IV La Duse Quand le chaud crépuscule est près de tomber et que je rentre dans la vieille ville où j’habite pour quelques jours, je suis informé que « la Duse », à qui j’avais fait demander l’honneur d’un entretien, veut bien m’attendre, et que je suis même en retard. Donc je me précipite, encore tout poudreux des longues courses du jour, vers le petit hôtel provincial où elle est descendue. Et c’est là, dans une cour très banale où sont attablés quelques voyageurs, qu’elle m’apparaît et vient à moi. Je ne l’avais jamais rencontrée nulle part, même pas aperçue à la scène, mais des amis m’en avaient parlé, et avec quelle admiration émue ! Elle est drapée de très légères soies noires, qui l’enveloppent comme pour la dissimuler, mais sous lesquelles elle marche avec une grâce souveraine, et