Alors que la tête de Landry sommeillait sur ma poitrine et que son cœur se montrait vulnérable face à ma personne, je cherchais à savoir 'connais-tu un certain monsieur Éric Croft par hasard ?'
Et il se releva brusquement, l'air surpris, 'd'où le connais-tu ?'
'Je ne le connais pas... ' répondis-je. 'J'ai juste entendu parler de lui quelque part... rien de plus... '
De là, il sourit, 'pas étonnant qu'il fasse parler de lui.'
'Alors... tu le connais ?'
'Pas personnellement.' Reposa-t-il la tête sur mes seins pointus. 'Je l'ai rencontré une fois... '
'Où ? Comment est-il ?' Le chargeais-je de questions, le poussant à de nouveau se redresser.
Cependant, sa réaction ne fit qu'engraisser ma curiosité encore plus.
En effet, il quitta le lit, se rhabillant immédiatement.
'Que fais-tu ?' M'exclamais-je de ce fait.
'Tu es censée rentrer dans le but d'étudier, n'est-ce pas ?' Et à ce même moment, je reçus un message.
'As-tu pu empocher l'argent ?' Venant de Nathan. Or, je n'étais pas d'humeur à lui répondre.
Je me concentrais préférablement sur Landry qui fuyait mes questions, nourrissant de l'intrigue autour de l'identité de ce fameux Eric.
Et de cette façon, avant même que je ne puisse placer un mot, mon client se retrouvait hors de la chambre, me laissant seule. Bien sûr, avec un chauffeur qui attendait en bas que je sois prête, afin qu'il me dépose à mon appartement.
Je me dirigeais donc vers la douche, ne prenant guère le temps de passer par le miroir, faute de visionner mes sentiments.
Je prenais plutôt les vagues d'eau tiède qui me touchaient la peau comme une gifle pendant que je fusse véritablement étranglée par la colère.
Qui était alors cet homme qui me criait à l'âme de le retrouver ?
Pourquoi chamboulait-il mes heures de travail et même de repos ?
Pourquoi mon cœur agissait comme s'il le connaissait déjà tandis que je ne l'avais encore jamais rencontré ?
Le fait que mon être me poussait à élucider le mystère derrière l'identité d'un mâle, lorsque j'étais censée ne plus donner de ma passion pour eux, me rendait excentrique.
Parce que maintenant, il n'avait fallu même pas l'ombre d'un seul pour que tout en moi soit sensibilisé. Je retournais ainsi après avoir lavé ma peau dans la chambre.
Là-bas, je fis des va-et-vient, les mains posées sur les hanches, essayant de neutraliser mes émotions.
Puis, mon téléphone vibra. C'était encore Nathan, cette fois-ci, il appelait. Je décrochais donc et disais immédiatement, 'oui... je l'ai reçu, ne t'inquiète pas.'
'Pourquoi sembles-tu être en colère ?'
Je devinais ainsi à cet instant, 'Je suppose que toi aussi, tu connais un certain Éric Croft!' Avant de me rendre compte de l'erreur que j'allais faire ; laisser un étranger chambouler mon gain.
Toutefois, Nathan, affirma, 'alors comme ça lui aussi peut aimer ?'
'Quoi ? Désolée... je ne le connais pas. C'est juste que... je fais un stage en ce moment quelque part et mon supérieur ne cesse de parler de lui. Et tu sais... ' essayais-je d'inventer une raison quelconque qui pourrait justifier la présence de ce nom sur mes lèvres, 'avec les cours et le stress des examens, ce n'est pas l'idéal d'aller à un endroit où il y a des fanatiques de quelqu'un que tu ne connais même pas.'
'Je comprends... au lieu de t'engager, il passe son temps à louer cet homme... hum... j'ai presque cru que lui et toi aviez eu une affaire. Cela m'aurait étonné.'
'Pourquoi ?' Attisait-il ma curiosité.
'Oh... on le connaît comme un acharné du travail... il donne l'impression d'être parfait et... les relations ne sont pas vraiment les choses sur lesquelles il s'attarde. Mais bon... assez parler de lui... ' disait-il avant de commencer à m'expliquer ses problèmes avec son épouse.
Car oui, mon boulot paraissait aussi être celui de l'écouter. Mais à vrai dire, à ce moment-là, je ne faisais que l'entendre sans plus. Ma concentration venait de s'en aller.
J'avais enfin fini par avoir un brin de l'identité de cet homme. Et quelque part, il semblait être comme moi. Un être qui ne vivait qu'au travers du travail. Et j'en voulais en savoir plus.
Plus sur lui. Sur son histoire. Sur l'enfance qui l'avait mené à être l'adulte qu'il était aujourd'hui.