Déboires : 02
*****MARIE-ANGE*****
Elle s'assoit et commence par pleurer silencieusement, Marie Lyne et moi nous la regardons étonné sans dire un mot
- Qui est-ce me dit ma sœur ?
- Je n'ai aucune idée dis-je
- Hummm
- Quoi ? Toi tu vois le mal partout, elle pleure aussi donc elle est concernée par ce qui arrive
- Elle devrait d'abord te saluer avant de s'installer et en plus s'installer ailleurs que là
Elle n'a même pas attendu ma réponse et s'est directement dirigé vers la dame en question, Juste avant d'y arriver elle est bloquée par Georgette
- Tu vas où comme ça ? Dit-elle à ma sœur
- Je vais juste voir la femme derrière toi
- T'as un problème avec elle ?
- Juste lui dire qu'elle ne doit pas se tenir là-bas
- Marie Lyne laisse tomber ce n'est pas le plus important, nous pleurons tous Max c'est ça qui est le plus important dis-je
- Elle a autant le droit que ta sœur de s'assoir ici
- Elle en tant que qui ?
- La femme de mon frère
- Mais qu'est ce que tu racontes dis Marie Lyne
- S'il vous plaît (dis Gaetan qui venait de s'interposer entre elle) ce n'est pas le lieu pour ça et encore moins le moment
Plus aucun son n'est sorti de ma bouche depuis la dernière phrase de Georgette, cette femme... elle avait dit que cette femme était celle de son frère, de mon Max ? Non j'avais mal suivi, j'avais sûrement mal suivi ce n'était pas possible
Pendant que je ressassais les choses dans ma tête pour être sûr de tout
comprendre Gaetan calmais Marie Lyne et sa sœur, apaisant ainsi la salle qui avait déjà commencer à mumurer.
Ma sœur retourne auprès de moi, semble me parler mais moi je n'arrive pas à décoller mes yeux de cette femme et encore moins de cet enfant, un garçon, plus je le regarde tout en cherchant comment lier tout ce qui s'est passé tout à l'heure et là, net à cet instant, cet enfant souri et je fonds en larme, ce sourire, je le reconnais, je l'ai imaginé plus d'une fois sur un être qui serait à Max et moi, je me rappelle même encore lorsque nous parlions enfant le premier critère que je voulais c'était ça, ce sourire, je me rappelle même encore de ce que j'avais dis « dès qu'il ou elle aura ton sourire ça m'ira » avais je dis devant un Max qui m'avait sorti son plus beau sourire
Je fonds en larme, mon cœur a plus mal, je pleure mais cette fois-ci devant la réalité, il a eu un fils, Max m'a trompé. Marie Lyne comme depuis le début me soutient, je n'ai pas besoin de signe ou de parole pour qu'elle comprenne ce qui se passe dans ma tête
- Calme-toi Marie Ange, ça peut arriver même si je ne comprends pas la réaction de ta belle famille de la faire s'assoir là
Pour le reste je n'ai plus rien à dire, je pleurs en silence, je viens de commencer un autre deuil
C'est à cet instant que l'inconnu commence à élever la voix
- Max eh ! Max oh ! Tu nous laisses à qui ? Par où je vais commencer oh !
Je n'en revenais pas. Je la regardais seulement ; ma sœur Marie-Lyne aussi était étonnée. Ma belle-famille ne disait rien ; personne d'ailleurs ne disait rien.
Ma tête va exploser, j'ai tellement de question Mais est-ce le moment pour moi de poser des questions ? Franchement, je suis plus que surprise, je suis dépassée. Je parviens cependant à me maîtriser et à garder mon calme ;
Je fais tout de même appeler Gaetan
- Que se passe-t-il ici dis-je
- Attends un peu s'il te plait maman arrive
Le reste de la journée, je n'arrive même plus à pleurer ; mes pensées étaient plutôt occupées par cette dame et les déclarations de Georgette. Elle n'a pas bougé jusqu'au soir où je devais me retirer.
