XV Les prétendantsLa princesse ne reçoit pas ; elle ne s’est pourtant pas habillée ainsi pour elle seule. Son front haut est nu comme ceux que le Bronzino a peints. Ses cheveux fins et flaves, aplatis et lissés, ses tresses roulées à la nuque, ont une simplicité plus perfide que tout ornement. Elle porte la robe lourde et en damier de Laure de Noves. Seulement le décolletage carré qui découvre les seins, dénude le dos encore plus bas. Aux pieds, des sandales. Sur un pupitre, un Virgile latin à miniatures, ouvert au quatrième livre. Le petit salon semble un oratoire et la princesse dans sa chaire d’ébène au ciborium blasonné, paraît une de ces Idoines à demi madones, en l’honneur desquelles les chevaliers parodiaient les sacrifices qui gagnent le ciel, prostituant à l’amour d’une femme