III.

1364 Words
Je viens d'avoir la déplaisante visite de la gouvernante censée s'occupée de moi, lors de mon séjour ici. Elle doit m'apprendre les règles du palais, et de ce qu'elle m'a déjà racontée, je n'ai quasiment droit de ne rien faire, si ce n'est: sourire et écouter! Cette situation est ubuesque! Jamais, je n'accepterai une telle existence! Je sais que la vie à autre chose à m'offrir et la soumission n'a jamais été une option pour moi. Je ferais scrupuleusement tout le contraire de ce qu'ils attendent de moi.  Allongée dans le lit, j'attends que la nuit soit bien entamée, depuis un long moment maintenant. Je regarde l'horloge à mes côtés, il est deux heures du matin. J'ai improvisée une corde avec des draps pour sortir par ma fenêtre. Il y a un rebord au premier étage qui me permettra de ne pas tomber et d'atteindre le sol sans embûche. Je sors de mon lit et enfile ma robe que je plis entre mes jambes pour faire comme un pantalon, en coinçant l'excédent de tissu dans ma ceinture. Je ne ressemble à rien, mais je m'en fiche! Il faut bien ça, pour m'enfuir de ce mouroir.  J'ouvre la fenêtre et regarde au loin. Les gardes sont à plusieurs mètres, et il fait si noir, qu'on ne me repèrera pas tout de suite. J'attache les draps au pied d'une commode gigantesque ( j'ai essayée de la pousser et cela m'a été impossible). Je jette le reste des draps par la fenêtre et entreprends sa descente. Quand j'atteins rapidement le rebord du premier étage, je souffle de satisfaction. La dernière partie est la plus dangereuse mais je ne me décourage pas.  Je suis extatique quand je touche les gravillons de la cours. Ça fait un bruit fou, mais j'ai tout de même réussi à quitter ma chambre. Je commence à courir le plus vite possible vers les jardins, je pense que j'aurais plus de chance de sortir par là, que devant. Quand j'atteins l'entrée des roses, j'entends des gardes crier et commencés à bouger un peu partout... j'ai l'impression qu'ils ont constatés mon subterfuge. Un son de clairon retentit et je comprends que je suis recherchée. Je cours pour m'enfoncer dans le jardin, afin qu'ils ne puissent déceler ma silhouette. Je suis à bout de souffle, mais je ne lâcherai pas! Je vois une porte grillagée au fond et m'y précipite. Alors que je l'atteins, j'entends des gardes et des chiens se rapprocher de moi. Je me mets à escalader la porte, mais je suis retenu par l'un des chiens à la cheville. Je suis perdue... ... À mon grand étonnement, je ne suis pas ramenée dans mes appartements, mais dans une pièce encore plus immense, dotée d'un lit à baldaquin et d'une bibliothèque. J'attends, entourée de quatre gardes, qui m'observent avec colère. Au bout de quelques secondes, le prince fait son apparition, les yeux rougis par le sommeil... et la colère.  Johann : " Vous pouvez partir. " dit-il, ne me quittant pas des yeux.  Garde : " Vous êtes sûr votre altesse? " Johann : " Restez derrière la porte, je vous appellerai si besoin... " Ils quittent la pièce, en me laissant seule avec lui. Bizarrement, je me sentais plus en sécurité avec eux à mes côtés que maintenant. Il marche dans ma direction d'un pas lent et déterminé. Je me lève et bouge lentement pour mettre de la distance entre nous. " Alors comme ça, on s'enfuit... Tu me défies? Je vais te montrer... " Soudain, il avance vers moi rapidement et essaye de m'attraper, mais je pars dans l'autre sens pour m'échapper. Il est bloqué par une table et me regarde encore plus énervé.  