sourire.
-Sans blague, me répond elle. Au moins dis-moi ce qui te rend aussi désagréable. Sinon j'appelle Rahim
-Ne m'énerve pas encore plus.
-Dis moi alors
Je lui raconte ma soirée d'hier. Elle prend la défense de maman aussi. Ils m'énervent tous. Bon j'ai peut-être exagéré un peu mais elle aussi elle a a***é mais ça tout le monde s'en fiche.
-William en pense quoi ?
-Je lui en ai pas parlé.
-Tu devrais. Il pourra rassurer ta mère sur ses intentions envers toi.
-Ses intentions ? Tu parles comme si William est un inconnu que j'ai rencontré dans la rue. Maman le connaît depuis qu'il est né alors elle sait qu'il ne me fera aucun mal
-Peut-être mais ça ne change rien au fait que ce soit un garçon qui courtise sa fille et les mamans seront toujours super protectrices
-Tu as quel âge toi pour sortir "courtise" ? Je lui demande en souriant. Depuis quand connais-tu ce mot ?
En plus comment elle prononce ça avec son accent anglais, très marrant.
-J'ai vu ça dans un livre. Enfin tu comprends ce que je veux dire.
-Hum
-Il n'y a pas de hum. Si mon père me voit avec un garçon il me tue. Toi tes parents te permettent de vivre ta relation librement avec Liam et tu déranges. You serious ? You have to apologize and talk to your mom (Tu dois t’excuser et parler à ta mère).
-Mouais
-Mais de rien. Ne me remercie surtout pas de te donner de bons conseils
-Je te remercierai le jour où tu oseras dire à mon frère que tu es folle de lui.
-Jamais
-Essaie au moins de lui parler en le regardant.
-Non et non. Arrête de me demander ça.
-Très bien. Si ça te plaît de souffrir
Peut-être que c’est mieux ainsi. Hammel collectionne les filles. Non il les utilise puis les jette comme des mouchoirs usés, pire que Yanis. Je ne voudrais pas qu’il fasse la même chose avec Dina donc autant qu’il continue à ne pas la remarquer. Elle s’en portera mieux
Elle rentre quand son père passe la prendre à 20 heures. Je repasse par la cuisine où ma mère s’active. On a une femme de ménage mais elle ne fait que le nettoyage de la maison chaque matin et la cuisine le midi pour s’il y a quelqu’un à la maison, ce qui est rare. Pour le dîner ma mère tient à faire ça elle même. Quand je n’ai pas de révision je m’y attelle.
-Je peux t’aider ? Je lui demande puisqu’il commence à faire tard et qu’elle n’a toujours pas fini
Elle me regarde un moment avant de me donner des tâches à faire. On travaille en silence. Elle me jette des coups d’œil dès fois mais je fais comme si je n’ai rien remarqué. Trente minutes plus tard on avait presque fini. Je vais dresser la table pour gagner du temps avant de revenir dans la cuisine. Je m'assois sur une chaise en tailleur pendant qu'elle remue la sauce qui accompagne le dîner
-Maman ?
-Oui, répond elle en me regardant
-Je te demande pardon pour hier, dis-je en baissant la tête
…..
-Je suis désolée pour mon manque de respect et pour tout le reste. Je n’aurai jamais dû te parler comme je l’ai fait. Je m’en excuse
-Je ne t’en veux pas. Au moins ta réaction montre que tu es toujours ma petite fille. Tu as grandi trop vite. Mais tu devrais présenter tes excuses plutôt à ton père qui lui est très fâché
Lui c'est pas gagné. Quand tout va bien c'est toujours maman qui fait la sévère et papa laisse tout couler. Par contre quand on fait quelque chose de répréhensible c'est toujours maman qui comprend et qui pardonne. Mon père lui ne lâche pas le morceau facilement. Comme je m'en suis prise à maman en plus, ce sera pire. Ma mère, c'est la personne à ne pas toucher au risque de s'attirer les foudres de mon père. N'essayez pas de comprendre.
-Je le ferai.
