Sur le chemin vers le restaurant dans lequel m'attendait mon client, je n'osais pas regarder par la vitre pour observer la ville.
Il faisait soir et à ces temps-là, le monde réagit souvent à nos détresses. En fait, il ne m'était pas favorable de céder à ce genre de mélancolie alors même que je m'en allais pour déchirer le cœur d'un homme et dérober les trésors qui s'y trouvaient.
Par conséquent, fidèle à mes habitudes glacières, je restais le regard fixé dans le vide, délivrant mes illusions de toutes pensées.
Puis, de longues minutes plus tard, le chauffeur se gara et vint m'ouvrir la portière. Je descendis afin que le personnel me conduise jusqu'à Landry.
Ce dernier n'eut même pas la manie de se lever. C'était un homme bon, mais très imbus de sa personne. Il s'imaginait que le monde tournait autour de lui. Que le monde devait se plier en quatre pour lui. Ainsi, le personnel de l'endroit avait pour moi tiré la chaise, afin que je puisse m'assoir.
'Tu es ravissante.' Dit-il, les mains croisées, tout comme ses jambes, portant un sourire vantard sur la face.
'Je remarque aussi que tu ne perds pas ton charme... ' soufflais-je, 'c'est donc vrai... certains hommes sont comme du vin. Plus les années passent, plus ils sont... ' Penchais-je la tête, le sourire malicieux aux lèvres.
'Et je répondrai alors que vous les femmes savez toujours comment réveiller la bête qui sommeille en chacun de nous.'
'Hum... je pense juste que tu es un peu sensible, c'est tout.'
'Tu crois ?' Demandait-il, 'je nous ai réservé une chambre d'hôtel. J'espère au moins qu'on pourra passer la nuit ensembles... '
'Ah… '
'Ok, uniquement quelques heures !'
'J'accepte alors. De toute façon, il ne me faudra que quelques minutes pour tuer le peu de tracas qu'il reste en toi.'
'J'espère bien... j'ai eu une semaine épouvantable.'
'Je t'ai vu à la télévision.'
'Oui... plusieurs chaînes sont sur un de mes dossiers actuellement. Je m'occupe du cas d'un politique qui fait polémique.'
'J'oserai demander s'il est innocent.'
'Secret professionnel... '
'Vraiment ?'
'Tant que nous sommes dans un lieu public.' Souffla-t-il, me dédiant un clin d'œil.
Ainsi, je souriais, enchantée de voir qu'ils finissaient toujours par mettre leurs vies en danger pour moi.
Après avoir mangé, je suivais de ce fait Landry vers la suite qu'il avait réservé pour nous.
C'est étrange comme le type de pièce que j'avais l'habitude de pénétrer me paraissait si brouillant cette fois-ci. Je voulais fuir. M'en aller loin. Pourtant, je fermais la porte de ces pensées qui osaient vouloir me faire comprendre que je détestais mon quotidien.
Plutôt, je me tournais vers Landry qui, je pus voir, se déshabillait déjà.
'Mais ce qu'il est pressé... ' m'exclamais-je.
'Ce n'est pas très sexy, je le sais. Mais... ' s'arrêta-t-il avant de crier, 'tadah !' Tout nu face à moi.
Je le poussais de là sur le lit et il tomba très facilement, comme s'il ne pesait qu'une plume.
Puis, ne voulant pas perdre la beauté de mon déguisement, je gardais ma robe en montant sur lui. Je n'avais guère envie de me tracasser à réaliser pour lui différentes positions. Et il le comprenait. Surtout qu'il aimait la vue qu'il avait à ce moment-là.
Je le laissais ainsi m'observer faire mon travail pendant qu'il prenait plaisir à voir une femme en talon s'offrir à lui.
Ensuite, lorsqu'il s'épuisa complètement, car il était affaibli presque par le travail aussi, je me relevais afin de finalement retirer mon vêtement pour me placer de nouveau sur le lit, mais cette fois-ci, à ses côtés.
Immédiatement, je cherchais à savoir 'alors... c'est quoi le dossier.'
''C'est le ministre des Transports... il est lié à des affaires de corruption. Il fait passer de la d****e dans le pays et se fait de l'argent en revendant cela.'
'Waouh... cet homme est déjà assez riche... et connue en plus. Je ne comprends pas que plus, tu as de l'argent, plus tu es prêt à commettre l'irréparable pour en avoir encore plus.'
'Humm, tu le comprendras peut-être un jour... '
'Est-ce pour cette même raison que je ne connais pas encore que tu acceptes de prendre son cas et de le protéger ?'
'Il m'a proposé une très grande somme... et il m'a séduit en me rappelant que je suis l'avocat le plus important de la ville et un des plus célèbres du pays... qui d'autre que moi pourrait l'aider ?'
'Je pourrais te poser une question ?' murmurais-je, les yeux plongés vers le plafond.
'Hum hum... '
'S'il avait tué des gens, aurais-tu aussi accepté de le couvrir ? De mentir pour une somme importante ?'
Et il se leva, me fixa puis demanda, 'je te répondrai si tu me dis sincèrement... si jamais je refuse toutes ces affaires et que ma fortune prend un coup... resteras-tu tant bien même à mes côtés ?'
Et je ne pus guère répondre. Ainsi, il se coucha de nouveau.