Je pars rester tranquillement dans ma chambre sans piper mot. Marie-Lyne me rejoint :
- Ta belle mère vient d'arriver et elle demande à te voir
Nous sortons toutes les deux, tous le monde était déjà installé, jusqu'à cette inconnu sans oublier Georgette et Gaetan
- Nous n'avons pas besoin qu'elle soit là, dit Georgette en s'adressant à Marie Lyne, c'est une assise familiale madame
- Elle peut rester dit ma belle mère
Nous nous calmons tous, prêt à l'écouter
- Marie Ange, tu es une grande fille, je ne pense pas que nous ayons encore besoin de t'expliquer grande chose, Julie ici présente (montrant l'inconnu de la main) est au même titre que toi la femme de Max et cet enfant que tu vois est celui de Max
Mon cœur bat de plus en plus vite, c'est donc vrai, Max m'a trompé et a osé faire un enfant à une autre ! Seigneur aide moi je crois que je vais lâcher !!!
*********FRIDA*****
Je ne vais pas me laisser mourir de crise cardiaque à cause de l'infidélité caractérisée d'un homme.
J'ai décidé d'accorder une chance à Francis, un de mes collègues que j'ai toujours intéressé.
Par le passé, j'ai été bête et naïve. Désormais, je réagirai coup sur coup.
Francis et moi, nous nous rencontrons dans un lieu discret, peu après la sortie des bureaux.
En fait, je n'avais vraiment pas le cœur dans cette relation mais c'est ma manière de me venger de la trahison d'Aubin, en plus ça me détends. Je n'aime pas Francis, c'est clair mais puisque cela me permet d'avoir le sentiment de rendre la pareille, c'est tant mieux.
Francis est marié et père de deux enfants ; il ne fait que dire du mal de sa femme ; il ne la supporte plus et si je n'étais pas mariée, il allait m'épouser ; enfin, c'est ce qu'il dit ; il ne fait que me magnifier et il regrette de ne m'avoir pas connu avant mon mariage.
Filant le parfait amour avec Francis, j'ai commencé à rentrer tard et Aubin ne fait que me poser des questions chaque fois dès que je rentre. Je l'ignore ; je n'ai pas de compte à lui rendre. Il va sentir ce que l'on peut ressenti dans cette position, je vais m'assurer à ce qu'il ressente chaque coup avec la même douleur et peut être même plus que j'ai ressenti en sachant qu'il m'a trompé et ceci à plusieurs reprise, ce n'est que le début qu'il se tienne tranquille, il ferai mieux de ne plus trop s'échauffer, la vengeance est réellement un plat qui se mange froid.
******MARIE-LYNE*****
Marie-Ange ne semblait pas croire tout ce qui se passait devant elle, j'ai toujours apprécié sa belle famille et je comprends aujourd'hui que c'est une b***e d'hypocrite, l'enfant qui se tenait devant nous n'avait pas l'air d'avoir 3 ans, comment ont-ils pu garder ça pour eux pendant aussi longtemps ?
Il y a encore quelques heures ma sœur refusait de prendre quoi que ce soit voulant uniquement rejoindre son époux et maintenant ça, ce choc ! J'avais peur pour ma sœur, elle est naturellement plus fragile que moi, la perte de son époux l'avait encore plus ébranlé et suivre ceci n'avait en rien arrangé la situation, j'avais peur de la voir tomber.
Il fallait que je réagisse, il ne fallait pas qu'ils croient, qu'ils pouvaient autant se jouer d'elle
- A ce que je sache, Max était monogame, donc votre histoire de femme de Max au même titre que ma sœur ne tient pas la route donc elle n'a rien à faire ici
Je me dirige vers elle pour la mettre dehors, lorsque Mama Sita et Georgette me barrent le chemin
- Ma fille calme toi ce n'est comme ça qu'il faut gérer ça dit Mama Sita
- Vous n'allez pas venir nous imposer les bêtises ici et espérer que nous avalons ça ainsi sans rien dire
- Toi tu vas où ? Tu espères allez où ? Si je cherche l'enfant qui est dans son ventre sans voir tu vas me sentir, ta sœur à laisser un seul ici pour que vous veniez tuer ceux qui existent et qui arrivent ?
Je me suis stoppé, pensant avoir mal suivi
- Ma fille, il faut faire attention elle est enceinte dit mama Sita
L'inconnu se lève fier et je vois un ventre un peu arrondi qu'elle s'empresse de nous présenter avec fierté.
Je me tourne vers ma sœur avec un mauvais pressentiment
Un pressentiment justifier lorsque je vois Gaetan courir vers elle, elle semblait complètement évanouie ; Gaetan la prend d'une seule action dans ses bras assez musclés et se dirige vers la cour ; il l'installe dans sa voiture ; je m'installe devant, à côté de lui puis nous démarrons vers le centre de santé le plus proche.
