II.

1323 Words
Je termine de lire une seconde fois la lettre que ma tante Sylvia m' a envoyée de Paris, pour m'annoncer sa venue prochaine au manoir. Quand elle est là, tout est si léger et amusant. C'est la soeur de ma mère, mais quelque fois je me demande si elle n'a pas été adoptée! Elle a eu la chance d'être devenue veuve très jeune, et a donc pu vivre sa propre vie après cela. Son mari était un aristocrate français, descendant d'une grande famille d'intellectuels, il est mort à la guerre quelques mois après leur mariage. Laissant ma chère Sylvia devenir une jeune veuve richissime. C'est donc revigorée par cette excellente nouvelle, que je descends dans la cours afin de m'aérer un peu. Alors que j'observe les chiens courir derrière un écureuil, un des employés du domaine court à la hâte jusqu'à nous.  " Le prince va se marier! " cri-t-il, essoufflé. " Ils ont placardés l'avis de noce, ce matin en ville. Il va y avoir un mariage royal! " dit-il, joyeux. Ingrid : " Avec qui donc, le prince se marie-t-il? " lui demande-t-elle.  " Ce n'est pas écrit. Seule la date du mariage est annoncée. Ce sera dans trois semaines, à Amsterdam. " Ingrid : " J'ai hâte d'y être... Tu verras Adélaïde, les mariages royaux sont au-dessus du lot! On s'y amuse tant, la musique est incroyable et la nourriture exquise... Les gens sont si élégants ... Peut-être qu'avec un peu de chance, tu trouveras là-bas quelqu'un à ton goût! "  Adélaïde : " A ta place, je ne l'espérerai pas trop... " Soudain, à travers le portail, je vois une horde de cavaliers s'avancer jusqu'à nous. Un des cavaliers semble montrer un papier au gardien, qui les laisse passer le portail avec déférence. Ma mère et moi nous regardons, interloquée à la vue de cette scène. Lorsqu'ils arrivent à notre hauteur, un garde vêtu de rouge et d'or descend de sa monture et nous salue avec respect.  Ingrid : " Ce sont les gardes royaux... " me chuchote-t-elle.  " Enchanté mesdames. Commandant Litz  de la garde royale, pour vous servir. Je suis venu vous remettre une lettre écrite de la main du Roi. Il vous demande de préparer les affaires de votre fille, afin qu'elle se rende au plus vite au château pour les préparatifs du mariage. Vous pourrez l'accompagner si vous le souhaitez. " Adélaïde : " Quoi?! Pourquoi devrais-je aller au palais? " dis-je interloquée par ses paroles.  Ingrid : " Chut... C'est un ordre du Roi! Excusez-moi, comandant, mais pour quelle raison ma fille est-elle convoquée? " Il nous regarde, surpris par nos questions.  Commandant Litz : " Mais madame... votre fille est la fiancée du prince. " dit-il, calmement.  Adélaïde : " Jamais de la vie! " répondis-je, avec aigreur.  Ingrid : " Adélaïde, tais-toi! " Mon père sort enfin de sa tanière et il est surpris de voir autant de monde dans la cours de son modeste manoir.  George : " Que se passe-t-il? " Ingrid : " Le roi veut que nous allions au palais pour assister au mariage d'Adélaïde et du prince..." dit-elle, croyant à peine à ce qu'elle dit.  Adélaïde : " Je n'irai nulle part! Vous m'entendez, dite au prince que je ne l'épouserai pas ! " Commandant Litz : " Désolé de vous l'apprendre, mais c'est un ordre royal, et je dois l'exécuter. Le prince nous a dit de vous ramenez... dans les plus brefs délais. " Je boue littéralement de rage. Il faut que je trouve un moyen de me sortir de là!  Adélaïde : " Je vais chercher mes affaires, mais je compte bien demander des comptes au Roi! " dis-je, avec défiance.  Le commandant me regarde avec un air circonspect et mes parents n'arrivent toujours pas à comprendre ce qui se passe. Quand je rentre à l'intérieur, je me précipite à l'autre bout du manoir, afin de passer par les écuries.  