-Tu comprendras quand tu auras tes propres enfants pourquoi je t’espionne comme tu dis. Je n’ai rien contre William, bien au contraire. C’est un garçon très poli. J’aime tous les enfants de Gaëlle comme je vous aime toi et tes frères. Seulement quand je vois les yeux que tu poses sur lui, j’ai peur, même s'il te regarde de la même manière.
-Pourquoi ? Je suis bien avec William maman. Il se comporte très bien avec. Je peux même dire qu’il m’aime et me respecte autant que papa avec toi.
-Je n’en doute pas mais vous êtes encore tellement jeunes que ça me fait peur de te voir déjà aimer quelqu’un aussi intensément. J’ai peur de toute la peine que tu risques d’avoir si jamais ça ne marche pas vous deux. Il n’y a rien de pire qu’une mère que de voir son enfant souffrir. J'aurai aimé que tu aies une histoire sans lendemain comme les enfants de ton âge.
-William ne me fera jamais souffrir maman
-Qu’est-ce que tu en sais ? On n’a aucune idée de ce que l’avenir nous réserve. Il va partir et il fera de nouvelles rencontres. Il deviendra un homme et il aura peut-être d’autres besoins. Il changera peut-être et votre relation aussi. Ce ne sont que des hypothèses mais ça reste possible. Et je ne veux pas que tu souffres, pas aussi tôt.
-Je comprends. J’ai discuté de tout ça avec lui parce que moi aussi j’ai peur mais il m’a rassuré et j’ai totalement confiance en lui.
-Sois prudente et n’y mets pas tout ton cœur. Je ne veux pas que l’histoire du lapin se reproduise.
J’avais un lapin quand j’étais petite. Je l’avais appelé Grâce comme Bilo qui a d'ailleurs détesté que j'utilise son merveilleux prénom pour un lapin. Je le traînais partout. Ce lapin était détesté de tout le monde parce qu’il n’arrêtait pas de grignoter les affaires des autres, des fauteuils de maman jusqu’au chargeur de Hammel. Un jour il a disparu comme par magie. J’en ai pleuré jusqu’à tomber malade et j’ai mis longtemps à m’en remettre. Je faisais même des cauchemars. Je soupçonne Hammel et Bilo d’avoir tué mon lapin mais malheureusement je n’ai jamais eu de preuves. Bref pour ce qui est de mettre tout mon cœur dans ma relation, je pense que c’est déjà fait et je n’ai pas eu mon mot à dire. Espérons juste qu’avec Liam tout continue de se passer bien.
-Je ferai attention promis.
-Je vais faire semblant de te croire
Je reste à la regarder un moment avant de me lever et de la serrer dans mes bras. Quelques secondes passent avant qu'elle ne me serre à son tour. On reste comme ça un moment.
-Tu devrais t'occuper de ta tête. Elle ressemble à un champ de coton.
-Je peux les lisser ? Je lui demande en desserrant mon étreinte
-Jamais sous mon toit
Pourtant elle lisse ses cheveux à elle souvent mais nous on a pas le droit enfin moi parce que Bilo maintenant fait ce qu'elle veut.
-Où est ton frère ?
-Sûrement en train de pervertir les filles des autres
Elle lève ses sourcils en signe d'interrogation
-Il révise sûrement avec William.
-Il a intérêt à avoir son bac. S’il rate encore une année je vais le tuer
Genre ? Ma mère ne fera jamais rien à Hammel. C’est son chouchou. Par contre mon père risque de le tuer lui à coup sûr
-Il l'aura. Personne ne veut s'attirer les foudres de Poutine
-Poutine ?
-Bah papa
-C'est ton père que tu appelles Poutine, dit-elle en souriant
-Oui. Tu es d'accord que c'est un vrai dictateur, qui se cache parfois derrière la démocratie
-Je ne suis d'accord de rien du tout. J'espère qu'il ne t'entendra jamais l'appeler comme ça
-J’espère aussi.