Jusqu' à notre arrivée au centre, ma sœur ne réagissait toujours pas ; j'avais peur ; j'ai pris le téléphone pour appeler ma mère. Une fois au centre, Marie-Ange a été rapidement prise en charge ; on nous demande de payer une certaine somme mais je me suis rendue compte que dans la précipitation, je n'ai pas pris de l'argent sur moi ; son beau-frère a fouillé ses poches et a sorti tout ce qui s'y trouve mais cela ne suffisait pas ;
- Un instant, qu'on commence les soins avec ceci ; je vais chercher de l'argent et je reviens dit-il
Vraiment, Gaétan est très gentil.
La nuit était déjà tombée. J'avais peur pour ma sœur ; je ne faisais que prier pour elle. Après un moment d'attente, le Médecin m'annonce qu'elle est hors de danger. Il estime qu'elle doit passer la nuit à l'hôpital afin d'être sous observation.
Je discutais encore avec le Médecin quand ma mère débarque, affolée. Elle respire mieux quand je lui ai dit que Marie-Ange était hors de danger. J'ai demandé à notre mère de rentrer se reposer. Elle ne voulait pas mais j'ai insisté ; entre-temps Gaétan est revenu et a payé le reste des soins. Je suis restée toute la nuit avec ma sœur.
Le lendemain, elle se portait mieux et nous sommes rentrées.
A part Gaétan qui nous a assistées, aucun autre membre de sa belle-famille n'a cherché à savoir comment elle se portait.
******AUBIN**********
Depuis un moment, je ne connais plus la paix dans mon foyer. Ma femme a totalement changé ; elle est devenue acariâtre, désagréable, peu accueillante. Lorsque j'ai essayé de discuter avec elle, elle ne l'a pas voulu ; elle a dit qu'elle sait déjà que tout ce qui sortira de ma bouche ne sera que mensonge ; j'ai insisté et elle m'accuse d'infidélité, me demande de reconnaître mon tort et de m'excuser. Mais comment reconnaitre quelque chose que je n'ai pas fait ?
Je me souviens encore de notre discussion
(Flashback)
- Frida, que se passe-t-il avec toi ? Tu as complètement changé ;
- Il se passe que chacun vit de son côté et que tu ne mérites plus mon respect ;
- Et pourquoi donc ?
- A ta place, je ferai mon mea culpa pour qu'on puisse avancer ;
- Mais je ne suis coupable de rien ma chérie ;
- Voilà ; tu continues de mentir et tu veux que nous ayons un débat franc ;
- Que me reproches-tu exactement ?
- Je te reproche de m'avoir trahi ; tu as une maîtresse ; j'ai les preuves ;
- Ok, sors-moi ces preuves ;
- Ecoute Aubin, ce n'est pas la peine de continuer ; tu n'es même pas prêt à reconnaître tes erreurs ; mais je vais te dire une chose : je ne divorcerai pas de toi pour que les gens se moquent de moi. Mais sache que tu as perdu ma considération ;
- Frida, es-tu sûre que tu vas bien ?
- ne me fatigue plus Aubin; le débat est clos.
Depuis ce jour, Frida ne m'écoute plus quand je ramène le sujet. Elle se refuse à moi, rentre tard, ne m'informe plus de ses sorties ; bref, c'est le désordre dans le foyer. Je vais toujours essayer de lui parler car je suis un homme doux et je l'aime énormément.
*****MARIE-ANGE*****
Mon mari était, du moins je le croyais un homme parfait ; toujours à mes petits soins ; nous avons eu quelques fois des malentendus mais rien de bien important. Jamais, je ne m'attendais à cela de sa part. Je n'ai jamais eu l'idée de le tromper ; comment a-t-il pu me faire cela ? Je fonds encore en larmes ; je ne pleure plus pour la mort cette fois-ci mais je pleure pour la trahison. Cette nouvelle m'a anéantie ; Max a détruit l'image que j'avais du couple. Comment faire quand la personne est morte et qu'elle ne peut plus s'expliquer ? Est-ce qu'il est resté avec moi parce qu'il m'aimait réellement ou par pitié ? Toutes mes questions resteront sans réponses. Comment finir mon deuil ? Sur Max que je connaissais ou sur cet être inconnu ?
Ma sœur, voyant mon visage baigné de larmes, m'interpelle :
- Arrête de pleurer Ange ; ce n'est pas la fin du monde.
