Isalys
Ma tête me fait atrocement mal, comme tout le reste de mon corps. Mon cou me brûle là où on m'a injecté une d****e. Ma vision se fait de plus en plus nette et j'essaye de reprendre mes esprits petit à petit. La pièce où je suis est complètement sombre, le sol est froid et poisseux. Ça sent la pourriture et cette odeur me donne envie de vomir. Je réalise enfin que je me suis fait kidnapper. Je pense à ma mère qui va s'inquiéter si elle ne me voit pas, heureusement qu'une aide soignante est là la journée pour s'occuper d'elle. Et Thaïs? Elle a dû me chercher toute la soirée.
Au moment où j'essaye de me lever, la porte s'ouvre. La lumière m'aveugle et je n'ai même pas le temps de voir qui entre qu'on me soulève par les bras.
Mes pieds qui traînent par terre au fur et à mesure que l'on avance, me font une désagréable sensation.
On marche dans un grand couloir avec de nombreuses portes et très peu de lumières.
Quand on commence à monter les escaliers, mes jambes lâchent une fois de plus, ce qui ralentit les deux hommes costaux.
-Oh! Puttana, alzati! Non abbiamo tempo, il capo vuole vederti subito! Dit un des deux hommes en me soulevant pour me remettre sur mes jambes. (Oh ! La p**e, lève-toi ! Nous n'avons pas le temps, le patron veut te voir maintenant !)
Heureusement que je comprends l'italien.
Il ouvre la porte qui donne sur une immense entrée luxueuse. Tout est en marbre noir et blanc, c'est la première fois que je vois une villa aussi belle et grande.
Je n'ai pas le temps de finir d'admirer qu'on me traîne jusqu'à une grande porte en bois luxueux. Un des hommes, qui me tient encore par le bras, toque et j'entend un faible "entrate" (entrez) étouffée par la porte.
Dès son ouverture, mon sang se glace, des dizaines de paires d' yeux se tournent vers moi. Au milieu de la pièce se situe une grande table toujours en bois où sont assis plusieurs hommes en costume. Certains sont terrifiants et ils sont tous en train de me fixer ce qui augmente mon stress et ma peur.
Un homme qui est en bout de table se lève, je le reconnais grâce à ses yeux verts. Il porte un costume entièrement noir qui est assorti a ses cheveux en bataille. Son cou et ses mains sont recouverts de tatouages que je n'arrive pas très bien a voir.
Un silence s'abat dans la pièce et avant que j'ai le temps de prendre la parole, l'homme aux yeux verts prend mon visage en coupe avec une telle force que j'ai peur qu'il me déboite la mâchoire. Il me surplombe de sa hauteur et la colère déforme son visage. Il avance vers la sortie de la salle avec toujours son emprise sur mon visage qui me fait atrocement mal.
Une fois à l'extérieur, l'homme aux yeux verts commence à s'énerver sur les deux hommes qui m'ont fait sortir de la cave.
-Ti avevo detto di portarlo nel mio ufficio e non nella sala riunioni davanti a tutti i suoi uomini! Cria-t-il en me prenant par le bras pour m'emmener dans ce que j'imagine son bureau. (Je vous avais dit de l'emmener dans mon bureau et pas dans la salle de réunion devant tous ces hommes!
-Ci scusi capo, ma pensavo che fosse la sala riunioni che voleva che portassimo. Dit un des deux hommes en baissant la tête. (Excusez-nous Patron mais je pensais que c'était la salle de réunion que vous vouliez qu'on l'amène.)
-Vattene! Dit le patron en me faisant entrer dans son bureau. (Dégagez!)
C'est une grande pièce cette fois ci tout en marbre noir. Il n'y a aucune fenêtre, ce qui est assez étouffant.
Je m'assois sur un canapé très confortable de la même couleur que tout le reste de la pièce.
-Pourquoi m'avez-vous kidnappé? Lui dis-je en même temps qu'il s'assoit sur un fauteuil en face duquel je suis assise.
Il continue à me fixer et sa mâchoire se crispe brusquement. Il se lève et se dirige vers moi pour reprendre mon visage une nouvelle fois en coupe, qui doit sûrement être rouge à force.
-Tu fermes ta gueule et tu parles quand je te le dis, c'est moi qui pose les questions pas toi. Dit-t-il en forçant encore plus sur ma mâchoire. Compris puttana?
-Compris? Cria-t-il en voyant que je ne réponds pas.
Je ne pouvais pas rester ici, encore moins avec ce taré qui allait me déboiter la mâchoire.
-p****n mais tu vas me répondre! Continua-t-il de crier.
Prise d'un élan de courage et sûrement de stupidité, je lui balance mon genou dans ses parties intimes et me faufile vers la porte au moment où il se plie en deux en disant une série d'injures en italien.
J'ouvre la porte de son bureau et cours en cherchant la sortie de la villa. Quand j'arrive vers le hall d'entrée, je continue de courir droit devant moi vers la porte principale. Mais je heurte quelqu'un et tombe sur le sol en marbre. Je relève la tête et me fige en reconnaissant la personne qui se tient devant moi.
-Papa? Dis-je en écarquillant les yeux.