Secrets Enfouis

C'était une belle journée ensoleillée. Comme chaque matin. Nous prenions notre petit déjeuner dans le calme le plus calme je dirais, car personne ne parlait, je me suis dit que sans doute ça doit être une dispute qui s'était passée la veille du coup, je n'ai pas demandé. Un peu plus tard, papa me déposa à l'école, mais toujours pas de mot, il avait le visage serré. Cadette : papa dit y a-t-il un problème entre toi et maman ? Almamy : pourquoi cette question ? et puis d'ailleurs ce ne sont pas tes affaires, tu ferais mieux de rentrer avant d’être en retard dans la classe. Aussitôt descendu de la voiture qu'il s'en alla sans me souhaiter une bonne journée, ce qui n'était pas dans ses habitudes en plus, il était légèrement nerveux. Je haussai les épaules comme si de rien n'était et rentrait dans la cour de l'école, la journée se déroula sans problème jusqu'au soir. Je venais de rentrer de l'école et je voyais des cartons de déménagement sur le pas de l'entrée posés les uns sur les autres. La maison était à moitié vide et il ne restait que quelques meubles. Je ne savais pas vraiment que dire, je suis resté figé quelques secondes avant que mon père ne s'approche et me dise avec un ton calme et bienveillant... Almamy : nous avons emballé tous les affaires, nous allons déménager au Mali. Je suis Cadette une adolescente de plus de Treize ans qui venait de recevoir son premier choc de sa vie, si v*****t que s'a m'a frappé en plein visage. Cadette : mais papa pourquoi personne ne me l'a dit pendant tout ce temps ? Adja : parce que ce n'était pas sûr, nous avions longtemps réfléchi à cela. Vos grands-parents sont tous là-bas et il est temps de renouer avec la famille apprendre vos cultures. Ça te fera du bien, tu verras. Cadette : mais moi, je ne veux pas déménager, j'ai tout ici papa, mes amies, mon école pourquoi me faire ça maintenant? Almamy : tu pourras de temps à temps venir pendant les vacances. Je sais que c'est dur, mais c'est comme ça et il faudra bien t'y habituer maintenant. Une nouvelle fracassante, c’était le mot parfait pour décrire ce qui venait de se passer. Je ne savais pas vraiment que dire, car je n'avais pas les mots exacts pour exprimer la douleur que je ressentais. Adja : notre vol part dans l'après midi, tu auras tout le temps de dire au-revoir à tes amis, et échanger les numéros. Il n'y avait vraiment pas d'autre solution que celle-là c'était la seule et je me devais de l'accepter. De toute façon qui suis-je pour refuser, c'est ça le respect non, accepter toutes les décisions de ses parents même si cela part à l'encontre de nos principes. Toute la nuit, je n'ai arrêté de pleurer et me ressasser tous les bons moments que j'avais passés dans cette maison, dans ce pays qui m'a tant offert et m'a ouvert les yeux. Je me rappelai du jour où j'ai eut ma première bagarre à cause d'un garçon, c'était le désordre dans toute l'école ce jour-là, mes parents n'ont pas manqué de bien me chicoter. Je me suis également rappelé du jour où j'ai fui de la maison avec ma meilleure amie pour aller à une soirée sans l'autorisation de mes parents, ça a fini très mal pour nous deux. Et aussi de la fois où j'ai fêté mon anniversaire avec tous mes amis, c'était une magnifique soirée, j'ai eut droit à mon premier bisou… Bref, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, je n'y suis pas arrivé. Le matin, je me suis réveillé avec un visage très fatigué et triste, les yeux qui étaient remplis de cernes. Adja : cela ne sert à rien de te torturer ainsi, qui sait, tu vas finir par aimer le Mali plus qu'ici. Cette phrase me rendit encore plus en colère. Pourquoi c'est aux enfants de toujours suivre les parents, nous n'avions pas vraiment notre mot à dire, on se devait juste de s'aligner derrière eux et aucune objection, car c'est le mieux pour nous et d'ailleurs comment font-ils pour savoir que c'est le mieux pour nous alors qu'ils n’ont pas demandé notre avis ? Arrivé en classe, j'avais la mine serrée et j'étais énormément triste. Je n'étais pas dans mon état normal et mes amis l'ont remarqué. Julia : nous avons appris la nouvelle Cadette : cela a été tellement subite pour moi jusque-là, je me dis que je dois être en train de faire un cauchemar. Marguerite : écoute, nous allons échanger nos contacts et tu verras qu'on ne va pas se perdre de vue. Gérard : oui, tu verras que ça vas bien se passer, ne t'en fais pas OK? Nous serons toujours là l'un pour l'autre et peut-être qu'un jour, nous irons vous voir là-bas. Cadette : je ne sais pas quoi dire, merci les amis, je garde espoir et j'espère vraiment que je vais vous manquer et qu'on se parlera tous les jours. À la sortie l'école me réserva une petite fête dans la cantine... Tout le monde y était, mes amis, mes professeurs, les plus petits, les enfants auxquelles je m'étais attaché jusqu'ici. Julia : surprise!!! Pour tous ses bons moments passés ensemble, nous te disons à plus tard, car tu seras loin, mais toujours proche de nos cœurs. Mes yeux se remplirent de larmes de joie, j'ai reçu plein de cadeau et plein de beaux poèmes. Même les professeurs s'y étaient mis. Mes parents m'attendaient devant la cour de l'école avec mon petit frère. Ils sont venus me chercher directement et direction l’aéroport, je n'ai pas eut le temps de dire au-revoir à ma chambre, celle qui m'a vue grandir et qui a assisté à pas mal de mes bêtises. C'était le voyage le plus long de ma vie, comme si le temps, c'était arrêté. Quelques heures de vol plus tard, nous avions atterri et une tante est venue nous chercher. Tanti Amina : bon arrivé, j'espère que ça s'est bien passé. Adja : oui un peu long, mais ça passe quand même. Almamy : l'essentiel est que nous soyons arrivés en bon état. Je viendrai chercher les valises demain. Tanti Amina : je vous dépose directement à votre appartement ou soit nous allons chez maman ? Almamy : les enfants doivent être fatigués, je pense qu'on ira à l'appartement et le soir, on ira voir la famille. Tanti Amina : d'accord.. Cadette, tu es silencieuse dis donc tu vas bien ? toi qui parlais tout le temps, tu n'es pas contente d’être ici ? Cadette : si je vais bien Tanti, c'est juste le changement, ce n'est pas pareil du coup, je vais prendre un peu de temps avant de m'y habituer. Tanti Amina : tu verras, tu vas prendre gout très vite à la vie au Mali, en plus tu as plein de cousines et de cousins ici. Cadette : j'ai compris tanti.. Junior : j'ai faim maman, on mange quand? Adja : bientot on arrive et tu vas manger. Ainsi le déménagement, ce fut sans souci et maintenant, il restait la suite qui est désormais d'apprendre à vivre le jour au jour pour aller de l'avant ainsi de s'adapter aux changements.