- Il aurait dû m'en parler, tout au moins ; il m'a toujours dit qu'il attendra jusqu'au jour où mon traitement sera réussi. Je l'ai bêtement cru.
- Maintenant, il est mort ; alors, arrête de te morfondre.
J'eus l'idée de poser l'une des questions qui me taraude l'esprit à Gaétan ; après tout, c'est son frère, Max et lui s'entendaient plutôt bien.
******GAETAN*****
Je suis au volant de ma voiture en train de conduire Marie-Ange chez elle. Elle a eu un malaise hier. Sa sœur et moi l'avons transporté à l'hôpital et elle a été remise sur pied ; me voilà en train de la ramener à la maison ; elle ne faisait que pleurer dans la voiture.
Si Marie-Lyne n'avait pas été là, je l'aurai prise dans mes bras pour la consoler. Je sais qu'elle est une femme dure mais je garde espoir .
La voix de Marie-Ange me sort de mon évasion :
- Gaétan, tu le savais hein, tu savais que Max avait une double vie.
De toute façon, la question ne me surprend pas ; je savais qu'elle allait m'attaquer un jour à propos ; alors ma réponse était toute préparée.
- Marie-Ange, oui, je le savais ; mais je ne savais pas que c'était un secret et que Max te l'avait caché. Comment pouvait-il agir ainsi ?
Pourtant, je le savais très bien ; Max avait demandé à toute la famille de ne rien dire à sa femme parce qu'elle était fragile et qu'avec le temps, il allait tout doucement l'informer. Marie-Ange me répond :
- Jamais il ne m'a rien dit ; c'est hier que je l'ai appris.
- Calme-toi, finissons d'abord avec les obsèques puis nous en reparlerons.
Marie-Ange reste silencieuse jusqu'à ce que nous atteignions la maison. Une fois rentrée, elle refuse de prendre place sur la natte aux côtés de Julie.
******GEORGETTE****
Marie-Ange se prend pour qui ? Elle ne sait pas que la maligne qu'elle faisait a pris fin depuis la mort de Max ? Eh oui ! Celui qui la protégeait est parti. Si elle ne se tient pas tranquille, je vais lui faire sa fête ; ça fait longtemps que je voulais lui régler son compte. Elle est là, stérile, et elle refuse à Max de prendre soin de mes enfants alors qu'elle s'est très bien que mon mari m'a abandonné et que je n'ai plus d'autre soutien. Cette femme est méchante.
Hier, je me suis faite le plaisir d'expliquer à sa sœur que Julie est la mère des enfants de Max ; celui qui est là et celui qui arrive. Quand j'ai appris que Marie-Ange a eu un malaise, j'ai souhaité qu'elle aille en même temps rejoindre mon frère ; mais hélas ! Elle aime trop la vie et elle est revenue.
Maintenant, elle refuse de s'assoir sur la natte pour recevoir les condoléances en tant que veuve. J'irai la remettre à sa place :
- Marie-Ange, que fais-tu dans ta chambre ?
- Comme tu le vois, je me repose ;
- Tu te reposes alors que ta place est dehors sur la natte pour recevoir les condoléances ?
- Je regrette mais Max était légalement marié ; alors, il ne saurait y avoir deux veuves à son deuil ; si je dois m'assoir là dehors, il faut que cette femme se lève.
- Elle ne quittera pas ; elle représente ses enfants qui sont encore petits ; et si il y a une qui doit être considérée comme veuve, c'est bien elle.
- Mais je ne discute pas cette place Georgette ; qu'elle reste donc ; mais jamais, je ne vais m'asseoir sur la natte si elle y est : Max n'a pas deux veuves.
- Dis plutôt que tu es aigrie ; espèce de ventre vite.
******MARIE-ANGE*******
Entendre de tels mots sortir de la bouche de Georgette m'étonne ; est -ce que du vivant de Max, Georgette pouvait me parler ainsi ? Non, elle n'aurait pas osé car c'est moi leur intermédiaire auprès de Max ; ma belle- famille passait par moi pour obtenir ce que directement, elle ne pourrait obtenir de Max. Aujourd'hui, Georgette me parle mal. Moi qui m'échine pour que Max accepte de s'occuper de ses trois enfants ! C'est maintenant que je me rends compte que la vie peut prendre des tournures inattendues.