-Vas le prévenir que le dîner est prêt et appelle ton frère pour lui dire qu’il est tard
J’envoie un message à Hammel même si ça ne sert à rien. Il rentre toujours à l’heure qu’il veut. Il est très occupé entre ses dragues et ses révisions. Je ne comprendrais jamais ce que les filles lui trouvent. Il suffit qu’il sourit pour qu’elles tombent toutes à ses pieds, juste ridicule. Je vais toquer dans le bureau de mon babba pour lui dire que le repas est prêt. C’est à peine s’il me regarde. Avec papa c’est simple. S’il t’ignore c’est qu’il est en colère. Il fait ça avec tout le monde, même avec maman
-Papa ne m’a même pas calculé mais je suppose qu’il va venir. Hammel dit qu’il va manger chez tata Gaëlle et qu’il va rentrer tard parce qu’ils ont encore des choses à réviser
-Okay. Apporte ça sur la table
Je fais ce qu'elle me dit. Papa arrive quelques minutes plus tard et on se met à table. J'écoute leur discussion sans m'en mêler.
-Malika a quelque chose à te dire Guidelam, dit ma mère
Je lève la tête de mon assiette pendant que mon père me regarde sévèrement. Je lui présente aussi mes excuses mais ça ne change rien à son attitude.
-Je suis désolée pour hier. Je n'aurai pas dû parler à maman de la sorte.
-Maintenant tu l'appelles maman
Je baisse la tête honteuse
-Tu crois que ta mère est ton égale. Ou bien c'est parce que j'ai permis ta relation avec William que madame s'est sentie pousser des ailes au point de se croire à notre niveau ?
-Non papa. Je m'excuse
-Si je t'ai permis d'avoir cette relation avec William c'est pour que vous ne vous cachiez pas à faire du n'importe quoi, pas pour que tu te crois libérer de tout respect
…….
-Si jamais tu oses reparler de ta mère de cette manière, crois-moi tu n'auras plus l'occasion de recommencer et encore moins voir William. Si tu as oublié que tu n'es qu'un enfant, je serai là pour te le rappeler.
-Je suis désolée, je murmure à nouveau. Je ne le ferai plus.
Il me rappelle que je reste privée de sortie jusqu'à nouvel ordre malgré mes excuses. Je me retire dans ma chambre après le dîner. J'appelle ma sœur
-Je suis occupé là.
-Bonjour déjà. Et pourquoi tu réponds si tu es si occupé ?
-Abrège Lika. Mon temps est précieux
Je lui donne ma liste de courses.
-Je n'ai pas le temps d'aller te chercher tout ça Lika. J'ai déjà les courses des parents à faire et ça prend tout mon temps libre surtout ta mère là
-Mais....
-Écoute je te donne mon compte sss. Tu choisis tes trucs d'artistes là-bas et tu les ajoutes au panier. Une fois que c'est fait, tu m'appelles et je vais payer.
-Superbe idée
-Je t'envoie un message et n'a***e pas.
-Tu me prendras au moins habits et chaussures. Tu sais que tu choisis trop bien les vêtements. Et il y a les soldes, juste avant que tu viennes non ? S'il te plaît
-Je vais voir
-Okay. Bisous ma grande sœur d'amour
-Oui c'est cela. Ciao
Elle raccroche. Je reçois son message quelques instants plus tard. Je me connecte et choisis mes outils. J'en profite pour prendre des feuilles de dessin grand format parce que j’ai utilisé le dernier que j’avais et d’autres choses qui n’ont rien à voir avec l’art. Bilo n’a pas tardé à m’appeler une fois que je lui ai dit que j’avais fini de choisir
-Tu crois que je suis milliardaire ou alors que l’avion entier est réservé à mes affaires ?
-Les princesses n'ont pas de jet privé ? Je demande pour la taquiner. Et puis c'est papa qui paie.
-Ce n’est pas mon problème. J'ai déjà assez d'affaires comme ça. Je ne peux pas amener tout ça et je ne paierai pas de suppléments
-Bilo s’il te plaît. J’en ai besoin je te jure. Et puis tu me dois bien ça pour ne pas avoir parlé du grand père qui te sert de copain
Bilo sort avec un homme qui a l’âge de papa depuis l’été passé. Si ce dernier l’apprend, je ne donne pas cher de sa peau. Je l'ai surpris l'année dernière sortant de sa voiture au coin de la rue. Elle a eu de la chance d'être tombée sur moi.
-C'est vache ce que tu fais Lika.
