À QUAND MA BÉNÉDICTION ?

La rencontre !

ÉPISODE 03 :

ROLANDE MAWUEGNEGAN

Une fois le dîner prêt, j'invite mes filles et mon mari à rejoindre la table.

Kendra : Maman laisse-moi diriger la prière !

Arlette : Non moi maman s'il te plaît !

Moi : Mais vous ne pouvez pas mes chéries !

Kendra : Si on peut !

Arlette : Papa dis quelque chose !

Amen : Euh chérie, laisse-les faire on verra.

Moi : Bon d'accord mais une seule personne le fera aujourd'hui.

Arlette : Kendra le fait aujourd'hui et moi je le ferai demain et si on fait bien sans nous amuser tu vas nous laisser le faire tous les jours.

Moi : Hum d'accord ! Allez-y !

C'est ainsi que de sa mielleuse voix, Kendra dirige la prière et nous mangeons dans la joie et la paix. Après le dîner, nous passons un moment devant la télé puis j'envoie les enfants au lit. Nous ne tardons pas mon mari et moi également à nous rendre au lit. Dans ses bras, je lui raconte ma journée chez mes parents :

- Aaah Rayan a aussi décroché son Bac avec une demie bourse pour aller continuer ses études à l'extérieur !

- Je vais l'appeler demain pour le féliciter. Il a toujours été un brillant garçon !

- Malheureusement je ne suis pas sûre qu'il partira !

- Pourquoi ?

- Le départ est dans deux semaines et papa n'a pas encore la somme qu'il faut pour qu'il parte. Maman a demandé dans ses tontines mais rien.

- Humm je verrai ce que je peux faire d'ici là !

- Je ne veux pas que tu t'y mêles !

- (Étonné) : Et pourquoi ça donc ?

- Ma belle-mère ne sera pas contente si elle l'apprend. Déjà que pour elle, c'est toi qui prends soin de toute ma famille. Certainement que ta petite sœur Andréa aussi a eu une bourse et tu vas devoir l'aider elle aussi.

- Jusqu'à nouvel ordre, c'est moi qui décide de comment utiliser mon argent et de qui j'aide ou pas. Est-ce ma mère que tu as épousée ?

- Je ne..

- (Me coupant) : J'ai décidé d'aider Rayan et je le ferai !

- (Soupirant) : Ok.

- En plus, Andréa n'a même pas eu un secours jusqu'à avoir une bourse pour qu'on parle d'extérieur. Elle a juste eu la moyenne qu’il faut pour réussir !

- Humm !

- (Me serrant dans ses bras) : Je ne veux plus que tu aies peur de maman pour des décisions que je prends dans notre couple. C'est notre couple d'accord ?

- D'accord !

- Allez, dors bien ! Demain c'est lundi !

- Belle nuit trésor ! Fais de beaux rêves !

- Toi rêve de moi !

- (Souriant) : Comme toujours !

Nous faisons la prière du soir comme d'habitude pour confier notre nuit, notre sommeil dans la main de l'Éternel des armées avant de laisser Morphée nous emporter.

AMEN SETSOFIA

Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Maman exagère vraiment avec cette histoire de garçon et ceci commence par m'agacer sérieusement. C'est vrai qu'avoir un garçon est une bonne chose mais c'est Dieu qui décide du sexe de l'enfant et de l'heure à laquelle il donnera un enfant de tel ou tel sexe après tout mais ma mère ne comprend pas cela. Je vais devoir aller voir mon frère pour lui demander de parler avec elle pour qu'elle laisse mon couple en paix. Je n'ai que des filles c'est vrai, mais je les aime. Peu m'importe leur sexe. C'est aussi vrai que nous sommes en train de vieillir et que dans quelques années, Rolande sera ménopausée, mais je sais que c'est l'heure de Dieu qui est la meilleure. Je ne suis peut-être pas aussi fervent que ça mais j'ai foi en Dieu.

******

À la pause, Amen quitte son bureau et se rend dans un restaurant où il avait donné rendez-vous à son petit frère pour une entrevue. À son arrivée celui-ci l'attendait déjà dans un coin du restaurant !

