Déboires 05
*****AUBIN***
Frida à ma grande surprise n'était pas enthousiaste. Je savais qu'elle voulait attendre une année mais l'échéance est passée ; nous n'allons quand même pas attendre indéfiniment ; en tout cas, moi, je suis content d'être bientôt père ; j'en rêve depuis.
Je me rapproche d'elle et l'embrasse sur la bouche, un bon b****r sonore
• Mon amour nous allons être parents
Elle ne réagit toujours pas
Je tiens sa main
• Frida je sais que tu n'en voulais pas maintenant mais si Dieu nous bénis pourquoi refusé ? Nous allons bientôt aller dans notre nouvelle maison, Quoi de plus merveilleux qu'un cadeau pareille ?
Elle sourit faiblement, probablement qu'elle est fatiguée, le docteur nous laisse
• Docteur s'il vous plaît dis-je à son attention
• Oui !
• Veillez à ce que ma femme reçoive tout ce qu'il faut pour son état, je dois malheureusement m'en aller mais voici ma carte (je lui donne), faite moi signe en cas de besoin
Lorsqu'il nous a enfin laissé, je prends le temps de bien embrasser ma femme
• Mon amour je dois y aller, Prends soin de vous deux (je touche son ventre, lui fait un b****r sur le front) Fais moi signe si t'as besoin de quoi que ce soit.
Je suis sorti de là complètement au ange, louant et célébrant Dieu, je vais être papa ! Merci Seigneur ! Merci mon Dieu !!!
****MARIE-ANGE****
Pendant des jours, j'ai beaucoup pleuré sur mon sort. Marie-Lyne inquiète, m'a demandé de venir passer quelques jours avec elle ; j'ai accepté ; rester avec ma sœur me ferait sûrement du bien ; ma mère m'y a d'ailleurs encouragé.
Marie-Lyne est mariée à Honorat depuis quatre ans. Ma sœur aussi n'a pas d'enfants ; elle a fait plusieurs fausses couches et pour une fois qu'une de ses grossesses est allée à terme, elle a accouché d'un mort-né. On peut dire que chacune de nous avait son lot de problèmes.
Marie-Lyne à la chance d'avoir un emploi tandis que moi je suis encore au chômage. J'avais voulu ouvrir une boutique pour le commerce mais Max avait refusé. Maintenant qu'il n'est plus là, il faut que je songe à m'occuper.
Un jour, je dormais tranquillement dans ma chambre après avoir cuisiné pour le repas du soir ; dans mon sommeil, je rêvais qu'un homme me faisait des câlins. Instinctivement, j'ai repoussé l'homme et je me suis réveillée pour constater que je ne rêvais pas. Non, pas du tout ; quelle horreur ! C'est le mari de ma sœur qui me caressait ! Je crie et je saute du lit. Mais il me retient en me disant qu'il prendra bien soin de moi et que ma sœur ne reviendra pas tout de suite. Je tente de sortir de la chambre mais il m'empoigne ; je le griffe ; il s'est jeté sur moi et m'a immobilisé. Grâce à Dieu, je me suis défendue de toutes mes forces et j'ai réussi à m'échapper. J'ai couru pour sortir de la maison et il courait aussi pour me rattraper ; Dieu aidant, il a glissé, ce qui m'a donné le temps d'avoir suffisamment d'avance sur lui. J'ai pu ainsi fuir.
Cette fois encore, je n'avais pas mon sac sur moi donc ni téléphone, ni argent. J'ai quand même hélé un taxi-moto pour m'emmener chez ma mère ; je lui raconte tout en pleurant.
• Maman, je ne sais pas ce qui m'arrive ; on dirait que la vie s'acharne sur moi, Honorat a failli me v****r ;
• Quoi ? Mais c'est quoi cette histoire ?
Silence
• Ma fille, avant de dire de pareille chose il faut être sûr de ce que tu dis
• Mais maman, je ne blaguerais pas avec de pareilles choses
• Non ! Ferme ta bouche ! Tu racontes des bêtises !
• Je te jure maman, je te dis la vérité.
Malgré tout ce que je lui ai dit, ma mère ne m'a pas cru ; elle s'est dite que c'est la mort de Max et sa trahison ainsi que l'attitude de ma belle-famille qui ont altéré mes émotions au point de me faire délirer.
