Je fixais Grâce, perdue entre le bon et le mauvais. Précédemment, j'avais toujours choisi le mauvais dans ma vie. Néanmoins, à ce moment, j'étais consciente qu'en agissant ainsi, j'allais faire un grand pas dans la vie privée de mon client.
Et ça, c'était une des choses que j'évitais avec frayeur. Car je savais, par mon séjour en famille d'adoption, que les sentiments viennent grandement lorsque nous nous habituons à la présence de certaines personnes ou lorsque nous apprenons à les connaître.
Je ne savais point ce que je devais faire, donc je me levais simplement, disant de nouveau, 'merci... ' quand la sonnette raisonna au même moment.
'Attends-tu quelqu'un ?' Me demanda Grâce.
'Non… Non... ' puis j'allais vers la porte, découvrant un homme grand, habillé d'un costume et portant dans ses bras une tenue.
'Mademoiselle Térésa ?'
'Oui ?'
'Cette robe est à vous.' M'informa-t-il avant que je ne la prenne.
'C'est gentil, merci.' Avançais-je. 'Grâce ?'
'Oui ?' Dit-elle.
'Apportes moi mon sac à main, je te prie... '
'C'est qui ?' Demandait-elle en arrivant à la porte avec mon sac.
Je donnais dans un premier temps un tip au monsieur face à nous, ensuite, je refermais la porte avant de rentrer, ouvrir le colis reçu.
Il y avait une carte avec et alors qu'elle était entre mes mains, Grâce commençait à lire, 'je m'impatiente de voir ta silhouette danser dans cette magnifique robe qui ne vaut que 8 000 euros. Et ce n'est rien comparé à ta beauté... ' de là, lorsqu'elle s'apprêtait à lire le nom inscrit dessus, je cachais immédiatement le mot.
Je ne voulais point risquer de lui laisser lire un prénom qui allait être différent le lendemain. Je déchirais ainsi immanquablement ce bout de papier.
Et sous son regard confus, commentais, 'je suis un peu énervée... tu sais... je devais étudier encore plus... '
'Ma chérie... ' Souffla-t-elle, 'pour 8 000 euros, je l'excuserais si j'étais toi.' Avant de sortir la robe du sac qui la contenait.
Elle était sublime.
Et sans doute parce que mon teint et le mystère qui foudroyait son regard quand il me fixait, l'avaient rendu malade de moi, Landry avait opté pour une couleur bleu roi. Possiblement aussi à cause de mon côté indépendant et dominateur.
La robe était à vue d'œil fabriquée à partir d'un tissu en maille fine qui avait par la suite drapé légèrement mon corps, offrant un confort incontestable. La nuance de bleu choisie prenait un bel éclat sous les éclairages intenses de la nuit.
Ce tissu était long, caressant le sol lorsque je marchais, et il détenait des bretelles entrecroisées qui s'enroulaient autour de mon cou, créant un décolleté de style licou.
Aussi, les bretelles, elles, étaient fines et délicates, aidant à accentuer la clavicule et le décolleté sans être trop révélatrices.
Ensuite, je dis, 'je vais aller m'apprêter !' Et je courus vers la salle de bain.
Je me regardais devant la glace, murmurant, 'voilà encore que ce soir, tu rendras un homme fier de l'argent qu'il vient de dépenser. Ils te traitent comme une vulgaire poupée qu'ils habillent et nourrissent, mais un jour... aucun d'eux ne pourra avoir la prétention d'encore affirmer qu'il pourrait te contrôler par sa poche.' Me promettais-je, 'oh... que je rêve de ce jour... ' ne sachant pas encore que la vie avait d'autres projets pour moi.
Cette même vie qui avait autorisé à la défaite de faire partie du début de mon histoire.
Je dois vous avouer qu'à certains moments m'effleurait l'idée de savoir ce qu'était devenue ma mère. Connaître sa fable et savoir qu'est-ce qu'il lui était réellement arrivé après la fuite de mon père. Parce qu'à l'orphelinat, je n'avais jamais eu qu'une miette de ce conte.
Pourtant, dès que mon esprit s'efforçait à trop y réfléchir, je prenais un verre de vin ou j'allais faire du shopping afin de décaler mes émotions autre part.
Je considérais finalement qu'aucun être ne méritait mon cœur. De toute façon, il ne restait qu'un cadavre de ce dernier.
Après m'être douchée ce soir-là, je crémais puis, parfumais ma peau avant de porter cette magnifique robe. Et bien sûr, un maquillage séduisant me dessinait les traits.
Je rejoignais ainsi Grâce dans le salon et elle resta bouche bée devant ce spectacle.
'Il faut que je vois l'homme pour qui tu t'es aussi bien colorées.'
'Dommage... ce n'est que son ombre qui est là... ' rétorquais-je.
'Comment ça ?'
'Son chauffeur... ' soulignais-je avant de descendre vers là où m'attendait le véhicule envoyé par Landry.