Un moment d’oubli Je flânais hier au foyer de la danse des Folies-Garnier, pendant un acte d’Aïda. J’étais bien sûr que Clarisse aurait quelque histoire à me chuchoter sur ses camarades. Je n’étonnerai personne en déclarant que le foyer de la danse est le lieu le plus assommant du monde. Sans les potins de Clarisse, je n’y mettrais jamais le pied. Cette bavarde m’a conté comment Mlle B… a failli se marier il y a quinze jours. Mlle B…, vous savez de qui je veux parler. Des cheveux blonds, vierges de toute teinture ; de grands yeux profonds, couleur d’aigue-marine ; cela la désigne suffisamment. J’ajouterai, pour être impartial, moins de talent que de beauté. Des pointes médiocres, en revanche un incomparable ballon. Cet été, Mlle B… se trouva veuve d’un Brésilien authentique, que don P