L’auteur est prié de faire un sonnetPar une mère Abbesse en son CouventJe vins l’autre jour, appelé avec instance ;J’y suis allé pour ne pas lui faire une impolitesse,N’ayant jamais été un moment chez des Nonnes.« Signor poète », m’entends-je dire aussitôt,« Quand nous prenons l’habit, vous savez notre usage ;Pour l’une de nous qui devient nonne à tout jamais,Faites-moi un Sonnet de bonne tournure.– Suffit », ai-je répondu, « Mère, je comprends,Et de votre grand désir je garderai mémoire ;Mon intention est de surpasser votre attente.Je le ferai en dialecte vénitien ;Mais si vous voulez lui faire honneur, par Dieu !Donnez-lui donc un cas et non un Sonnet. »