- Bonsoir grand frère ! Et la famille ?

- Ça peut aller et de ton côté ?

- Ça peut aller pourquoi ? Moi ça va ! Je ne me plains pas.

- Ok ! Je préfère qu'on fasse d'abord nos commandes puisqu’on n’a pas assez de temps.

- Je me demandais justement ce que tu as à me dire pour me donner rendez-vous à une heure de pause. Quelque chose de grave ?

- Faisons d'abord nos commandes pour éviter de perdre du temps !

En attendant l'arrivée de leurs plats, Amen prend les nouvelles de la femme de son petit frère et de ses enfants et introduit le sujet au moment où la servante apporte les plats.

- Alors, je disais que je ne comprends plus vraiment maman !

- Elle a encore fait quoi ?

- Toujours la même histoire !

- (Soufflant d'agacement) : Un héritier !

- Oui et ça commence par me taper sur les nerfs !

- Pff je ne sais pas quoi dire... Maman devait comprendre que nous avons grandi, nous avons créé nos familles maintenant et qu'elle doit s'occuper de sa famille, de notre petite sœur et nous laisser vivre en paix.

- Elle ne comprend pas cela !

- (Regardant au dehors) : Il va falloir que... Mais c'est Andréa ça non ?

- (Jetant également un regard dans la même direction que son frère) : Qu'est-ce qu'elle fait dans un restaurant et en compagnie d'un homme ?

- Pour le savoir, il va falloir qu'on lui demande. Voilà des choses dont doit s'occuper maman !

Aaron se lève et va dans le restaurant dans lequel sa sœur venait de faire irruption et en ressort quelques minutes plus tard avec elle. Ils rejoignent leur grand frère Amen qui mangeait déjà son repas.

Andréa : Bonsoir fofo Amen !

Amen : Bonsoir miss Andréa !

Aaron : Alors dis-nous ce que tu faisais dans un restaurant avec ce monsieur !

Andréa : Fofo Aaron je viens de te dire que c'est le grand frère de mon amie non ? Et comme je me plaignais de faim il m'a amené ici !

Amen : Sans sa sœur ?

Andréa : On allait lui apporter un plat à la maison ! Je peux commander ? J'ai faim.

Amen (Appelant la servante) : Tu comptes t'inscrire dans quelle filière ?

Andréa : Je veux aller aux États-Unis !

Aaron : Ooh doucement !

Amen : Je ne savais pas que tu as eu une bourse !

Andréa : Bah non grand frère !

Amen : Et comment veux-tu t'y rendre ?

Andréa (Haussant les épaules) : C'est maman qui l'a décidé ! Elle m'a dit qu'elle a toujours économisé pour qu'au moins un de ses enfants ailles étudier à l'extérieur !

Aaron et Amen (Étonnés) : Notre mère ?

Andréa (À la servante) : Je veux emporter mon plat. (À ses frères) Eh oui ! Bien de surprise n'est-ce pas ?

Aaron : Alors là !

Amen : Maman qui ne sort jamais un franc de sa poche pour nos études veut t'envoyer à l'extérieur !

Aaron : Il faut aussi reconnaître qu'elle a toujours plus pris soin d'Andréa !

La discussion continue et quelques minutes plus tard, Andréa récupère son emballage et quitte ses frères. Amen revient alors sur le sujet de la rencontre !

- Alors je disais que j'aimerais que tu parles avec elle pour moi. J'ai besoin de ton aide là !

- Ok ne t'inquiète pas. J'irai la voir le samedi.

- D'accord merci à toi !

- Bon je dois y aller ! Contrairement à toi, je ne suis pas encore patron et mon boss risque d'être mécontent si je suis en retard !

- Ouais c'est ça ! Aller file et bon après-midi à toi.

- Merci, pareil à toi !