• Maman croit moi, je ne blaguerai pas avec pareille chose, je t'assure
Face à ma détresse, ma mère téléphone à Marie-Lyne qui nous rejoint. Elle non plus ne me croit pas. Elle appelle son mari devant ma mère et moi mais celui-ci nia tout. Il a osé même dire :
• Marie-Lyne, ta sœur délire ; cherche-lui un asile psychiatrique ; je t'avais pourtant dit qu'elle ne va pas bien ; tu constates maintenant que j'ai raison ?
Malgré tout ce que je disais à ma sœur, elle et ma mère étaient convaincues que je délirais.
*****LUCIE*****
Brigitte a fait signe aux hommes. J'ai immédiatement pris mon sac pour m'en aller. L'un des hommes me demande :
• Où vas-tu ?
• Excusez-moi Monsieur, Brigitte ne m'avait pas bien expliqué de quel travail il s'agissait.
• Ce n'est pas notre problème ; nous, nous sommes déjà préparés ; nous avons pris du viagra pour vous faire plaisir ; tu ne peux pas partir.
Mon Dieu ! Qui peut me délivrer de leurs mains ? La peur me paralyse ; dans quoi me suis-je fourrée ? Pourquoi ai-je fait confiance à Brigitte ? J'entreprends de les supplier ;
• Je vous en prie, laissez-moi partir. Je vous le demande humblement. Je suis à genoux ; laissez-moi m'en aller.
L'un des hommes fait signe aux deux autres qui le suivent hors de la chambre ; on dirait qu'ils veulent se concerter pour prendre une décision. Oh Dieu ! Fais que la décision me soit favorable ! Je veux juste quitter ce lieu.
*****FRIDA*****
Lorsque mon mari est pari je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer. Des questions ont fusé dans ma tête dans toutes les directions, la question la plus importante : qui est le père de ce bébé ?
Une infirmière entre dans ma chambre, elle me sourit, regarde tout autour de moi et se retourne pour partir
• S'il vous plaît dis-je
• Oui Madame !
• Je voudrais vérifier l'état de ma grossesse
Elle me regarde silencieuse
• Serait-il possible de faire une échographie ou quoi que ce soit dans ce sens
• Ah OK ! J'en parle au médecin et je reviens
Quelques minutes plu tard lorsqu'elle est revenue, elle m'a emmené dans une salle où j'ai fait une échographie
• Je dirais 4 à 5 semaines de grossesse dit l'infirmière
Mon cœur fait un grand bon, le reste de ce qu'elle dot ne m'intéresse pas, ce n'est pas l'enfant d'Aubin, je suis réellement perdu ! ? Que vais-je faire maintenant ?
• Madame !
• Oui ! Dis-je en sursautant, je vais apporter le cliché au docteur, il déterminera l'âge exacte de votre grossesse et vous fera une ordonnance
Je ferme un instant les yeux, il se pourrait qu'elle se soit trompé ? Ce n'est qu'une infirmière, elle s'est sûrement trompé, le médecin éclaircira tout ça. Cet enfant doit être celui d'Aubin !
Min téléphone sonne, je sursaute au point où il tombe de mon lit, l'infirmière le ramasse et me le donne, c'est Aubin
• Coucou ma reine, je viens te récupérer dans une heure
• Et ton travail ?
• Je n'avais qu'une réunion importante, elle vient de s'achever. Je termine quelques trucs et je viens te chercher
• OK !
Je cherche à rencontrer le médecin avant qu'Aubin n'arrive sans succès, un coup il est en ronde, un autre coup il est sorti pour une urgence.
• Lorsqu'il reviendra je viendrai vous chercher Madame, me dit l'infirmière probablement fatiguée de me voir roder
• Dites lui que je dois le voir en urgence, avant mon mari s'il vous plaît
• C'est compris !
Je retourne à ma chambre, quelques minutes plu tard Aubin entre, il me donne un long et tendre b****r
• Comment vous allez dit-il en touchant mon ventre
• Ça va !
