IIIQuand il s’éveilla, tout le site était changé ; il lui sembla que le soleil jaunissait le sable du parc, que les gazons et les marronniers étaient plus verts. En ouvrant la fenêtre, il trouva l’air chargé de parfums ; la pluie de la veille filtrait encore goutte à goutte par la gueule des crocodiles en pierre de l’étang. Le jeune homme descendit avec précipitation. Il y avait longtemps qu’il n’avait respiré l’air du matin, plus longtemps encore qu’il n’avait couru libre et gai comme un enfant. Cette promenade rafraîchit son sang et ses idées. Williams interrogeait chaque plante et chaque fleur avec un sentiment de fraternité joyeuse ; il les nommait toutes comme eût fait un patriarche de ses filles ; il ressemblait à Adam dans la belle vallée d’Éden. Ce pauvre jeune homme passait donc