Pyrame et ThisbéSi quelque Almaviva nocturne, chassé brusquement de chez sa Rosine par l’irruption d’un Bartholo parisien, eût passé vers deux heures du matin, le jour de la Sainte-Eulalie, à l’angle où la rue des Jeûneurs rencontre la rue du Sentier, un grand bruit de cornets à piston n’eût pas manqué de lui faire lever les yeux vers le deuxième étage d’une maison dont la façade portait sur toute la largeur une enseigne de toile grise le long de laquelle on voyait écrit : « H.-D. Bisterman fils et neveu, de Mulhouse. » Les fenêtres d’où partaient ces fanfares étincelaient comme des fournaises au milieu de la nuit ; des ombres noires passaient et repassaient devant leur transparent éclat, emportées au vol par le tourbillon des valses ; et rangée en bataille au bord du trottoir, dans toute