Âme-sœur tome 2

Lettre à ma mère

DANIEL

Depuis ma rencontre avec cet homme qui dit être mon père, je ne suis pas tranquille. J’ai essayé de faire semblant tout au long de cette soirée mais là je ne peux plus ; je suis de plus en plus troublé.

- Tu vas bien ? », me demande papa qui vient à peine de garer à l’intérieur de la maison.

- Oui papa... Au fait, j’aimerais aller retrouver mes amis au ʺParadis 0ʺ.

- Si ta mère sait que je t’ai encore laissé sortir, elle me tuera.

- Papa je suis majeur je te rappelle en plus c’est mon anniversaire, j’aimerais bien sortir m’amuser avec mes amis. Je ne ferai pas de bêtises et je rentrerai tôt. Tu peux aller me déposer pour voir que je ne te mens pas.

- Je sais que tu ne me mens pas ; en plus tu as raison, tu es déjà un grand garçon.

Il sort quelques billets de sa poche qu’il me remet.

- Tu t’amuses bien et tu fais attention à toi ok ?

- Ok ! Merci papa.

On se check puis j’y vais. A peine sorti de la maison, je prends le premier taxi pour le ʺParadis 0ʺ. Je fais signe à quelques potes de m’y retrouver ; malheureusement Alex ne pourra pas être là. Oui j’a menti à mon père ; mes amis ne m’attendait pas mais j’avais besoin de sortir mais j’ai surtout besoin de le voir... Mon père. Alors j’avais besoin d’un bon alibi.

Sans tarder, je compose son numéro et il décroche à la première sonnerie.

- Daniel ? Tout va bien ?

- Oui, enfin pas vraiment... Est-ce que je peux vous voir ?

- Là tout de suite ?

- Oui, sauf si vous êtes occupé !

- Non pour toi, j’ai toujours du temps mon fils.

Ça me fait bizarre de l’entendre m’appeler ainsi.

- Je peux t’indiquer où me trouver, poursuit-il.

- Non vous, retrouvez moi plutôt.

Je lui donne l’adresse et nous arrivons pratiquement au même moment. En attendant mes amis, nous prenons place et commandons à boire. Je veux prendre de l’alcool mais il me demande de prendre un jus. Je n’ai pas pour habitude de prendre de l’alcool mais là je me dis que j’en ai bien besoin. Je me contenterai d’un jus.

- Alors, comment tu vas ? Ton appel m’agréablement surpris.

- Je veux comprendre les circonstances de ma naissance, comment ça se fait que vous soyez mon père mais vous semblez plus jeune que ma mère. Je sais que c’est un peu fou cette idée que vous soyez mon père et je ne sais pas pourquoi mais une partie de moi veut y croire.

- C’est parce que je suis ton père. Tu veux toute la vérité, alors je vais te la dire ; je pense que tues suffisamment grand pour comprendre certaines choses. Donne-moi juste une minute.

Il s’en va et revient juste après.

- Excuse-moi, j’étais au téléphone... Comme je le disais, je vais tout te raconter. Ta mère et moi nous sommes connus il y a très longtemps et étions amoureux. Enfin moi j’étais très amoureux d’elle mais elle aimait quelqu’un d’autre ton père actuel. A cette époque-là, il était marié à la maman de ta sœur Maïra et ta mère ne pouvait pas le supporter. Alors elle est allée voir un homme très puissant pour qu’il l’aide. Elle a fait tuer cette femme qui était son amie. Heureusement elle a eu le temps de donner naissance à ta sœur avant de mourir.

- Comment êtes-vous au courant de cela ?

