J'ai les larmes aux yeux des fois, lorsque je pense encore à ce passé.
Je lis aujourd'hui chaque matin ce verset de l'apôtre Paul dans lequel il explique que, « 12 Ce n'est pas que j'aie déjà remporté le prix, ou que j'aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi, j'ai été saisi par Jésus Christ.
13 Frères, je ne pense pas l'avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant,
14 je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ. » ( Philippiens 3:12-21 Louis Segond)
Si même lui qui a persécuté des chrétiens, éprouve autant de foi, envers le pardon du Seigneur et aux promesses concernant le futur, pourquoi est-ce que j'hésite à complètement tourner la page ?
J'ai prié et demandé pardon au Seigneur pour mes iniquités passées tant de fois. Seulement, mon cœur n'arrive pas à avancer.
Quelle ironie n'est-ce pas ? Que le méchant arrive à accumuler les victimes avec un plaisir incompris lorsque l'homme sympathique a du mal à sécher ses larmes après avoir commis un acte immoral.
Pour en revenir au souvenir du jour près de la rivière, voici donc ce qui se produisit, venant interrompre mes pensées. Comme un brouillard, une ombre s'étala sur ma peau, me protégeant du soleil. Pourtant, il y eut eu une chaleur encore plus intense que celle que je ressentais en étant exposé aux rayons de ce flambeau.
Je levai le regard, découvrant un sourire ténébreux. Ce genre de beauté qui n'a rien d'angélique, criant aux dangers, mais nous attirant fortement.
Vous êtes vous déjà demandé pourquoi est-ce que nous les vivants sommes autant attirés par ce qui est détruisant ? Moi, oui. Tant de fois.
Tant de fois après avoir repoussé un homme qui m'aimait pour celui qui ne s'aimait pas et vivait une vie de débauche. Tant de fois après avoir tourné le dos à celui qui m'était fidèle pour vivre une plus grande excitation avec celui qui méprisait l'engagement.
Ma bouche finissait par hurler, « Les hommes sont tous les mêmes ! » Cependant, j'avais honte de m'avouer que ce n'était que mes désirs que je laissais faire le choix de mon partenaire et non la parole de Dieu.
Cette même parole qui poussa un homme comme Osée à être fidèle à une femme qui fut pourtant prostituée. Cette même parole qui dessina des hommes comme Abraham, rempli d'amour envers leurs épouses, malgré les difficultés qu'elles avaient de concevoir. Moi, j'acceptais des hommes qui, à la moindre épreuve, m'aurait jeté dehors ou m'aurait rappelé ce qui vole ma féminité.
Oui, on veut vivre le danger. Être à la seconde près de tomber, lorsque la vie est déjà assez compliquée comme ça, pour ne pas chercher quelqu'un qui nous fera sentir qu'au moins chez nous, entre nos quatre murs, nous trouverons notre havre de paix.
Comment accepter qu'il faut travailler à la sueur de son front pour avoir de quoi manger puis, pleurer encore à cause des caprices d'une personne qui est censé être l'aide que Dieu à envoyer dans nos vies ?
Oui, je me suis posée la question !
Le visage donc levé vers le ciel, mais ne regardant toutefois pas vers le paradis. J'entendais, « je m'appelle Louis. »
Il avait les yeux marron et le teint caramel. Sa main se posa près de moi alors que je restais silencieuse, ne tardant pas à poser ma tête sur son épaule.
À cet instant, a ce même instant, sans même qu'il ne me le demande, j'ai étalé ma vie, découvrant que j'avais besoin depuis longtemps d'une oreille pour m'écouter.
Je lui ai parlé de mes amis puis de ma famille et de combien la vie pouvait être indécise. Elle décidait de nous donner naissance, ensuite nous tuait.
Et que j'ai mal d'avoir été autant ignorante. Ignorante, car je ne voyais pas que, c'est nous qui sommes indécis et non la vie. La vie, elle, s'offre à nous, sans rien attendre en retour, parce qu'elle est pleine d'amour. Mais nous, nous ne cessons de marcher vers la mort, attirée par une obscurité qui cause pourtant nos larmes.
Mais mes aveux, mes confidences envers cet étranger, Était-ce un appel au secours ? Une erreur ? Ou juste une confiance qui était destinée à quelqu'un d'autre ? Je n'en sais rien, mais une chose était sûre, c'est qu'à cet instant, ma vulnérabilité était un plat délicieux pour le diable.