Il soupira solennellement, puis il reprit : « Vous voyez avec quel abandon je vous raconte mes affaires. C’est une vieille habitude dont je ne me déferai jamais. J’ai toujours vécu non seulement au grand air, mais au grand jour. Notre profession serait honteuse si on l’exerçait clandestinement. Je ne me cache pas, car je n’ai peur de personne. Quand vous lirez dans les journaux qu’on est à ma recherche, dites sans hésiter que c’est une fiction parlementaire : on sait toujours où je suis. Je ne crains ni les ministres, ni l’armée, ni les tribunaux. Les ministres savent tous que d’un geste je puis changer le cabinet. L’armée est pour moi : c’est elle qui me fournit des recrues lorsque j’en ai besoin. Je lui emprunte des soldats, je lui rends des officiers. Quant à messieurs les juges, ils co