-J'ai fait quoi ? Je demande d'une voix innocente
-C'est ça. On est sensées se soutenir entre sœurs, pas utiliser les secrets de l'autre pour obtenir ce qu'on veut. Combien de fois je t'ai couvert quand tu faisais des bêtises ?
-Bon d'accord. Je suis désolée. Je vais faire le tri et prendre juste ce dont j'ai vraiment besoin
-Merci. A tout à l'heure
Je revois mes articles et je supprime presque la moitié de ce que j'avais choisi. Je pourrais trouver certaines choses ici. Je la rappelle et elle dit que ça ira. Elle me promet des chocolats. Elle sait comment m'avoir.
Je suis allée fouiller sur YouTube et j'ai découvert une fille, enfin je crois parce qu'on ne la voit pas. On entend juste sa voix et on voit ses mains dans des gants qui jouent d'instruments et souvent le piano. Elle fait des reprises de chansons qu'elle retravaille à sa sauce. Elle a une voix sublime et la plupart du temps ses reprises dépassent l'original. Elle a des millions de vus. Quand on lit les commentaires, tout le monde se demande qui elle peut être. A sa place j'irai me faire produire. Elle laisse passer des millions là. Bref je l'ai écouté toute la soirée et j'ai adoré comment elle a repris If I Ain't Got You de Alicia Keys. C'est juste magnifique. Elle a une voix de dingue cette fille. Je ne vois pas pourquoi elle se cache. J'envoie à Liam sa reprise. On adore cette chanson et je suis sûre qu'il va aimer cette version
J'en parle à Dina le lendemain et je lui fais écouter.
-Mouais c'est pas mal
-Quoi ? C'est tout, je lui réponds étonnée
-Oui. Elle chante quoi, rien d'exceptionnel
-En fait tu n'as aucun goût. Avec tout ton amour pour la musique tu ne sais même pas reconnaître un vrai talent. Cette fille chante comme un Dieu
-Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Est-ce qu'on aime tous les mêmes choses ?
-Dans ce cas laisse moi te dire que tu as des goûts de chiottes
Elle rigole pendant que je secoue la tête devant tant de mauvais goûts. J'étais heureuse que le dernier cours se soit terminé. À moi le week-end et la grasse matinée, enfin en rêve parce que j'ai mes révisions et ma mère ne va jamais me laisser dormir jusqu'à pas d'heures. William était là, assis sur le même canapé avec ma mère, en train de discuter avec elle à mon arrivée. Je les regarde tous les deux avant de dire bonsoir
-Bonsoir chérie, me répond ma mère. Tu as passé une bonne journée ?
-Une journée à l’école quoi mais ça va et toi ?
-Une journée au travail quoi mais ça va, dit-elle en imitant ma voix pendant que William sourit. Bon je vous laisse les enfants. Lika, ton père et moi on mange dehors ce soir.
-Vraiment ? Je peux venir avec vous ? Je demande car papa l’amène toujours dans des restaurants super chics
-Demande à ton père. C’est lui qui invite.
-Finalement je reste, je réponds en imaginant la réponse qu'il va me donner
-Sage décision. Tiens, dit-elle en me tendant des billets. Faites vous plaisir, à moins que tu ne veuilles cuisiner
-Non merci, dis-je en prenant l’argent
Elle monte dans sa chambre. J’en fais de même suivi de William. Je lui saute dessus dès que je ferme la porte. Juste deux jours que je ne lui ai pas parlé et il m’a atrocement manqué.
-Coucou toi, je lui dis une fois qu’on se soit séparés. Tes examens ?
-Bien. Pourquoi tu ne m’as pas dit pour ta mère ?
-Te dire quoi ?
-Ton frère m’a raconté ton show.
-Un show ? Je ne me savais pas être show girl. Il faudrait que j'aille au Jamel comedy club tenter ma chance
-Arrête de plaisanter. C'est sérieux tout ça. Lika on ne manque pas de respect à sa mère.
-Je sais. J’étais juste en colère et avant que tu dises quoique ce soit, je me suis excusée.
-N’empêche tu aurais dû m’en parler au lieu de m’envoyer un simple message et d’éteindre ton téléphone
-Tu voulais que je te dise quoi ? Que ma mère voit notre relation d’un mauvais oeil
-Ce n’est pas ce qu’elle m’a dit
-Tu lui as parlé de ça ?