- Je t’ai dit que j’étais très amoureux de ta mère et j’étais près à tout pour elle. Un soir elle est venue me voir pour me demander de l’aider avec Roland. Je lui ai dit que je ne savais pas quoi faire et je lui ai de nouveau fait savoir que moi je l’aimais et que j’étais prêt à tout pour elle. Malheureusement pour moi, je n’étais pas aussi beau et riche que son Roland. J’ai fini par accepter qu’elle ne serait jamais à moi mais je ne pouvais pas vivre loin d’elle donc j’ai accepté de l’aidé. Lorsqu’elle m’a demandé de l’accompagner chez cet homme j’ai accepté mais j restais toujours dehors. Ce n’est qu’en l’attendant un soir que j’ai vu la mère de ta sœur sortir de cette forêt en courant et blessée et juste derrière il y avait ta mère avec un couteau dans la main. Heureusement il y une femme qui a secouru la mère de Maïra et elle a pu donner naissance à sa fille. Après cette nuit, j’ai compris jusqu’où elle était prête à aller pour Roland. J’ai compris que je ne faisais pas le poids mais j’avais désormais peur d’elle. Alors je suis parti de là pour me chercher. J’ai appris peu après par un cousin que ta mère te Roland s’étaient mariés. J’étais une fois de plus anéanti mais j’avais décidé de tourner la page. Alors je me suis concentré sur ma vie et petit à petit j’ai commencé à me bâtir. Quelques années plus tard, ta mère et moi nous nous sommes revus et c’était comme si je n’étais jamais parti ; mes sentiments étaient restés intact. J’avais quelqu’un dans ma vie mais il a fallu que ta mère revienne pour que je doute de mes sentiments pour cette femme. Très vite ta mère et moi avons entamé un relation. Elle n’était pas heureuse dans son mariage et elle n’arrivait pas à donner naissance à un enfant. De plus, les problèmes sont arrivés puisque tout le monde venait de découvrir ce qu’elle avait fait pour être avec Roland. Elle se sentait abandonnée et moi je l’ai réconforté et elle est ensuite tombée enceinte. Elle a dit à Roland que l’enfant était de lui et une fois de plus elle m’as mis de côté en m’interdisant de m’approcher d’elle. La même période, j’ai dû voyager pour mon travail. J’ai eu un grave accident et j’ai fait des mois dans le coma. J’ai même perdu la mémoire un temps. J’ai dû être évacué à l’extérieur du pays. Les médecins disaient que ma mémoire reviendrait avec le temps alors j’ai commencé une nouvelle vie là-bas ; je me suis même marié. Mais il y a un an j’ai de nouveau fait un accident et cette fois en me réveillant, j’avais retrouvé tous mes souvenirs. J’en ai parlé à mon épouse et lui ai dit que je devais rentrer dans mon pays. Elle n’a pas bien accueilli la nouvelle surtout qu’elle n’avait pas pu me donner d’enfants et elle a demandé le divorce. Je le lui ai accordé parce que je n’avais qu’une envie, te retrouver. Alors me voici aujourd’hui. Je n’ai pas l’intention de partir cette fois, tu es mon fils Daniel et je compte prendre mes responsabilités. Je suis même prêt à faire un test de paternité si tu le veux bien.

Je ne sais pas quoi dire... Je ne sais pas quoi penser ni quoi croire.

- J’ai appelé ta mère tout à l’heure et je lui ai dit que je suis de retour pour toi, poursuit-il. Elle va sans doute débarquer ici d’un moment à l’autre en t’obligeant à rentrer avec elle. Si elle n’a rien à cacher, elle te dira ce qui se passe. Si elle ne le fait pas, alors tu auras tes réponses.

Mes amis commencent à arriver et mon... ʺMon pèreʺ va s’asseoir au bar en me promettant de m’attendre. A peine nous commençons à nous amuser que j’aperçois ma mère. Elle m’entraine avec elle vers l’extérieur et exige qu’on rentre sans me donner d’explications. Lorsque je refuse, elle me met en garde alors je décide d’appeler mon père pour lui faire part de la situation.

Ce n’est que maintenant que je me rends compte que ma vie n’a été qu’un mensonge ; je commence à comprendre un certain nombre de choses. Je choisis de partir et heureusement un taxi gare juste devant moi.

Lorsque j’entre, je vois mon père assis à l’intérieur.

- Alors ? », m’interroge-t-il.

Ma mère est une menteuse.

LISA

Je n’arrive pas à croire que mon fils soit parti. Mon Dieu qu’est-ce qui m’arrive ?

Il monte dans un taxi et je n’ai même pas le temps de le rattraper. Je peux juste apercevoir ce visage de nouveau : Ngora ! Il est en train de gâcher ma vie.

Je retourne vers ma voiture et rentre ; il n’y a plus grand-chose que je puisse faire en ce moment si ce n’est de prier. En parlant de prière, en arrivant chez moi, je vais me jeter aux pieds de mon lit et commence à pleurer. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi tout ceci.

Est-ce le prix à payer pour toutes mes erreurs ? Seigneur pourquoi ? Je sais que je mérite tout ceci mais le prix est trop élevé mon Dieu. Je t’en prie ramène-moi mon fils. Je sais que toute seule je ne peux rien ! Viens et agis en ma faveur, bats-toi à mes côté car toute seule je ne peux pas... Snif !