PENDANT CE TEMPS

MAMAN AMEN

Aujourd'hui lundi, je ne fais rien à la maison et papa amen est parti voir un ami. J'irai donc rendre visite à ma couturière et amie maman Hermès. Je vais en profiter pour lui rapporter deux pagnes que papa Amen m'a donné dernièrement. Je veux qu'elle me fasse de beaux modèles pour en mettre plein la vue à mon mari. Je suis peut-être vieille mais je m'occupe de mon corps et de mon style vestimentaire. Ainsi, habillée d'une simple robe ovale, je me rends chez ma copine.

******

Les deux dames étaient en train de papoter et de se raconter les ragots de la ville quand Hermès à sa pause vient rester dans l'atelier de sa mère.

Hermès : Bonsoir maman Amen, bonsoir maman !

Maman Hermès (M. H) : Bonsoir ma fille, c'est déjà la pause ?

Hermès : Oui maman !

Maman Amen (M. À) : Comment tu vas ma chérie ?

Hermès : Je vais bien maman et vous ?

M. A : Je vais bien aussi ma fille !

Hermès : Et mon grand mari ? On ne le voit même plus dans les parages !

M. A : Ooh Amen va bien. Il te passe le bonjour, j'étais chez lui hier et il a demandé d'après toi.

Hermès : Ah bon ?

M. A : Oooh que oui !

Hermès : Ok d'accord ! Dites-lui bonjour aussi. (À sa mère) Maman tu as préparé quoi ?

M. H : Du riz ! Va te servir si tu en veux !

Hermès : D'accord !

Une fois Hermès loin, les deux amies continuent :

- Parlant de mari, Amen ne veut plus de ma fille ? Tu m'as fait une promesse. Ne l'oublie pas.

- Comment l'oublier ? Nous avons fait un pacte toi et moi alors je ne te trahirai pas.

- Et que fais-tu de sa femme ?

- Je t'ai déjà dit que mon fils ne s'est pas marié avec Rolande. Il ne l'aime pas. C'est juste parce qu'il l'a enceinté qu'il l'a pris sous sa responsabilité et tu sais que c'est un homme et quand un homme reste avec une femme ils s’attirent et c'est de là qu'il y a eu une deuxième grossesse. Ne t'inquiète pas. Ta fille a sa place auprès de mon fils et il la rendra heureuse. J'espère aussi qu'elle lui donnera des héritiers.

- Toi-même tu sais que dans ma famille on ne fait que des garçons non ?

- ......

- Ne t'inquiète pas. C'est notre pacte. Je compte donc sur toi !

- Ok j'étais venue te remettre ces pagnes pour que tu me fasses des modèles !

Le week-end qui a suivi, maman Amen était encore allée voir Amen chez lui. Cette fois-ci Rolande était présente. Elle n'était pas venue pour aborder le sujet qui fâche mais plutôt pour dire à son fils que son père voudrait le voir samedi matin.

- Mais maman tu sais que samedi est le jour que je consacre à ma femme et mes enfants. Pourquoi pas dimanche ?

- Dimanche est un jour de repos pour ton père et moi donc non. Ton ventre vide comprendra si vous ne sortez pas ce samedi !

- Je n'aime pas ce que tu dis maman. Ne traite plus ma femme de ventre vide. Si son ventre était vide Arlette et Kendra seraient là ? Et ce samedi-là j'ai un rendez-vous important pour le voyage de Rayan.

- Il va à l'extérieur ?

- Oui ! Il ira continuer ses études en Allemagne !

- Et qu'est-ce qui te regarde dedans ? Si j'ai bonne mémoire, Rayan c'est le frère de Rolande !

- Tu as bonne mémoire !

- Et c'est encore toi qui veux l'envoyer à l'extérieur ? Ses parents ne peuvent pas le faire ?

- Mais maman calme-toi ! Je t'ai parlé de l'envoyer à l'extérieur maintenant ? Il a eu une demie bourse. Je veux juste lui donner un coup de main !

- Hééeh cette famille va te ruiner. Je le dis ! Mais ça ne sera pas de mon vivant !

Rolande fait irruption dans le salon et leur annonce que le repas est servi.

- Je ne veux pas de ton repas petite arriviste. Tu peux te la mettre où j'imagine. Vous voulez amasser la fortune de mon fils mais ça ne sera pas de mon vivant, dit maman Amen !