-Oui. C'est ce qu'on fait quand on est mâture. On se pose et on discute tranquillement pour savoir ce qui tracasse la personne et essayer de la rassurer
-Donc moi je suis immature
-Tu veux que je réponde à cette question après ton comportement ?
-Non c'est bon. Tu lui as dit quoi.
-Je lui ai dit que je suis vraiment amoureux de toi, que j’envisage ma vie avec toi et jamais je ne te ferai du mal volontairement.
-Elle a répondu quoi ?
-Que ça valait mieux pour moi sinon j’aurai affaire à elle et je n’aimerai pas du tout ce qu’elle me fera si jamais je fais souffrir sa petite dernière.
Awww ma maman. J'ai encore plus honte maintenant.
-Te voilà prévenu. Donc c’est réglé.
-Non ce n’est pas réglé.
-Ah bon ?
-Oui ce n’est pas normal que ce soit Hammel qui me le dise. Ce n’est pas avec lui que je sors mais avec toi.
-Heureusement. Toi et Hammel ça risque de faire tâche
-Arrête de plaisanter quand je suis sérieux. Je suis quelqu’un qui communique. Quand on a un problème on en parle et je voudrais que tu fasses de même. Il n’y a que comme ça qu’on pourra avoir une relation des plus épanouies.
-Que tu sois aussi mâture me fait flipper dès fois William
-Si j'étais aussi immature que toi, on ne s'en sortirait jamais. Promets moi de me dire tout à partir d’aujourd’hui.
-Même quand je fais la grosse commission, je lui demande en souriant
-Lili, me reprend il.
-D’accord. Je te dirai tout maintenant mon bébé.
-J’espère.
-Hum hum. Les parents sortent et Hammel va sûrement en profiter pour sortir avec une des ses copines débiles. Ce qui veut dire que j’ai la maison pour moi toute seule. Tu passes la soirée avec moi ?
-J’ai une course à faire pour ma mère. Je repasse d’ici deux heures.
-Parfait. À tout à l'heure
On s'embrasse et il s'en va. Je commande à manger pour dans deux heures puis nous prépare un petit cocon devant la télé. Je pars me doucher pour me rafraîchir parce qu'il fait trop chaud maintenant. Dina va commencer à souffrir bientôt avec sa peau là. Je la plains des fois quand même. Ça ne doit pas être évident quand on a le soleil comme ennemi dans un pays comme le Sénégal où les températures sont au plus haut la plupart du temps.
-Tu comptes rentrer ? J'envoie comme message à Hammel
-Je ne peux pas maintenant. Des choses à régler. Couvre moi, me répond il quelques minutes plus tard
-Des choses à régler ? Une fille à coucher oui.
-De quoi je me mêle ?
-Tu es un vrai goujat Hammel. On dirait que tu n'as pas de sœur ou de mère. Arrête de profiter de ces filles innocentes. Toujours à leur donner des espoirs et une fois avoir couché avec, tu les jettes. Je ne sais pas qui est le pire entre Yanis et toi ?
-Tu t'occupes de tes affaires d'abord. Et puis arrête de parler comme si je couche avec toutes les filles du Sénégal. Faut me mériter et faut m'intéresser déjà et répondre à tous mes critères. Si ces filles ne se respectent pas ce n'est pas moi qui le fera à leur place. Elles savent comme toi que si je dois épouser une fille ce sera une vraie innocente, pas elles
Vous avez bien lu la dernière phrase. Je suis sûre que c'est ce que tous les hommes font. Ils nous promettront monts et merveilles pour avoir accès à nous. Ils nous diront qu'on est seule dans leur cœur et que c'est juste une étape à passer comme un b****r. Qu'on peut le faire sans crainte parce qu'ils nous épouseront nous et qu'on le fasse maintenant ou plus tard c'est pareil. On se donnera à eux et une fois qu'ils auront obtenu ce qu'ils voulaient, ils nous laisseront pour aller épouser une fille innocente sans penser que celle qu'elle vient de dépuceler était une innocente aussi. Bien sûr il y a des exceptions mais mieux vaut prévenir que guérir et garder les jambes fermées jusqu'à avoir la bague au doigt
-Tu es vrai s****d Ham’
-Tu répéteras ça devant moi quand je serai rentré. On verra si tu assumeras
-À force de tremper ton biscuit partout là, c'est avec le SIDA que tu vas finir
-Oh ta bouche. Arrête de faire comme si je couche avec toutes les filles. Tu soûles. Et puis pourquoi je te parle même ? Couvre moi avec Papa c'est tout
-Les parents vont sortir bientôt. Ils vont sûrement rentrer tard.