Adélaïde : " Je recommencerai! Je partirai à nouveau! " crie-ai-je. Johann : " Je vais t'enlever cette envie... " dit-il, en serrant les dents. Il est devant la table et bouge rapidement pour me faire croire qu'il passe d'un autre côté mais en réalité, il passe de l'autre. Alors que j'atteins la porte, il m'attrape par le bras et saisi mes épaules pour me secouer violemment. " Tu n'y peux rien à présent. Je t'ai choisi et tu vas devoir faire avec ça! Ne me fait plus lever en pleine nuit! Tu entends? "  J'enfonce mes ongles dans ses avant-bras pour me défendre et il me jette à terre si fort, que je me cogne contre une chaise et perds connaissance.  ... Quand j'ouvre les yeux, les mêmes dorures au plafonds m'accueillent de leurs motifs. Quelqu'un est assis à côté de moi, mais je ne vois encore trouble... On me sert de l'eau, que je bois, et après quelque secondes d'acclimatation, je reconnais Johann.  Johann : " Vous allez bien? " Adélaïde : " Lâchez-moi. " dis-je en le repoussant.  Johann : " Si vous avez assez de force pour me repousser, c'est que vous vous portez comme un charme. " Adélaïde : " Je n'ai pas peur de vous. " Johann : " Il est bien là le problème, vous ne savez pas de quoi je suis capable... À cause de vous, les appartements que j'avais donné à vos parents leurs ont été retirés..." Adélaïde : " Où sont-ils? " Johann : " Au cachot. " Adélaïde : " Vous êtes... vous êtes... " Johann : " Faites attention! Je peux faire pire." dit-il menaçant. Adélaïde : " Pourquoi moi? Vous êtes prince, vous pouvez épouser qui vous voulez? Une femme consentante en plus! Je ne comprends pas votre acharnement... " Johann : " Si ça ne tenais qu'à moi, je ne me marierai pas, mais j'ai le devoir de faire un choix et il s'est porté sur vous. Mon délai de sélection prenait fin et je vous ai vus, vous m'avez donné votre nom... quand mon père m'a demandé qui avais-je choisi, j'ai dit votre nom, sans réfléchir... Adélaïde : " Vous êtes en train de me dire que tout cela est dû au hasard? "  Johann : " J'aurais plutôt dit la destinée... " Adélaïde : " Que je ne veuilles pas de vous, ne vous gêne pas? " Johann : " Pas le moins du monde... vous apprendrez que ce que vous pensez n'intéresse pas grand monde ici... " Adélaïde : " Vous ne faites vraiment rien pour que je vous apprécie, pas même le soupçon d'un effort... sachez que vous êtes tombé sur la mauvaise proie! Je n'aurais de cesse que de vous mettre des bâtons dans les roues, je ne suivrai aucune de vos lois ou de vos ordres. Je ne m'abaisserai pas à vous satisfaire, de quelque manière que ce soit. " Il plonge ses yeux bleus dans les miens et je retrouve cette lueur glaçante de désir qui m'a fait frissonner dans l'écurie hier. C'est comme-ci, plus je lui résistais, plus il éprouvait de l'excitation.  Johann : " Adélaïde... vous êtes décidément le meilleur coup de poker que j'ai jamais mené... J'ai senti votre impétuosité près du lac, mais je ne me doutais pas de votre témérité... " Il s'approche de moi et me bloque contre le matelas. J'essaye de me débattre mais je suis encore un peu sonnée et il bien plus fort que moi. " Je vais prendre ce qu'il me revient de droit... " dit-il, avant de coller sa bouche sur la mienne. J'essaye de le repousser mais il me tient bien fermement. Je mords sa lèvre et il crie avant de me regarder. Sa bouche saigne un peu, mais pas assez à mon goût. Il lèche son sang, et lorsqu'il comprend ce que je viens de faire, il m'attrape par le cou et sert ses doigts autour. " Tu n'as pas idée de ce que tu viens de faire! Je vais demandé à avancer la date du mariage car il faut que je sois ton mari pour t'affliger la correction que tu mérites, mais crois-moi lorsque je le serai... je te ferai perdre toute envie rébellion! "  Il me lâche enfin, et je suffoques presque en essayant de retrouver ma respiration. Il se lève et sort de la pièce en furie. Les gardes me rejoignent et m'aident à me lever pour m'emmener dans ma chambre.
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