Elle et Lui sur le chemin de la confiance

Chapitre 9

Point de vue d'Axel

Merde, je suis en retard. C'est bizarre, ma belle-mère n'est pas venue me réveiller. Bon, vu comment je lui ai parlé hier ce n’est pas très étonnant. Quand j'arrive au lycée, les cours ont déjà commencés. La femme de la vie scolaire me dit étonnée :

-Axel ! C'est rare de vous voir en retard.

-Ouais, je ne me suis pas réveillé.

-Tenez, me dit-elle en me tendant un billet de retard.

-Merci, lui répondis-je en le prenant.

Lorsque j'arrive en cours d'histoire, le prof déclare :

-Axel, heureusement que je vous avais demandé de ne pas arriver en retard aujourd'hui car j'expliquais les consignes pour les exposés et que je faisais les binômes. Emma, je compte sur vous pour tout expliquer à Axel. Emma hoche simplement la tête. Quant à vous Axel, allez-vous asseoir.

A peine assis Mike me dit :

-T'as pas de chance mec. Tu tombes avec Emma la muette pour l'exposé.

-Ouais, lui répondis-je sans vraiment l'écouter. Ça m'arrange d'être avec Emma. Ça veut dire qu'on passera plus de temps ensemble et donc que j'aurai plus d'occasions de la faire parler d'elle. Enfin si j'arrive à la voir sans sa sœur. Elle ne parlera jamais devant elle.

A midi, on se dirige vers la cafétéria. La porte est bloquée par Logan et sa b***e. Apparemment ils ne veulent pas laisser passer Emma.

-On peut savoir où tu vas sale p**e ?

-A la cafet', lui répond t-elle sans émotions.

-Hors de question que tu y ailles. J'ai envie de manger tranquille, ce qui veut dire sans toi dans la même pièce. Comme elle ne bouge pas Logan la gifle en hurlant : allez dégage !

Les autres élèves fixent Emma et l'insultent. Avant que je ne puisse prendre sa défense, Emma sort dans la cour.

Après qu'elle soit partie, Logan est sa b***e entre dans la cafet'. J'achète des sandwichs et des boissons, puis je vais rejoindre Emma qui est assise sur un banc au fond de la cour. En m'entendant arriver, elle relève la tête. Je lui tends un sandwich et une bouteille.

-Pourquoi tu m'apportes ça ? demande-t-elle en fronçant les sourcils.

-Je m'attendais plutôt un merci. Quelques secondes passent et elle ne prend toujours la nourriture que je lui tends. Je me suis dit que si personne ne t'apporter rien, tu ne mangerais pas. Alors...euh

-Alors tu m'as apporté un sandwich et une bouteille d’eau ? Je hoche la tête. Combien j'te dois ?

-Rien. Tu me donnes des cours, alors je peux bien te payer ton repas. Elle secoue la tête.

-Je suis payée pour te donner des cours.

-Et Logan te prends ton fric tous les jours, lui répondis-je du tac au tac.

-Pas celui des cours. Et je ne veux pas être redevable à quelqu'un.

-Je n’ai pas besoin de ton argent. Je suis sûr que j'ai beaucoup plus d'argent de poche en un mois que toi en trois.

-Alors qu'est-ce que tu veux en échange de mon repas ? Je réfléchis quelques secondes.

-Que tu me parle de ta famille.

-Ok. Mon père a mis les voiles quand j'avais 6 ans, ma mère s'est remarié quand j'en avais 9 et Julia est née quelques mois après. T'es satisfait ? Je lui tends son repas.

-Désolé.

-Ce n’est pas grave. Mais j'aimerais que tu ne le répètes pas.

-T'inquiète, je ne dirais rien. Je m'assoie à côté d'elle. J'ai dit à ma belle-mère que sa présence me déranger hier.

-Quoi !?, s’exclame-t-elle en fronçant les sourcils.

-Elle m'a demandé. Je lui ai juste répondu, marmonnais-je sans savoir pourquoi je lui en parle.

-Ça a dû la blesser que tu lui dises ça. Elle tient à toi. Je regarde le sol. Pourquoi tu ne veux pas croire qu'elle tienne à toi ?

-Pourquoi tu penses que c'est le cas ?

-Juste une intuition.

-Elle n’est pas ma mère. Je ne vois pas pourquoi elle voudrait s'occuper de moi, surtout vu la façon dont je la traite.

-Tu sais pourquoi elle n'a pas eu d'enfant avec ton père ? me questionne-t-elle d'une voix douce.

-Elle n'en voulait sûrement pas, marmonnais-je.

-Elle est stérile.

-Quoi ? m'exclamais-je incrédule. Comment tu peux savoir ça ?

-Elle me l'a dit. Son regard plonge dans le mien. C'est pour cela qu'elle se soucie de toi. Elle peut s'occuper de toi comme si tu étais son fils. Ça la réconforte de pouvoir jouer le rôle d'une mère pour toi. Elle fait de son mieux. Je sais que ce n'est pas ta mère, mais tu devrais te réjouir qu'elle veuille s'occuper de toi comme elle se serait occupée du fils qu'elle n'aura jamais. Je ne te dis pas d'oublier ta mère, juste d'accepter l'amour de quelqu'un qui veut t'en donner. Ta mère voudrait que quelqu'un s'occupe de toi. Enfin, c'est ce que je pense.

-Elle ne m'a pas réveillé ce matin. C'est pour ça que j'étais en retard, avouais-je. D'habitude le matin elle est avec moi. Hier soir, elle est restée dans sa chambre. J'ai dû manger tout seul. Ça m'a rappelé les repas après la mort de ma mère. Mon père n’était jamais là, alors je mangeais toujours tout seul. J'apprécie qu'elle soit là même si je m'en suis rendu compte hier quand je me suis retrouvé seul. Je devrai m'excuser auprès d'elle ce soir.

-C'est la meilleure chose à faire, me répond t-elle avec un sourire. Je sens mon cœur battre plus vite. Son sourire est vraiment magnifique. Et ses yeux brillent. A cet instant je crois que je n'ai jamais vu une fille aussi belle qu'elle. Je ressens quelque chose pour elle. Mais je ne sais pas quoi.

-Tu viens chez moi ce soir pour l'exposé ? Elle me regarde. J'ai l'impression qu'elle peut lire en moi.

-Tu veux que je vienne pour l'exposé ou tu veux que je sois là au moment où tu parleras à ta belle-mère ? Je rougis. Merde, elle a tout compris. Elle esquisse un sourire. Je veux bien venir, si ça t’aide à parler à ta belle-mère. Mais je dois garder ma sœur ce soir.  Je lui rends son sourire.

-Ta sœur vient à chaque fois que tu me donnes des cours. Elle ne me dérange pas. Elle hésite, ça se voit. S'il te plaît. Je ne suis pas sûr de pouvoir lui parler si je suis seul avec elle.

-D'accord, murmure-t-elle.

-Merci. On se retrouve à ma voiture à la fin des cours ?

-Il faut que j'aille chercher ma sœur avant d'aller chez toi.

-Je t'accompagnerais.

-Non, je ne veux pas te déranger. Je te

-Ça ne me dérange pas, l'interrompis-je.

-T'es sûr ?

-Oui. Et puis l'école n'est pas trop loin. La cloche sonne.

-Faut qu'on y aille, déclare-t-elle en se levant.

-Ouais, c'est parti, dis-je en me levant à mon tour pour la suivre vers notre prochain cours.