• Que dit le médecin ? Je suis passé à son bureau (mon cœur bât plus vite), il n'était pas là (il se calme peu à peu)
• On m'a également fait comprendre qu'il n'est pas là
• Je veux te ramener chez nous, je vois si les infirmières peuvent gérer ça on verra le médecin une autre fois
• Oui ! Si t'es occupé ce n'est pas grave je te rendrais compte
• OK ! Je vais voir les infirmières
Lorsque Aubin sors j'essaye autant que faire se peut de maîtriser mes émotions, ce n'est pas facile, j'ai l'impression que mon cœur va lâcher, je pleurs même un peu, trop de pression qui aurait cru qu'un moment d'égarement avec Francis, un moment de colère non justifier aurait un impact comme ceci ? Et pourtant la seule chose que je veux, la seule chose que je demande à Dieu c'est que cet enfant soit celui d'Aubin.
J'arrive à me calmer après un moment et je m'apprête pour partir
Aubin entre
Il a l'air perdu
• Mon amour que se passe-t-il ? Dis-je
• Frida peux tu m'expliquer comment se fait-il que ta grossesse date de 5 semaines ?
Silence
Je n'arrive pas à sortir un son de ma bouche
• C'est à toi que je m'adresse (il venait d'élever le ton)
La pièce s'est rempli de trois infirmières et le médecin de tout à l'heure essayant de calmer Aubin
• Vous êtes dans un hôpital dot le médecin, que se passe-t-il ici pour que vous élevez autant le ton ?
• Je voudrais que cette femme m'explique pourquoi sa grossesse date de 5 semaines ? Dit-il sans crier mais avec un ton dur
Toute la salle me regarde, les infirmières avec dégoût. Je me laisse tomber sur le lit et commence à pleurer
• Aubin mon chéri pardonne moi ?
• Te pardonner ? Te par... tu as fait ça ?
Sa dernière phrase était étouffé, je le voyais comme à bout de force, ne pouvant pas m'approcher de lui, ne pouvant que pleurer, regretter et demander pardon.
Une des infirmières place une chaise, sur laquelle Aubin s'assoit le regard perdu, le médecin se rapproche de moi
• Madame que se passe-t-il ?
Je n'arrive pas à sortir un son, je ne fais que pleurer
• Madame Frida, vous êtes malade ; arrêtez de pleurer ; votre santé en pâtira ;
Je fonds encore en larmes ; le Médecin reprend :
• Voulez-vous partager votre douleur avec moi ?
Je ne sais quoi lui répondre ; il insiste. Je réponds :
• Docteur, j'ai commis une grave erreur ;
Puis-je m'arrête, je regarde les infirmières qui ne me quitte pas du regard et Aubin qui a la tête porter par ses deux mains. Le médecin demande aux infirmières de nous laisser et me pousse à continuer
• l'enfant que je porte n'est pas de mon mari
Silence
Aubin ne bouge pas, le médecin me rassure autant mieux m'ouvrir et laisser parler la vérité Je raconte toute l'histoire au Médecin ; cela me faisait du bien de me vider.
Dès que je termine, il y a un grand silence dans la salle, Aubin se lève et sors suivi du médecin.
Je me sens de plus en plus mal, j'essaye même de crier mais aucun son ne sors, même la larme ne sortent plus car j'ai tout vidé mais je pleurs j'ai une douleur incommensurable ; j'ai foutu mon mariage en l'air ; si seulement, je m'étais rendue compte que j'étais enceinte ! Mais comment aurais-je pu le savoir ? J'espérais mes règles pour le lendemain. J'aurais dû écouter Blandine. Maintenant que je me suis rendu compte que Aubin était fidèle et que nous allons intégrer notre nouvelle maison, tout s'écroule ! Quelle gaffe ai-je commise ? Est-ce qu'Aubin pourrait me comprendre ? J'ai senti du dégoût dans ces yeux tout à l'heure. Qui peut m'aider à me faire pardonner ? Qui ?
Je ne peux pas garder cette grossesse et rester la femme d'Aubin ; je dois avorter.
*****LEON*****
Le docteur entre dans la salle ; je sentais qu'avec son air, il avait quelque chose à me dire. Il m'adresse la parole :
• Comment vous sentez vous Monsieur Léon ?
• J'irais mieux si je voyais ma femme.
Il s'assit au bord du lit et commence :
• Monsieur Léon,
• Oui docteur ;
• Il faut que vous soyez forts.
Qu'essayait -il de me dire ? Fort, être fort pour quelle raison ?