- (Amen criant) : Maman tu peux dire tout ce que tu veux, cet enfant je l'aiderai et ne m'oblige pas à te mettre dehors. Arrête de manquer du respect à ma femme !

- (Riant) : Ta femme ? Elle est où ? (Montrant du doigt Rolande du haut vers le bas) C'est ça tu appelles femme ? Une pondeuse de fille ? Laisse-moi rire… Cette petite arriviste ?

Heureusement que Kendra et Arlette sont chez leur grand-mère maternelle sinon elles auraient assisté à cette scène qui n'est pas éducative pour elles.

- Laisse-moi te dire que si tu envoies cet enfant tu enverras aussi ta sœur. Qu'il pleuve ou qu'il neige !

- Maman Andréa n'a même pas un secours et tu veux que je l'envoie à l'extérieur. Avec quel argent ?

- Le même que tu veux utiliser pour un inconnu !

Rolande au bord des larmes, ne pouvait plus se contenir !

- Belle maman qu'est-ce que j'ai bien pu vous faire pour que du jour au lendemain notre belle relation disparaisse ?

- Ne me parle pas petite sotte ! Si tu crois pouvoir arriver à tes fins, tu es vaincue. Toi et ta famille êtes vaincues. Ça ne sera pas de mon vivant. Je ne vais pas souffrir pour mon fils et vous allez venir en profiter. b***e de sorcière !

- (Essuyant ses larmes) : Laissez ma famille en dehors de ça. Avec tout le respect que je vous dois, je ne permettrai pas que vous (haussant le ton) les insulter. Contentez-vous de moi seule !

- Attends une minute ! C'est sur moi que tu hausses le ton ? Sur moi ? (Regardant Amen) Et voilà ce que tu appelles femme ? Une femme qui n'est même pas capable de respecter sa belle-famille ?

- Maman maintenant tu sors de chez moi. J'en ai assez entendu, dit Amen !

- Tu me mets dehors ? Moi ta mère ? Celle qui t'a gardé dans son ventre pendant neuf mois ? À cause de cette p*******e là ?

- (Rolande en pleur) : Je te l'avais dit Amen ! Je t'avais dit que ça allait nous créer des problèmes.

Rolande laisse son mari et sa mère dans le salon et rejoins sa chambre où elle vide toutes les larmes de son corps. Elle ne savait vraiment plus quoi faire. Elle cherche dans ses souvenirs, le moment exact où sa bonne relation avec sa belle-mère a basculé. Elle était dans le lit, recroquevillée sur elle-même quand son mari vient là retrouver et la prend dans ses bras !

Après avoir quitté la maison de son fils, maman Amen se jurait par tous les dieux que Rolande n'allait plus fait long feu dans la maison de son fils. Elle fera tout pour la faire libérer les lieux et tenir sa promesse vis-à-vis de maman Hermès. Tout d'abord, elle se chargera de convaincre papa Amen que Rolande n'est pas une bonne femme. Arrivée à la maison, elle raconte à sa manière ce qui s'était passé chez Amen.

- Comment ? Elle ne peut pas avoir ce culot ! dit papa Amen !

- Fallait être là pour voir comment elle m'insultait. Que dis-je ? Comment elle nous insultait ! Haah

- Je ne permettrai pas qu'une telle personne soit ma belle-fille encore pendant longtemps. Elle est entrain de ruiner mon fils et en plus de ça elle m'insulte ? Et pour couronner le tout, incapable de donner naissance à un garçon. C'est décider ! Soit Amen le quitte, soit il ne me considère plus comme son père. Il n'a qu'à prendre une autre femme. Les femmes ce n'est pas ce qui manque à Lomé. Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les tailles et de toutes les formes !

- Avec ta permission mon cher mari, je me chargerai personnellement de lui faire prendre une autre épouse. Trop c'est trop. Si on reste les bras croisés, cette fille va tuer mon fils (pleurant) !

- Ça ne sera pas de mon vivant. Ah ça non ! Compte sur moi et sèche tes larmes. Elle doit partir. Comment elle s'appelle déjà même ? ...