Conseil aux fillettes de VeniseOù diable, fillettes, êtes-vous fourrées,Qu’on ne vous voit plus aller par les rues ?Vous êtes-vous par hasard cachées pour Son Altesse,De peur d’en recevoir quelque bonne frottée ?Si vous n’étiez pas toutes bien informées sur lui,Je dirais que vous avez eu là une bonne idée ;Mais sachant que, s’il b***e, il paye bien,Ce n’est ni la crainte ni l’honneur qui vous arrête.Moi de même, si j’étais une belle et bonne filleEt qu’il s’amourachât de moi un tantinet,Je voudrais, par Dieu ! me faire défoncer la moniche.Je saurais si bien faire qu’il me traitâtComme qui dirait une matrone,Et qu’il m’enfilât continuellement.Si un beau jour il se lassait de moi,Accident commun chez gens de cette sorte,Je voudrais chercher un mari sans défauts,De ceux qui ne regardentÀ port