Malgré les vociférations et les insultes de Georgette, je refuse de me mettre aux côtés de l'autre intruse. Jamais je ne ferai cela ; que la famille raconte ce qu'elle veut ; d'ailleurs, le chien aboie, la caravane passe ; tant que cette femme est assise là, je resterai à l'intérieur ; si je dois reprendre ma place sur la natte, elle doit dégager ; je reste ferme sur ma position. Je ne me laisserai pas faire bêtement.
Depuis le jour où j'ai appris la mort de Max, je n'avais plus l'appétit et je refuse de manger ; pourtant, je sens la faim ; je ne vais pas me faire du mal pour rien ; je demande à ma sœur de m'apporter à manger ; elle m'apporte un plat de couscous que je dévore comme si je n'avais jamais mangé de ma vie.
******BLANDINE****
Je ne sais même pas pourquoi mes parents ne veulent pas me comprendre. Mon mari a besoin d'un rein, je veux bien le lui donner parce que je suis compatible mais ma famille ne l'entend pas de cette oreille ; ma mère pense que je veux me faire sacrifier gratuitement et mon père dit que l'amour a des limites. Or, ce jour-là, on nous avait bien dit que le mariage est pour le meilleur et le pire ; c'est ce que je viens de rappeler à ma mère qui rougit de colère :
- Oui, le mariage c'est pour le meilleur et pour le pire ; mais toi, dis-moi, quel est le meilleur que Léon t'a déjà donné ? Donne-moi un seul petit meilleur qu'il t'a donné pour que tu lui donnes ce grand pire ; l'argent, il n'en a pas ; c'est encore toi qui fait toutes les dépenses ; aujourd'hui, tu veux mourir pour lui !
- Mais maman, ne parle pas ainsi ; j'effectue toutes les dépenses de la maison parce que Léon a perdu son emploi. Sinon, tu sais très bien qu'il s'occupait de moi comme il faut ; et même de vous aussi.
- Tu es trop bête ! Je me demande par où es-tu passée pour entrer dans mon ventre ! Je ne te donne pas mon accord pour que tu donnes ce rein ; et si tu le fais, ne me considère plus comme ta mère.
Avec la mine serrée, mon père ajoute :
- Je n'ai jamais demandé à ta mère de mourir pour moi et je ne le ferai jamais ; alors, je n'accepte pas que ma fille meure pour sauver la vie de quelqu'un d'autre ;
- Je ne vais pas mourir papa ; c'est juste un rein que je vais lui donner ;
- Espèce d'idiote ! Je vois que j'ai gaspillé mes sous pour te mettre à l'école ; que feras-tu lorsqu'un jour, le seul rein qui te reste aura un problème ? Ne sais-tu pas que tu vas mourir ?
- Papa, il faut rester positif ;
- Positivité dans la mort ? Blandine, ne m'énerve pas ; je refuse cette transplantation et point barre ;
- Donc papa, tu veux que mon mari meure ?
- Loin de moi cette idée ; façon tu aimes Dieu là, pose-lui la question. C'est lui qui donne, c'est lui qui reprend. S'il dit que l'heure de ton mari a sonné, qu'est-ce que je peux y faire ?
Je quitte mes parents toute déçue. Je pensais qu'ils me soutiendraient dans ma décision d'aider mon mari mais non ; Dieu a bien dit que nous les femmes sommes des aides pour nos époux. C'est dans ce genre de moments que nous devons montrer notre soutien ; mais mes parents parlent comme si je fais quelque chose de mal.
Léon est malade ; ses reins ne fonctionnent plus. Je suis compatible ; c'est mon devoir de l'aider. Est-ce qu'ils arriveront à comprendre cela un jour ? Même si le seul rein qu'il me restera pourrait avoir un dysfonctionnement m'entraînant jusqu'à la mort, où est le problème ? Je le fais par amour.
Je dois donner ma décision au plus tard demain soir afin que Léon puisse être opéré dans deux jours. Autrement, il risque de mourir ; mais moi aussi, en donnant, cela présente des risques ; le Médecin ne me l'a pas caché ; chaque organisme est unique et supporte cette opération de façon unique ; certes, je suis compatible mais mon bilan de santé fait qu'il y a des risques pour moi ; je suis dans une totale confusion ; mon Dieu aide-moi ; que dois-je faire ? Dois-je accepter la mort de mon mari comme étant la volonté de Dieu ou dois-je risquer ma vie pour sauver la sienne ?
A SUIVRE.............................