XVIII Un mardi au noble faubourgAujourd’hui, la princesse d’Este est visible pour tout le monde. Les portes de bronze du palais sont grandes ouvertes. Dans la cour en hémicycle, les pilastres corinthiens semblent tristes et les fresques ternes, sous le ciel d’un gris fin. Les équipages au vernis étincelant tournent géométriquement sur le sable qui grince. Auprès de la cheminée monumentale où flambe un tronc de chêne, la princesse tenant droit son buste long a grand air sous le ciborium de sa cathèdre. Une robe aux manches bouffantes, à plis multipliés, l’enveloppe d’une de ces adorables et fragiles teintes violâtres et burgeautées que donne l’aniline. Ceux qui ont vu le palais Sciarra pensent tout de suite à Modestie et Vanité. C’est bien d’après ce Vinci qu’elle est habillée et qu’elle