Alors que je m'apprête à monter un cheval, deux gardes se postent devant moi. Je comprends à cet instant, que je n'ai pas d'autre choix que de les suivre. Je ne sais pas me battre et je suis en infériorité numérique. Maudit soit ce prince, quel qu'il soit! ... Nous mettons deux heures et demi avant d'atteindre Amsterdam. Quand je passe les hauts grillages du palais, j'ai le sentiments d'être rentrée dans une prison - certes élégante - mais une prison quand même ! À peine suis-je sortie de la calèche, que deux gardes m'escortent, suivant chacun de mes mouvements. Mes parents son guidés à l'intérieur, mais moi, je suis un autre chemin.  Adélaïde : " Où allons-nous? " demandais-je. Ils ne répondent pas. Je marche à travers un grand parc, puis me retrouve devant une écurie. Nous y pénétrons, et au fond se trouve un homme qui brosse un cheval. Il est de dos.  " La voici monsieur. " dit l'un des gardes.  Il se raidit immédiatement, puis doucement se retourne. Son visage me frappe! C'est lui, l'inconnu du lac! " Merci. Pouvez-vous nous laisser seul un instant? Elle n'ira nulle part. Je vous le promet." leur dit-il.  Ils quittent l'écurie et se postent à l'extérieur.  Adélaïde : " Mais qui êtes-vous? Vous n'êtes certainement pas le Roi! " " Je le serai un jour... Johann Von Armsberg des Pays-Bas. Pour vous servir. " dit-il, avec un petit sourire.  Un long frisson parcours toute mon échine, quand je réalise que je converse avec le prince du pays dans lequel je vis.  Adélaïde : " Pourquoi avez-vous dit aux gardes que nous allions nous marier? " demandais-je perdue.  Johann : " Parce-que c'est vrai. Cela fait maintenant deux ans que l'on me presse de trouver une femme, pour songer à la pérennité du royaume... je n'ai jamais vraiment cherché, mais depuis quelques temps, mon père me harcèle, voulant même m'imposer un choix. Quand je vous ai vu, je me suis dis : pourquoi pas elle? Une femme reste une femme après tout... " Adélaïde : " Vous êtes peut-être prince, mais vous n'avez rien de princier! Plutôt mourir que de vous épouser. Je refuse! Je ne donnerai jamais mon consentement! " Il s'approche de moi lentement mais je recule, intimidé par son regard perçant.  Johann : " Vos parents vous ont accompagnés, n'est-ce-pas? Ce serait dommage qu'ils leurs arrivent malheur... Vous allez m'épouser, me faire des enfants, et surtout apprendre à vous taire! Je suis le prince et vous ne pouvez rien faire contre ça. " dit-il, d'une voix tranchante. Sa menace, me glace. Il me regarde de bas en haut, puis m'attrape le bras.  Adélaïde : " Lachez-moi! " dis-je, en essayant de me dégager.  Johann : " Vous êtes farouche... j'ai hâte... ce sera un vrai délice que de vous soumettre à mon désir... " dit-il, presque excité par mes gestes. Je suis pétrifiée à l'écoute de ses mots. " Gardes!" crie-t-il. " Emmenez-la dans sa chambre. "  Ils m'attrapent à leur tour et me guident jusqu'à l'extérieur.  ... Quand je pénètre dans ma chambre, je suis saisie par sa splendeur. Elle fait la taille du salon de la maison de mes parents, il y a des dorures partout, et des tissus de soie qui habille les fenêtres et le lit. Cependant, je ne m'y résout pas! Je refuse d'être mariée de force! Il faut que je trouve le moyen de m'enfuir... je sais qu'il ne fera rien à mes parents, il bluff... du moins, je l'espère. Je regarde par la fenêtre et vois une grande cours, mais il y a des gardes partout. Je vais pour ouvrir ma porte, mais elle est fermée à clé. Je suis au deuxième étages, il faut donc que je passe par la fenêtre pour espérer faire quoique ce soit... Il faut que j'analyse toutes les options qui s'offre à moi, mais j'ai déjà pris ma décision : il va y avoir une évasion en ce château!
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