-Okay. Fais signe s'ils rentrent avant moi. Et ne sors pas de la maison. Tu as compris ?
-Quoi ? Tu ne veux pas qu'on fasse à ta sœur ce que tu fais aux sœurs des autres ?
-Tu ne sors pas seule c'est tout. Discute avec M ou appelle Liam mais tu restes à la maison
Aussi autoritaire que son père celui-là. Hammel a tous les qualificatifs de papa même si physiquement il ressemble à maman. Même leur façon de se fâcher, à ignorer les gens pendant des décennies, est similaire. Seulement il y a une différence. D'après ce que maman nous a dit papa a toujours respecté les femmes. Hammel n'a aucun respect pour les femmes faciles surtout. Il est beau. Il le sait. Il en use et en a***e. Mais ce n'est pas lui, c'est elles.
Je descends et trouve papa au salon qui attend ma mère
-Tu es beau mon papa d'amour
Il me regarde, lève un sourcil et l'abaisse sans dire quoique ce soit. Rhoooo il est toujours fâché.
-Papa je suis désolée encore une fois. Parle moi je t'en prie. Je vais pleurer si tu continues à m'ignorer.
………...Pas de réponse
Je m'assois sur ses jambes et le serre fort comme quand j'étais petite. Il sera obligé de me dire de me lever quand il devra partir
-Pardon mon papa. Je ferai plus promis. S'il te plaît. Ta voix me manque. Hum ? Papa ? Je t'en prie.
-Guidelam arrête de torturer ma fille.
-Vraiment, dis-je. Parle lui maman
-Ta fille est devenue impolie, répond il à ma mère toujours sans me regarder
-Mais je me suis excusée
-Elle s'est excusée, répète ma mère. Et moi la principale intéressée j'ai pardonné
-Donc tu me reproches de te défendre. Tu voudrais que je laisse les enfants te prendre pour leur copine, c'est ça ?
-Qui a dit ça ? Lui demande ma mère
Vous voyez les choses de mon père
-Toi Raki Diop KA
-Moi ? Jamais. Je dis juste qu'elle a compris la leçon.
-Je déciderai quand ce sera le cas
-Pardon Poutine, lui dit ma mère pendant que je pouffe de rire.
-Tu as dit quoi ? Et toi tu rigoles pour quelle raison ?
-Eh mon petit papa. Tu me reparles, dis-je en lui faisant un bisou.
Il fait semblant de se détacher pendant que j'enchaîne les bisous sur ses joues.
-Toi. Lève toi de mon mari
Ma mère reprend sa jalousie envers papa. Elle et Bilo passent leurs vies à se disputer papa mais je ne suis pas dans ça. Je fais un dernier bisou avant de me lever. Elle se met à la place que j’ai quittée pendant que je souris dépassée par les deux-là. Ils sont tellement en accord. J’espère être comme ça avec William quand on aura leur âge
-On y va Guidelam ? Lui demande ma mère
-Allons y, dit papa. Appelle ton frère toi. Je ne veux pas rentrer avant lui
-Okay. Bonne soirée, je leur souhaite alors qu’ils se dirigent vers la sortie main dans la main
Je parcours le net à la recherche d’un bon film qu’on pourra regarder avec Liam. J’entends une sonnerie de téléphone à côté de moi. Je fouille dans le fauteuil et en trouve un qui ressemble beaucoup à celui de William. Il a dû le faire tomber tout à l’heure en discutant avec ma mère. Je ne voulais pas décrocher mais comme la personne insiste j’ai fini par le faire.
-Will baby je t’appelle depuis tout à l’heure.
Mon cerveau s’arrête de fonctionner un moment. C’est mon homme qu’elle appelle baby.
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