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1454 Words
••• Lundi 20 mars••• Mes affaires sont emballées. Ma chambre est rangée. Je la regarde une dernière fois avant deux longs mois, dans tous les détails. Un lit à barreaux bleus, un bureau en bois, le carrelage beige, les murs blancs, les photos accrochées au dessus de mon lit... Tout. Puis je sors lentement de la pièce sans un regard en arrière et descends avec ma valise, ma très lourde valise. C'est la première fois que je quitte aussi longtemps ma maison, ma famille, mes amis... Et je peux vous dire que cela fait bizarre. Car je sens que je ne suis pas prête à tout laisser derrière moi, même si je suis sûre de revenir. Je serre ma sacoche contre moi et manque de trébucher dans l'escalier en me prenant le pied dans la valise. J'ai du mal à la porter tellement je suis fatiguée. Effectivement, qui n'est pas fatigué à trois heures du matin? Pas moi, en tout cas. Mes parents sont devant la porte, ils m'attendent. Ma petite sœur me regarde et je vois une larme couler sur sa joue, la pauvre, elle comprend ce qu'il se passe, comme d'habitude. Mais elle est grande maintenant, non? Et pourtant je la considère toujours comme un bébé. C'est ma petite sœur et je n'ai pas envi de la voir grandir. Mais la nature est ainsi faite. Je souris doucement. La nature est si belle. Elsa est là pour l'occasion pas vraiment joyeuse et j'ai l'impression qu'elle aussi se retient de pleurer. J'ai envi de les rassurer, de leur dire que je vais revenir, que de toute façon, deux mois, ce n'est pas si long... Mais je ne m'en sens pas la force. Tout simplement parce que deux mois, je le perçois comme l'éternité. Je reviens dans deux mois, deux longs mois. Mes parents se dirigent vers la voiture et s'y installent. Jenna, Elsa et moi ne tardons pas à les suivre et nous montons à l'arrière. Je suis entre les deux filles, elles me tiennent les mains. Elsa n'est pas encore aller à la Grande Réunion mais ça lui arrivera tôt ou tard. Le trajet se passe en silence, cette absence de conversation est pesante mais personne ne semble prêt à la briser et cela me convient. Ne me sentant pas l'envi de parler alors que tout me retient ici. Je ferme les yeux. Une demi-heure après, je suis dans le hall de l'aéroport en compagnie de ma famille, d'Elsa et des Omégas qui vont à la Grande Réunion. Les Alphas des Pays et des Continents sont déjà partis à New-York, le temps de tout préparer. Je grimace. Pas envie de partir du tout. Elsa et ma famille s'approchent et nous nous retrouvons tous dans les bras de l'un et de l'autre. Ils me serrent et m'embrassent une dernière fois puis je sens qu'ils doivent maintenant partir. Ils s'éloigner de moi, à chaque fois plus loin de mon corps, de mon cœur. Ils se retournent de temps à autre pour me faire un au revoir de la main. Puis je ne les vois plus. Mon cœur se serre. Mon cœur éclate. Une larme coule le long de ma joue. Puis une multitude de personnes portants un uniforme bleu-marine s'approchent pour nous indiquer de les suivre, nous sommes une quinzaine, de tous les âges et de tous les milieux mais à la Grande Réunion, nous serons des milliers. La meute de mon pays compte cinquante milles loups et dans ma ville, il y en a quinze milles. Les humains sont un peu plus nombreux, mais nous, les loups-garous sommes plus puissants. Comme pour compenser notre différence de nombre. ••• J'entre dans l'avion suivie des autres Omégas. Je trouve vite une place et m'assieds dans le siège confortable, personne ne vient s'asseoir à côté de moi et je jubile intérieurement. Détestant la présence d'inconnus près de moi. Je m'enfonce dans le siège et mes yeux papillonnent d'un endroit à l'autre dans mon environnement. Mon regard tombe sur une série de livre qui est proposée dans la pochette de mon siège, j'en prend un sur les loups-garous et commence à le lire. Entre temps l'avion décolle, il est quatre heures dix du matin. Je feuillette en lisant les choses qui m'intéressent. A un moment, je tombe sur un chapitre sur les âmes