Je glissais donc à l'oreille de Gérald, 'j'aimerais finir la soirée seule avec toi.' Ne désirant simplement que libérer ce lieu de ma présence.
De ces mots qui furent sucrés, cet homme âgé toutefois à la fortune puissante en était heureux, mouvementant son corps comme si mes doigts avaient caressé ses jambes.
Il éleva immédiatement la voix, alertant, 'nous devons y aller.' Se levant même. 'Térésa a une urgence.'
Et ses amis, surpris, lui demandèrent, 'ça va ?'
'Oui… Oui... on s'appelle plus tard !' Avant qu'il ne me prenne par la main afin de me mener vers son véhicule.
Là-bas, il indiqua une place au chauffeur ; un de ces hôtels cinq étoiles de la région que je ne me fatiguais guère de visiter.
Il tenait aussi mon sac, jusqu'à ce que nous arrivions dans la chambre. La mémoire pouvait lui jouer des tours, mais ce bon vieux Gérald n'oubliait point ses bonnes manières.
Je reprenais à ce moment cet accessoire, fit assoir mon client sur le lit, avant de me placer face à la peau tombante de ses yeux.
Ensuite, avec grande douceur, retirais mon vêtement, comme si j'hydratais ma peau avec de la poussière de fée.
Et son regard était collé à moi, devenant rouge comme s'il perdait la raison lorsque sa poitrine dévoilait des battements de cœur qu'il n'allait point pouvoir supporter bien longtemps.
Ainsi, je m'arrêtais sans pour autant retirer mes chaussures et j'allais me placer sur lui, allongeant son corps fatigué sur le lit.
Je baissais la braguette de son pantalon puis levais l'outil qui lui avait permis de créer les héritiers dont il était si fier aujourd'hui.
Sans faire beaucoup d'effort, je montais, par la suite, je descendais dessus. Le satisfaisant assez.
Il miaulait tel un chat, n'ayant plus l'étoffe d'aboyer comme un chien.
La vieillesse avait déjà pris sa force par le coup pendant que la jeunesse faisait agiter mes aspirations par les efforts de mon corps sur ces hommes.
Au fond de moi, je fermais la bouche de celle que j'étais vraiment. Car, si ces incidents ne m'étaient point arrivés, j'aurais sûrement laissé Térésa être une de ces jeunes filles qui croient en l'amour et au prince charmant.
Heureusement que contrairement aux hommes, l'amour ne baisse jamais les bras et tenait en sa mission de me sauver de la rage.
Plus tard, alors qu'il ronflait comme le souffle du vent frappant le violon des nuages, j'allais poser ma face sur sa poitrine.
Les battements de son cœur étaient si compassionnant, que j'entendais presque le son des hirondelles.
À cet instant donc, c'était inévitable. Je n'eus vu pas mon père, néanmoins, je sentis la main de ce dernier toucher le nombril de ma mère. Avant que tous les deux ne prennent connaissance de ma présence dans ce ventre rebondi qu'elle affichait à l'époque avec fierté.
C'est étrange comme l'âme a bien des histoires à raconter. Des histoires qu'on oublie parce qu'on le veut ou, car on ne les considère pas assez.
Des larmes ainsi chantonnaient sur ma face, criant victoire de m'avoir affaibli. Ensuite, comme si cela n'était guère suffisant, je sentis une main me caresser la tête. Avec assurance, Gerald me disait, 'ça va aller, ma chérie. Je suis là.'
Des mots que j'aurais voulus entendre plus tôt dans ma vie, pourtant, qui n'étaient jamais arrivés.
Que j'avais pleuré ce soir-là.
Là où, au même moment, une haine folle grandissait envers mes parents et envers la vie. Pourquoi devais-je, moi, me battre autant ?
M'étais-je demandée, oubliant une vérité ; on se bat tous contre quelque chose.
J'étais simplement bien trop absorbé par mes problèmes pour me rendre compte que moi au moins, j'avais un toit. Que malgré l'absence de l'amour de père et mère, j'avais une amie, et l'amitié, ça vaut de l'or.
Que même si je n'avais pas eu la chance d'être dans une famille, je pouvais créer la mienne.
Bien sûr, ils étaient tout de même irremplaçables. Et à vrai dire, rien est remplaçable dans la vie. Ni le premier de la classe, ni même le dernier.
Au fond, ce n'est pas la vie qui choisit pour nous, elle nous crée pour qu'on hume son doux parfum, mais on s'y perde.