J'avais continué mes études, me concentrant grandement sur un avenir meilleur malgré les blessures. Quelque temps plus tard, je pus donc obtenir une bourse universitaire et allais étudier à l'étranger.
J'étais heureuse, malgré les petits rochers sur le chemin. La paix avait enfin embrassé mon quotidien, malgré les moments d'épreuve. Oui, la paix est si étrange. Lorsqu'on grandit dans la foi, on se rend compte que la paix et le bonheur ne signifient pas qu'il n'y aura plus ni combat ni larme. Bien au contraire, ils expriment que peu importe la hauteur des montagnes et la profondeur des blessures, on a assurance en notre médecin par excellence. On a foi que Celui qui nous a libéré agira. Comme un chevalier voyant sa fiancée, l'élue de son cœur être enlevé, il accourra nous secourir.
J'étais partie du pays, partis de ma terre et avais refait ma vie. Le jour où j'y remettais les pieds, je décidais, après un arrêt chez le pasteur, d'aller voir ma famille. Des cadeaux en main.
Lorsque maman se rendit compte de qui était là après que j'ai congé, une expression noire l'avait animé. Moi, son sujet de honte et d'humiliation. Celle à cause de qui elle dut accepter la proposition de ses parents d'épouser un homme riche au lieu de continuer à déambuler dans les bras de petits garçons incapables, pourtant de son âge.
Son mari me proposa d'entrer et je pris place, regardant autour de moi, revivant des scènes horribles. Je ne voulais cependant pas rappeler à maman ce qu'elle m'avait fait. À cet instant, j'éprouvais tant de compassion pour elle, étrangement.
Je lui demandais donc pardon. Pardon pour le mal qu'elle avait ressenti toute sa vie. Et je lui remettais des cadeaux. Mes frères et sœurs arrivèrent dans la pièce et sautèrent sur moi, semblant être content de me voir et surtout ébloui par les présents que je leur avais ramenés. Eux qui toutefois me détestaient jadis.
J'avais passé toute la journée là-bas et leur avais remis mon nouveau numéro de téléphone. Maman n'avait rien dit jusqu'à ce que je parte. Contrairement à ses parents et aux parents de mon père.
Oui, mes grands-parents étaient heureux lorsque j'étais partie à eux. Ma grand-mère disait même que si elle était autant dure avec moi, c'est parce qu'elle savait que je réussirai. Que j'irai loin dans la vie.
Il faut dire qu'il y a juste des personnes qui ne savent pas et ne désirent pas voir leur tort. Mais je n'étais pas en colère. Non, je n'étais plus en colère.
Mes grands-parents paternels d'ailleurs avaient les mêmes réponses que mes grands-parents maternels. Tout comme mon père aussi. Il vivait encore avec eux, et je pouvais le voir, c'était un enfant gâté qui n'avait pas su se débrouiller sans ses parents.
Il s'accrochait maintenant à moi, pensant sûrement que je m'occuperais de lui lorsqu'ils ne seront plus là.
Et je comptais le faire de toute façon. Non pas parce que je cherchais l'amour d'un père — je l'avais trouvé en Dieu lorsque j'en manquais. Mais plutôt puisque j'avais appris en Jésus a aimé mon prochain et l'aider selon mes capacités. J'aimais cet homme, mon père biologique, comme je pouvais aimer n'importe qui. Nous n'avions pas de relation père, fille. Cependant, je ne manquais pas de lui parler de Christ, à chaque fois que j'en avais l'occasion.
Il était impossible de réparer le passé, mais mon cœur autrefois brisé, Dieu l'avait réparé.