J’ai prié ainsi toute la nuit jusqu’à ce que le sommeil m’emporte.

Je suis réveillée tôt ce matin par la sonnerie. Je me lève et me rends compte que j’ai dormi là par terre. Je file à la douche me débarbouiller lorsque j’entends frapper à la porte de ma chambre.

- Maman tu es là ? », me demande Samuel dont je reconnais tout de suite la voix.

J’avoue que sa visite me surprend un peu puisqu’on n’a pas prévu se voir aujourd’hui. De plus, il me parlait de voyager.

- Oui chéri, je suis dans la salle de bain, donne-moi quelques minutes et je te retrouve.

- Ok !

Je profite pour prendre une douche une fois et j’enfile rapidement un Kaba puis je vais retrouver Samuel. Mais en arrivant au salon, je suis surprise de voir Maïra et Roland à ses côtés. Je comprends que cela ne présage rien de bon.

- Bonjour ! », lance-je timidement.

- Bonjour ! », lancent-ils à leur tour en chœur.

- Je peux savoir ce qui se passe avec Daniel ? », me demande Roland d’entrée de jeu.

- Je ne comprends pas !

- Tu voudrais que je te fasse un portrait de la soirée d’hier ?

- Papa ! », l’interpelle Maïra sans doute pour qu’il revoie son ton.

- Ce n’était qu’un mal entendu, dis-je pour me défendre.

- Un mal entendu ? Un mal entendu qui te fait débarquer en plein vingt-trois heures dans un snack pour aller chercher Daniel et lui imposer de rentrer avec toi sans raison au point de lui dire que si il ne rentre pas avec toi, il n’est plus ton fils ?

Samuel et Maïra plissent des yeux.

- C’est quoi cette histoire maman ? », demande Samuel.

- J’ai demandé à votre frère de rentrer hier et il m’a désobéi.

- Ok mais pourquoi vouloir qu’il rentre au point d’aller le chercher ? Et puis il n’était pas censé dormir chez papa ? », demande Maïra à son tour.

- Il était effectivement censé dormir chez votre père et pas allé faire la fête en boite. J’ai fait un songe sur lui hier soir et j’ai senti que quelque chose de mal allait se passer, mens-je. J’ai appelé Daniel mais il n’a pris j’ai ensuite appelé Roland pour lui demander où se trouvait Daniel mais il n’a pas voulu me le dire alors je me suis débrouillée à le trouver et je suis allée le chercher. Je ne vois pas en quoi c’est mal.

- Tu ne vois pas en quoi c’est mal ? Daniel est rentré très tôt ce matin ivre en débitant des paroles insensées alors qu’on sait tous bien que Daniel ne consomme pas d‘alcool.

Je reçois cette nouvelle comme un choc. Comment est-ce possible ? Je me lève pour aller vers la sortie mais Roland me retient.

- Où est-ce que tu vas ?

- Voir mon fils ! », dis-je en continuant mon chemin.

- Il est parti, ajoute Roland.

- Comment ?

- Lorsqu’il est rentré saoul ce matin aux environs de quatre heures du matin, je l’ai emmené prendre une douche puis il est allé se coucher mais en me levant tout à l’heure à sept heures, il n’était plus là et j’ai trouvé cette lettre sur son lit, fait Roland en lançant la lettre sur la table.

Je vais en courant vers la lettre et me précipite pour l’ouvrir et la lire.

ʺPapa ! Je sais tout ce que tu as fait pour moi et combien tu m’aimes et sache que moi aussi je t’aime énormément mais il m’est désormais difficile de te regarder dans les yeux sans penser à un certain nombre de chose. Depuis hier, ma vie bascule sur mes yeux et je n’ai le contrôle sur rien. En fait j’ai l’impression de n’être qu’un spectateur dans ma propre vie. Dix-huit ans de mensonge... Je crois que j’ai vraiment besoin de prendre mes distances. Ne t’inquiète pas pour moi, je saurai prendre soin de moi. Dis aussi à Maïra et Samuel que je les aime beaucoup. Ne me cherchez pas s’il vous plaît, lorsque je serai prêt, je reviendrai.ʺ

Je lis cette lettre avec les larmes aux yeux. Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal. Le fait que mon fils soit parti ou alors le fait qu’il ne m’ait même pas mentionner dans cette lettre.

Quoi qu’il en soit, il ne me reste plus qu’à espérer qu’il ne soit pas parti avec Ngora.