Térésa

Un Appel Qui Changera Tout

Gérald était sur le lit, capturé par l'épuisement. Son âge ne lui permettait pas de tenir debout après les batailles qu'il s'efforçait à mener dans mes bras.

Et je trouvais cela quelque part apaisant, car, je pouvais passer du temps seule avec moi-même. Je pouvais prendre du repos dans le silence et ne pas avoir à subir ses commentaires.

Il me racontait énormément sa vie. Je connaissais tout de lui. C'était un homme envers qui la vie n'avait jamais été trop méchante.

Sa famille appartenait déjà à l'Élite lorsqu'il est né et Gérald n'avait alors fait que de transformer des millions en milliards.

Dans la trentaine, il affichait déjà un statut aussi imposant devant le monde, pendant que de l'autre côté, des pauvres allaient bientôt concevoir un enfant dont ils n'allaient point vouloir. Moi.

Puis, il rencontra son épouse et ensembles, ils eurent trois magnifiques enfants. J'affirme qu'ils sont éblouissants parce qu'il me les montrait en photo à chaque fois qu'il en avait l'occasion.

Il ne s'épuisait jamais de parler d'eux. Tout comme il ne s'épuisait jamais de parler de son ancienne épouse qui était décédée depuis six ans maintenant.

Et cela faisait trois ans que lui et moi étions en relation.

Je repensais encore à notre rencontre au moment où mon téléphone vibra. Il était posé sur la tablette de la terrasse, près de la bouteille de champagne que je sirotais, alors je l'eus soulevé.

Je le pris et vis le numéro d'une amie de l'université.

'Oui ?' Lui répondis-je, 'Je devine que ce que tu as à me dire est important, vue l'heure à laquelle tu m'appelles... '

'Mon mec... '

'Oui ?'

'Je suis rentrée et je l'ai trouvé avec une autre fille dans le lit... ' pleura-t-elle.

Et bien que je voulais compatir à sa douleur, je n'arrivais pas à la comprendre.

Comment pouvais-je même comprendre une chose que je n'avais encore jamais vécue ?

Je lui dis alors, 'que comptes-tu faire ?' Ne sachant pas quoi déclarer d'autre.

'Je n'en sais rien... je ne veux pas retourner là-bas ! Je voulais passer un peu de temps avec toi... '

'Je suis en week-end avec mon chéri.' L'interrompis-je, ne voulant pas révéler ma vie secrète.

D'ailleurs, je n'avais aucune amie dans le métier et je ne dévoilais point à mes amis de l'école, le métier que j'exerçais.

À l'université, je mentais comme quoi mes parents furent décédés en laissant la charge à mon oncle de gérer ma fortune et il était donc celui qui s'occupait de moi.

Et ce n'est pas que j'étais une menteuse, ni même que le mensonge me plaisait, mais c'est juste qu'il y a des sujets qu'on aimerait bien garder pour soi, sur lesquels les hommes nous demandent quand même des comptes.

'Je t'envie tellement.' Continuait Grâce. 'Robert a été un incapable ! Jamais il n'a pu me donner un seul billet et il se permet encore de me tromper ?'

'N'est-ce pas ce que tu lui as autorisé à faire ?'

'Quoi ?'

'Laisse tomber... tu peux aller chez moi... j'appellerai l'office dans quelques heures pour leur demander de donner une clef à ma sœur et tu te présenteras comme telle.'

'Et en attendant, qu'est-ce que je fais ?'

'Je te fais un transfert d'argent... vas à l'hôtel.'

'Ooooo... ' s'écriait elle, 'merci... je te suis tellement reconnaissante.' Avant que je ne raccroche.

Et à peine avais-je lâché cet appareil, qu'une chose attira mon attention. Une chose qui allait très bientôt changer ma vie.