XIV Les promenades C’était cette heure de l’après-dîner où la belle société d’Arras venait respirer la fraîcheur sur les promenades. J’aime ces promenades des villes de province, ces masses abondantes de feuillage, qui gardent un grand caractère de solennité et de recueillement. Le terrain n’y est pas ménagé, le gazon y pousse comme il veut. Désertes dans la journée, on peut y venir rêver à l’aise ; – çà et là, sur un banc de pierre, une femme coud, un enfant joue. Le soleil s’en donne à cœur joie au milieu de ce silence. Arras a de vastes promenades, plantées de superbes tilleuls, et coupées par le Crinchon, la gaie rivière aux teinturiers. Ces promenades ont simplement pour nom : les Promenades. On voit que les habitants ne se sont pas mis en grands frais d’appellation. Abandonnées