sœurs. J'ai entendu dire que trouver son âme sœur était très rare. Sûrement parce que la Terre est trop vaste. Mais personne n'est sûre à cent pour cent. Seuls ceux qui ont trouvé leur âme sœur peuvent témoigner, personne d'autre. Je lis que le lien d'âmes sœurs est puissant, les personnes sont les plus proches du monde une fois qu'ils se sont trouvés et acceptés. Il y a aussi une histoire de sentiments qu'on peut ressentir. Etc... Mais nous pouvons vivre sans âme sœur, mes parents en sont la preuve. Seulement, si jamais mon père ou ma mère trouvait son âme sœur, ils se sépareraient, mais je sais que cela n'arrivera pas. Moi même je ne croie pas trouver la mienne, c'est bien trop exceptionnel et trop rare. Le temps passe et je somnole, l'avion est silencieux et personne ne parle. Je finis pas m'endormir. ••• Je me réveille au moment de l'atterrissage et un instant je me demande où je me trouve, puis tout me revient en mémoire. Je regarde par la fenêtre et observe le paysage qui s'offre à moi. À cause du décalage horaire, il est six heures et demi du matin et il fait quasiment nuit. L'avion s'arrête doucement et nous descendons, je vois Gabriel Machvar et lui fait un signe de la main, il me répond par un bonjour de la tête. Gabriel est plutôt bien bâti. Il est assez sympa malgré le fait qu'il ait un an de plus que moi. C'est un ami d'Elsa alors forcément, je le connais. Un peu. Je passe près de lui. Il a une avance d'une bonne dizaine de centimètres sur moi alors que je suis plutôt grande, effectivement, je mesure un mètre soixante-douze. Je ne suis pas mécontente de ma taille même si je suis un peu plus grande que la moyenne. Je foule le sol américain et nous nous dirigeons vers un car. Nous montons et cette fois, je m'assieds à côté de Gabriel. On commence à discuter de choses et d'autres. Il me demande ce que je pense de tout ça et je lui réponds que je n'en sais rien. Nous rions beaucoup et le temps passe rapidement. Très vite, nous arrivons devant l'hôtel et le personnel nous conduit jusqu'à nos chambres. Je me laisse tomber sur mon lit et je somnole pour finalement m'endormir après ce voyage épuisant. ••• Lorsque je me réveille, deux heures plus tard, il est huit heures du matin. J'appelle mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée et je sors de ma chambre pour aller me promener dans la ville et faire du repérage. Avant que je sorte, on me donne un plan. Merci, j'en aurai bien besoin. En me baladant dans la mégapole, je repère vite les bâtiments où auront lieu les réunions. Ce sont des espèces de stades de foot sauf qu'il n'y a pas d'ouverture en haut. Pour l'instant nous ne pouvons pas rentrer mais à partir de demain, nous pourrons pénétrer à l'intérieur. Soudain, une main se pose sur mon épaule et je me retourne en sursautant. Gabriel se tient devant moi, tout sourire. Surprise je râle: -« Non mais ça va pas?! J'ai failli faire une attaque!» -« Pas la peine de t'énerver, je suis désolé! », réplique-t-il. Calme toi, calme toi, je maugrée dans mon coin. Il s'esclaffe et m'invite à déjeuner avec lui. J'examine attentivement sa proposition et finit par hocher la tête. J'ai réellement faim, et mon ventre me le fait comprendre... De plus il y a le décalage horaire. Gabriel et moi nous dirigeons vers un Mc'Donald qui se situe juste à côté et je le suis, la faim m'appelant dans la direction du fast-food. Je décide de prendre des frites, et quand j'entends seulement des frites, ce sont les plus grosses portions...Ce n'est définitivement pas un endroit où commencer un régime... Quand nous avons fini, nous rentrons à l'hôtel et le reste de la journée passe à une vitesse folle. Entre les fous rires et les jeux complètement enfantins auxquels nous nous livrons, Gabriel et moi, je suis épuisée. Il est certes seulement vingt-deux heures mais dans mon pays. Je rappelle qu' il est quatre heures du matin. Je m'allonge sur mon lit et pour la énième fois de la journée, je m'endors et le pays des rêves me capture.
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