Mon bébé ?

1367 Words
ÉPISODE 15  ROLANDE   - Alors qu'est-ce que le docteur a dit ?   - Devine !   - Je ne suis pas trop fort en devinette ! Dis-moi s'il te plaît.   - Fais un effort je t'en prie   - Humm ! Je ne sais vraiment pas.   - Eh bien on aura un bébé.   Mon cœur accélère à l'entente de cette phrase. Je me rapproche un peu de la porte pour bien entendre :   - Dis-moi que ce n'est pas vrai ?   - Si. C'est bien vrai.   - Un garçon ! Je vais avoir un garçon ! J'aurai un fils, un héritier ! dit-il en riant aux éclats.   - Oui mon chéri. Je te donnerai enfin ce que tu as toujours voulu !   - Merci ! Merci Hermès !  Tu es en train de faire de moi un homme heureux et accompli. À partir d'aujourd'hui, tu ne touches plus à rien dans cette maison. On fera tout pour toi. On te donnera même à manger.   Je suis détruite ! J'ai fait quoi pour mériter ça Seigneur ? Qu'est-ce que j'ai fait ? Qu'est-ce que mes enfants ont fait ? À peine si Amen répond à leur salutation ! Kendra n'aime plus s'approcher de lui. Ma famille est détruite. Aujourd'hui Amen dit qu'il sera désormais heureux. Je prie tous les jours que tu fais Seigneur mais j'ai l'impression que tu n'écoutes plus mes prières. Je me tais et écoute la suite de la discussion :   - As-tu informé ta mère ?   - Oui et la tienne aussi. Elles sont très contentes pour nous.   - Surtout ma mère !   - Oui et elle est dans son droit. Elle a décidé de venir rester ici avec moi pour un temps.   - Et elle vient quand ?   - Demain !   - D'accord ! Toi tu veux quoi ? Je ne veux pas que quelque chose te manque !   - Là tout de suite, j'ai envie de manger des frites. Après je veux que tu charges le réfrigérateur de boisson, de chocolat, du yaourt. Je veux aussi des céréales, des chips et tout ce qu'on peut grignoter.   - Humm d'accord ! C'est noté ! Permets-moi alors d'aller acheter tes frites et demain en revenant du boulot, je te ramène les autres choses.   - Non chéri. Je ne veux pas que tu me laisses. Commande à Rolande non ! Elle va en profiter pour prendre les autres choses ici. S'il te plaît ne me laisse pas seule.   - D'accord ! Alors sois en train de faire une liste de ce que tu veux. Je l'appelle !   S'il croit que je bougerai d'ici, c'est qu'il se fout le doigt dans l'œil.   - Rolande !?   - .......   - Rolande ???????? Elle n'est pas là ?   - Elle est bien là et elle t'entend bien ! Prrr ! Hypocrite.   - Rolande si je t'appelle encore et tu n'apparais pas ici tu verras de quel bois je me chauffe.   Je ne bouge pas de là où je suis et j'entends ses pas se diriger vers la chambre. Le temps que je me lève pour aller bloquer la porte, il l'a déjà ouvert : - Alors comme ça tu es ici et je t'appelle mais tu ne réponds pas ?   - ........   - À qui est-ce que je parle ?   - ......   - Maman avait raison ! Il faut être plus dure avec toi pour que tu comprennes les choses. Lève-toi tranquillement et viens acheter à manger pour moi !   - À toi ou à ta p**e ?   - Ne t'avise plus jamais de l'appeler p**e. Ne me pousse pas à bout Rolande !   - Je m'en fous.   - Lève-toi et viens me prendre des frites je te dis !   - Je ne bougerai pas.   -D'accord ! dit-il en enlevant sa ceinture.   - Qu'est-ce que tu veux faire Am.... Aaaaah aaaah aaaahhhhh !   Je reçois le premier coup de ceinture sur mon dos.   - Vas-tu te lever et aller me prendre ces frites ??   Je ne faisais que compter les coups qu’il me donnait. Je ne répondais pas. Je n’avais rien à dire. Que pouvais-je même dire ?  