L’amie de Clotilde
Je ne suis pas seulement bonne fille, mais belle fille. Il ne me manque rien. Seulement, je n’aime pas qu’on m’embête. Clotilde m’a embêtée ; il lui en a cuit. Tant pis pour elle ! Si vous ne savez pas son histoire, je vous la dirai.
J’étais allée passer six mois à la campagne. Vous savez ce que cela veut dire. J’avais fait une retraite utile à ma santé, et je rentrais dans le monde, bien portante et sans le sou. Ce sont les hauts et les bas de la vie.
Je suis naturellement distinguée. Un homme qui ne me ferait pas la cour ne me serait de rien. Je ne me jette à la tête de personne. Il ne faut pas imaginer qu’on me lève à Bullier ou dans les cafés des boulevards du Centre. Non. J’ai un chez moi.
Je reçois du monde, des gens chic. On danse, on rit, on joue quelquefois