Quand il a fini de faire son travail il est sorti. Kendra est venue me retrouver dans la chambre et j'ai de la peine de voir que mon enfant pleure parce que je pleure. J'ai de la peine de voir que je suis la raison pour laquelle elle pleure. Heureusement que Arlette dort déjà. Elle, c'est une fille calme et discrète mais quand elle s'énerve même moi sa mère je n'arrive à la maitriser.   Le lendemain vers seize heures, ma très chère belle-mère fait son apparition avec deux grosses valises. Dire que c'est cette dame qui est aujourd'hui derrière tout ça, je n'arrive pas à comprendre ce qui s'est réellement passé.   - Bonsoir maman !   - C'est qui ta maman là ?   - .....   - Pondeuse de fille, tu vois maintenant que mon fils aura un garçon non ?  C'est Dieu qui t'a démasqué. Enfin une vraie femme pourra lui donner de vigoureux héritiers.   - .......   - Moi à ta place je ne serai plus ici hein. Je ne sais même pas ce que tu cherches encore ici. Tu n'es pas fatiguée de servir ta coépouse ? Ayiiii ! Vas-y et nous autre on va respirer. Libère les périmètres.   - Je n'irai nulle part ! Je sais que Amen me reviendra. Tous vos plans tomberont à l'eau !   - Ne t'en fais pas. Je t'aiderai à sortir d'ici moi-même. D'ailleurs pourquoi je perds mon temps avec toi même ?  Je vais voir ma belle fille chérie !   - Hermoooooo !! Tu es où ma chérie ? Je suis là ma hoonon (maman des jumeaux en langue fon).   - (Sortant de ma chambre conjugale) : Je suis là mémé. Comment tu vas ?   - Je me porte comme un charme depuis que j'ai appris la bonne nouvelle. Alors comme ça mon fils aura un garçon ?   - Par la grâce de Dieu. Nous irons faire une échographie pour être sûr.   - Même sans l'échographie je sais que c'est un garçon que tu portes.   - Que Dieu entende tes prières maman !   - Et ton mari ? Il n'est pas encore rentré ?   - Non ! Il va faire quelques emplettes avant de rentrer. C'est sûrement ça qui le retient.   - Tu n'imagines pas à quel point je suis contente que Dieu ait honni certaine personne ici (me toisant).   - Ne t'en fais pas maman. Je ferai encore deux autres garçons pour Amen !   - Ce n'est que ma prière !   - Attends je t'apporte de l'eau !   - Non ! Ne te dérange surtout pas.   - Je ne me dérange pas maman ! Je veux aussi prendre du jus d'orange pour moi.   - Mais demande à l'autre là de te l'amener non ?   - Elle ne le fait jamais quand je lui demande.   - C'est ce qu'on verra. Rolande ! Va me chercher un verre d'eau et un verre de jus d'orange.   - Désolée belle maman mais je ne suis pas sa servante ! Être enceinte ne veut pas dire être paralysée, alors elle peut se servir, dis-je en montant les escaliers pour aller prendre de l'air sur la dalle.   Elle me suit et me tire en arrière. Je manque d'équilibre et me retrouve à me rouler dans les escaliers jusqu'au sol. J'entends la porte du salon s'ouvrir et la voix de Amen en train de demander : - Qu'est-ce qui se passe ici !?   - Je... Je ne....   Puis plus rien !   ******   Je me réveille après et je me retrouve à l'hôpital avec ma mère en face de moi :   - Ton mari m'a appelé pour que je vienne. Quand je suis venue je ne l'ai pas vu. C'est à l'accueil que j'ai pris des renseignements.   - Humm !   - Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais enceinte et pourquoi as-tu autant maigri ma fille ?   - Je le suis toujours maman !   - ......   - Quoi ??   - ....   - Pourquoi tu ne dis rien ?  Mon bébé ? Qu'est-il arrivé à mon bébé maman ?   - (En pleur) : Tu l'as perdu ma chérie ...
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